Mine de rien, Destruction nous accompagne depuis maintenant près de 30 ans et a su mériter, au fil des années et malgré ses déboires, ses galons de grand nom du Thrash allemand aux côtés de Kreator et de Sodom. Depuis Inventor Of Evil, le père Schmier a ainsi aligné quelques albums solides et autant de tournées où le groupe a fait parler la poudre (dont la fameuse tournée Thrashfest Classics et ce show old school dévastateur). Après 30 ans, on pourrait croire que ce brave Schmier et ses deux comparses se dirigeraient tout doucement vers la maison de retraite, mais ce Spiritual Genocide vient nous prouver que le Thrash allemand est comme le bon vin : il se bonifie avec l’âge.

En 40 minutes, Destruction nous livre une nouvelle cuvée bien gouleyante, 11 plages sans véritable répit, ni véritable innovation. « Cyanide », par exemple, débute par un de ces longs hurlements aigus dont Schmier a le secret et vous met immédiatement dans le bain. Oui, Spiritual Genocide est un énième album de Destruction, à la recette éprouvée : pluie de riffs, hargne, rythmique à la force et à la précision imparables (l’arrivée de Vaaver y est pour quelque chose, lui qui avait déjà fait forte impression sur Day Of Reckoning) et jusqu’au-boutisme. Après presque 3 décennies, impossible d’attendre autre chose de Destruction, à vrai dire. On grince certes toujours un peu des dents au début, on regrette un peu que ce soit simplement un énième album de Destruction, mais ce manque de prise de risques est composé par une efficacité à toute épreuve. Le seul regret serait le morceau « Legacy Of The Past » sur lequel interviennent Gerre (Tankard) et Tom (Sodom) : avec un tel line-up, on aurait pu s’attendre à un morceau explosif, mais on finit avec une plage plutôt moyenne, très loin d’un « The Alliance Of Hellhoundz » où les nombreux guests, épaulés par une compo ravageuse, mettaient vraiment le feu…

Après Kreator, Testament et Overkill, Destruction vient s’ajouter à la liste des albums qui feront de 2012 un bon cru pour les amateurs de Thrash, et on leur pardonnera volontiers leur orthodoxie. Remarquez, une des rares fois où Destruction a essayé d’innover, ils ont sorti The Least Successful Human Cannonball

Jäkelunge (8/10)

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Nuclear Blast Records – 2012
Tracklist (41:23) 1. Exordium 2. Cyanide 3. Spiritual Genocide 4. Renegades 5. City of Doom 6. Legacy of the Past 7. To Dust You Will Decay 8. Carnivore 9. No Signs of Repentance 10. Riot Squad 11. Under Violent Sledge