Koritni et French Kiss à Paris (Le Divan Du Monde), le 28 mars 2012

Son: Bon, voire très bon, sauf au début de Koritni.
Lumières: Basiques mais rien d'affreux.
Affluence: Un Divan du Monde correctement rempli mais sans plus… entre 350 et 400?
Ambiance: Enjouée, certes, mais calme…
Moments forts: Finalement c'est bien quand les groupes se ratent, s'ils en profitent pour rajouter un morceau!
 

Peut-être parce que le concert commence assez tard, la salle est déjà correctement remplie quand la première partie du soir entre en scène, à savoir FRENCH KISS.
Ah ça, le sleaze est à la mode. En soit ça ne me dérange pas, par contre ça fait ressortir une mentalité qui me dérange énormément… j'y reviendrai plus tard.
Le groupe est sympathique, mais… mais. Musicalement ça reste limité; vous pourriez me répondre que ce qu'ils jouent est fait pour mettre l'ambiance, pas pour réveiller les neuronnes, et vous aurez sans doute raison. Par contre on ne m'enlèvera pas de l'idée que le problème principal ce soir est la set-list, mal équilibrée: un peu d'agité au début, une longue pause « tranquille », et on enchaîne les titres plus agités à la fin… le passage mollasson était un peu long au final, laissant à l'ennui le temps de venir, ce qui est toujours une mauvaise chose! Avec une set-list un peu mieux équilibrée, je suis sure que leur prestation aurait été plus agréable, alors que là ça a été un peu longuet.

En dehors de ça ils ont leur public, avec des gens qui sont venus spécialement pour les voir. Ces fans sont reconnaissables à quelques signes distinctifs: ils te rentrent dedans comme des gros bourrins pour te passer devant, alors qu'en soit ils avaient tout à fait la place de se faufiler gentiment, et repartent sitôt leur groupe fétiche sorti de scène… avec toujours la même délicatesse. J'aime cette ambiance, j'aime [antiphrase powered]. Mais bon, au moins ils mettent l'ambiance dans leur petit coin, parce qu'il faut bien avouer que le reste de la salle est très calme, avec juste quelques applaudissements entre les chansons. Pourtant le groupe essaie de faire monter l'ambiance, chanteur en tête évidemment, mais rien n'y fait. Remarquons au passage que je me demande au début si ce chanteur n'a pas été recruté plus pour sa capacité à mettre l'ambiance que pour ses cordes vocales, tant il a du mal au début (il change à peine de notes)… mais ça ira mieux avec le temps, il fallait sans doute qu'il s'échauffe ces deux petits muscles dans la gorge. Mais alors pourquoi ne pas l'avoir fait en coulisses? Eh bien, ils étaient sans doute occupés à autre chose les petits: au début je me disais que le bassiste avait l'air ailleurs, peut-être qu'il lui fallait un peu de temps pour rentrer dans le concert (comme pour beaucoup, au fond!) Mais au fil du concert, voyant sa bouche constamment grande ouverte et ses yeux de merlan de plus en plus fris… mais il est complètement stone ce type! Et le chanteur qui alterne entre bière, vodka (puisque je suppose que l'eau de la petite bouteille d'eau a été remplacée par de la vodka) et whisky pur… s'per la mentalité, s'per. Mais bon, il finit le concert avec une voix tout à fait correcte et passe le concert entier à particulièrement bien remplir son rôle de frontman, je suppose que c'est plus important. Enfin vous avez deux guitarites: le premier bicolore et marrant, et le deuxième à la coupe qui ne va pas à un occidental! (pitié, qu'un jour les occidentaux comprennent que les coupes de visualeux ne vont pas aux occidentaux, ou sinon il faut adapter un minimum…) + à la morphologie de crevette qui m'éclate. Là encore pas des musiciens exceptionnels, mais on ne leur demande pas de l'être: ils remplissent très bien leur rôle.
Au final, vous l'aurez compris, un concert peut-être pas « mauvais »… mais définitivement pas transcendant. Avec un bon son tout de même, chose aussi rare qu'appréciable pour une première partie.
 

Petite pause, avec une programmation musicale qui me laisse parfois dubitative, et on enchaîne sur KORITNI.
La dernière fois que je les avais vus en concert remonte à 2006 ou 2007, au Nouveau Casino, je crois que c'était leur première tournée. J'en avais gardé le souvenir d'un « vraiment bon groupe, surtout quand ils font des reprises! » Depuis, ils ont sorti trois albums, d'où une set-list « personnelle » forcément étoffée, et certainement encore plus d'assurance sur scène puisqu'ils ont beaucoup tourné entre-temps, même s'ils étaient déjà très bien à l'époque.
Eh bien je n'ai pas été déçue du voyage! Surtout que les titres du dernier album, très largement représenté ce soir, passent très bien l'épreuve de la scène. Tout juste si les titres précédents ne font pas « mou du genou » à côté. J'ai particulièrement apprécié l'enchaînement « Better Off Dead » et « Stab Me In The Back », puisqu'à la base je rapprochais ces deux chansons, d'où mes questions en interview (…même si j'ai oublié de conclure par un « et est-ce que tu as toujours des réactions aussi extrêmes? »): j'aime avoir les mêmes idées que les musiciens!

Tout égocentrisme mis à part, les choses n'ont pas forcément très bien commencé puisque le son est… très moyen. Plus précisément: le public peut distinguer ce que joue Eddy, mais guère plus. Il manque donc une guitare pour vraiment apprécier, ou même ressentir l'énergie des chanson à leur juste valeur. Mais ça s'améliore après trois ou quatre morceaux, très largement: le son sera finalement très bon. La set-list est cette fois bien équilibrée: on voit à peine le temps passer. Par contre le public est tout mou? Enfin, entre deux chansons ça applaudit énormément, mais pendant les chansons… rien, nada. On pourrait presque se croire en Suisse? Etrange, mais bon, pas chercher, le public parisien a ses humeurs après tout. Le nouveau-venu pour la tournée est bien intégré au groupe tellement bien intégré que si je n'avais pas connu leurs têtes avant de venir au concert j'aurais pensé que c'était « le petit à gauche » qui remplaçait quelqu'un. D'autant plus qu'ils ont tous un look assez « américanisé / côte-ouest », sauf mini-Eddy (j'avais oublié qu'il était si petit, j'ai passé la soirée à le chambrer, je le confesse…) qui fait complètement metalleux/hard-rockeux occidental avec ses cheveux longs à bouclettes et son marcel noir, et qu'il passe beaucoup de temps à s'amuser seul dans son coin, pendant que « le chapeauté » s'en donne à coeur-joie… M'enfin pas chercher, c'est sûr que quand on a un bassiste à côté de soi tout du long ça aide à faire des mimiques régulièrement. Petit moment d'amusement personnel quand ils jouent « Got To Get You Into My Life », reprise des Beatles oblige (et je vénère les Beatles). Moment comique généralisé pour le dernier rappel, qui n'était peut-être pas totalement prévu: ils reviennent jouer « Roll The Dice »… qu'ils ratent, surtout parce que Lex s'est complètement emmêlé les pinceaux avec les paroles. Résultat ils décident d'enchaîner avec « Sweet Home Chicago », ou plutôt Lex le décide, à la surprise apparente de ses collègues: ils l'avaient faite la veille à Lyon, en version acoustique pour une partie du concert que nous n'avons pas eu ce soir. Ca sera donc une version électrique pour Paris, quand Lex finit son speech introductif par « et j'espère qu'on la réussira ce soir » je ne peux pas m'empêcher de murmurer: « mais non voyons, au pire vous enchainerez encore sur une autre chanson! », les deux guitaristes regardent régulièrement dans sa direction pour savoir qui fait le break ou mini-solo maintenant… ça fait un peu improvisation totale, mais justement c'était marrant et ça change de finir un concert dans cette atmosphère de boeuf juste un peu amélioré!

Set-list Koritni:
Down At The Crossroads
Dirty Letter
Game Of Fools
Party's Over
Not Your Man
Better Off Dead
Stab In The Back
Red Light Join
Sometimes
155
Lost For Words
Got To Get You Into My Life (reprise des Beatles)
Emotional Audit
Money Talks, It Says Goodbye
Highway Dream
Keep Me Breathing
Let's Go Crazy
Let It Go
Under The Overpass
– Rappel 1 –
I Wanna Know
Heaven Again
Nobody's Home
– Rappel 2 –
Roll The Dice
Sweet Home Chicago

-Polochon.
Photos de French Kiss – de Koritni.
Chronique de Welcome To The Crossroads (Koritni).
Interview de Lex Koritni (Koritni).-