Quelques mois seulement après son split album avec ses amis de Kunz, Coilguns nous revient avec un EP tout beau tout frais (une fois de plus un superbe artwork original et tape à l’œil, on apprécie les efforts du groupe à ce niveau). Non seulement le groupe n’a pas chômé, mais Stadia Rods est également la preuve qu’en peu de temps il a su évoluer pour devenir encore plus jouissif. Vous en saurez plus dans quelques lignes…

Enregistré en une journée dans un environnement live, mixé et masterisé par Julien Fehlmann en quelques heures, Stadia Rods démontre toute une approche de la chose qui met en relief un désir d’immédiateté, la volonté d’un rendu brut de décoffrage et sans aucune fioriture. La musique, rien que la musique, dans son « plus simple » appareil, une petite demi heure d’énergie pure histoire de vous casser la nuque et de vous rendre addict.

La particularité de Stadia Rods n’est pas qu’un simple détail : en plus des autres évolutions qu’a déjà subi le style du groupe, le son a lui aussi évolué. Louis a en effet décidé de quitter la basse pour se focaliser sur le chant. Plus de bassiste, donc. Pour résoudre le problème, plutôt que de chercher un nouveau bassiste comme tout le monde l’aurait fait, Jona décide de faire sonner la guitare comme s’il s’agissait de deux guitares et d’une basse…hé ouai ! Une prouesse, qu’on ne peut que saluer vu l’efficacité du rendu et l’excellence du son que Coilguns nous a concocté ici. Une prod au poil, qui colle parfaitement à la musique du groupe, ainsi qu’un chant parfait pour ce style : puissant et agressif, avec un côté « ingérable » proche du chant hurlé d’un Dilinger Escape Plan (avec qui Coilguns à tourné récemment je vous le rappelle).

Mais encore, vous remarquerez à l’écoute que le temps du split avec Kunz semble déjà loin, tant l’évolution est importante. On garde cette énergie folle, cette puissance de frappe et ce côté cinglant et imprévisible dont je parlais pour le split, mais on y ajoute plus d’ampleur, plus de profondeur et un côté encore plus dark et sludgy. Coilguns ouvre ses perspectives, donne l’impression de ne pas se restreindre (et on ne va pas s’en plaindre). Le second morceau débute d’ailleurs comme du Decapitated ! Etonnant au départ, mais preuve que la personnalité du groupe n’est pas bêtement figée, et qu’elle découle plus de l’instinct que du calcul. La vitesse, le côté « chaotique organisé » du split se placent désormais au second rang (mais sont toujours bien présents ne vous méprenez pas, c’est le moteur de l’ensemble) et donnent aux compos l’occasion de se développer plus longuement et de se diriger par moments vers d’autres registres. L’impression de rapidité, d’être pressé par le temps est quelque peu muselée pour laisser place à un espace sonore totalement maitrisé avec lequel le groupe s’amuse lors de longs passages saturés pendant lesquels les instruments sont rois (le dernier morceau) et les notes s’écoulent plus lentement, vicieuses et caustiques.

Alors que les compos du split faisaient l’effet de bons coups de pied dans les couilles, Stadia Rods nous les broie carrément, avec un sourire vicieux et la bave aux lèvres. Coilguns veut en découdre, et ce n’est que le début. Attendez vous à du lourd, car j’ai comme l’impression que la suite ne se fera pas attendre et qu’elle sera encore plus aboutie. Well done guys, keep wak’n’woll et vivement la suite !

Sheol 8,5 /10

 

http://reverbnation.com/coilguns

http://www.youtube.com/coilguns666

 

2012 , Dead Dead Dead Music / Blue Wave Prod

Tracklist (28:23 min) 1. Parkensine 2+3. Zoetropist/In the limelights 4. Witness the kern arc 5+6. The shuftan process Part. 1/Part.2