Trois ans après Evisceration Plague, voici enfin le nouvel album d’un des piliers incontestables du death metal, Torture. Et autant le dire tout de suite, je suis plutôt déçu de cet opus.

Castor déçu d’un album de Cannibal Corpse ? Oui, c’est possible. Tout d’abord, la production est selon moi décevante. Autant Erik Rutan (Hate Eternal) avait fait un boulot d’enfer sur le monstrueux Kill ou sur Evisceration Plague, autant ici, la production a quelques petites coquilles çà et là (un solo en retrait sur «Sarcophagic Frenzy»  par exemple). Cela n’est certes pas absolument impardonnable mais avec les moyens actuels et surtout les moyens du groupe et le talent de tous les acteurs (membres du groupes et producteur), on est en droit d’attendre un résultat sans faille. Ensuite, au niveau des compositions, le bât blesse un poil. Cannibal Corpse a toujours été connu pour sa vitesse de jeu, et c’est toujours bien le cas ici mais les compos semblent être parfois décousues, avec souvent des changements de rythme trop nombreux au sein de la même chanson (et cette impression est d’autant plus présente qu’on avance dans l’écoute de l’album – sans doute pas étonnant donc que les trois titres lâchés sur le net avant la sortie officielle sont trois des quatre premières compos de l’album). De plus, je trouve que ça manque un poil de soli au niveau de l’écriture. Les gars sont loin d’être manchots et devraient proposer un poil plus de soli (ou des soli plus « adaptés » que certains soli – pas comme celui d’Alex sur « The Strangulation Chair » qui semble complètement parachuté là comme un bébé phoque dans un champ de bataille). Toujours au niveau compos, les lignes de chant sont quelques peu décevantes tant elles se ressemblent (le refrain d’  « Intestinal Crank » suit à peu de chose près le même « modèle » que celui de « Demented Aggression »). Par contre, gros coup de gueule sur une des trois chansons live en bonus du digipack : « Death Walking Terror ». Voilà un groupe qui a tourné pendant un temps considérable dans le monde et la seule version live qu’ils nous proposent de cette compo a une production limite avec un son trop lointain. Dafuq guys ?

Et c’est comme ça qu’aurait pu se terminer cette chronique de Torture si je l’avais écrite après seulement quelques écoutes. Mais au fur et à mesure que le nombre d’écoute grandit, au plus les défauts sont estompés par les qualités de cet album: le talent intact des membres du groupe, la vitesse d’exécution, le groove imparable de la ryhtmique, les violents duels auxquels se livrent les deux guitaristes, la violence des thèmes gory utilisés. Ce n’est sans doute pas le meilleur album de Cannibal Corpse, soyons clair. Mais il n’est cependant pas à complètement jeter aux oubliettes, certains titres faisant déjà mouche dans les fosses. Peut-être est-ce parce que j’attendais simplement trop du groupe mais cet album ne figurera pas parmi mes favoris du groupe…

[7/10] Supercastor

Site officiel : http://www.cannibalcorpse.net

Myspace officiel : http://www.myspace.com/cannibalcorpse

Metal Blade Records – 2012
Liste des morceaux : 1. Demented Aggression 2. Sarcophagic Frenzy 3. Scourge of Iron 4. Encased in Concrete 5. As Deep As the Knife Will Go 6. Intestinal Crank 7. Followed Home then Killed 8. The Strangulation Chair 9. Caged… Contorted 10. Crucifier Avenged 11. Rabid 12. Torn Through