De temps à autre, j’avoue que je visite les pages d’un webzine concurrent que je ne nommerai pas. Oh, pas pour la qualité de ses chroniques (je ne les lis pas), mais parce qu’ils ont ajouté un petit plus : un outil qui fait la moyenne des notes attribuées à l’album en question par leurs concurrents. Cet « indicateur de la popularité » d’un groupe est purement inutile. Et donc parfaitement indispensable. On apprend ainsi que Mnemesis, dernier album des Franco-Danois de Mnemic, obtient un bien flatteur 7/10. Pourtant, sur le papier, les choses étaient plutôt mal embarquées pour Guillaume Bideau (One Way Mirror et, accessoirement, grand défenseur de l’objectivité sur le net) et Mircea depuis le départ du reste du line-up. Voilà de quoi aiguiser ma curiosité et ma plume.

Niveau orientation musicale et de manière purement objective, Mnemic poursuit clairement dans la voie sur laquelle le groupe s’est engagé sur ses albums précédents, à savoir un Metal moderne légèrement « industriel » ou, comme ils le disent si pompeusement sur leur site officiel (ça va, les chevilles ?), du Future Metal. De là à dire qu’ils sont en avance sur leur temps et que nous, pauvres cons de chroniqueurs, ne sommes pas en mesure de comprendre la portée de leur talent, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas, de peur de me faire taxer de subjectivité.

Au niveau production, avec un Tue Madsen aux commandes, on pouvait bien entendu s’attendre à un son 24 carats. Bingo, le sieur Madsen a de nouveau fait un taf admirable aux commandes, une production bien claire et puissante. D’aucuns diront qu’une bonne prod’ est un cache-misère idéal, un moyen de faire oublier la pauvreté des compositions qui ne sont qu’une pénible resucée des albums précédents, mais là aussi, j’éviterai d’entrer dans la polémique qui pourrait me faire perdre toute ma crédibilité de journaliste objectif.

Ça va, Guillaume, c’est suffisamment objectif pour toi ?

Mon seul reproche à ce niveau (mais je risque de tomber là dans la subjectivité crasse, n’étant pas en mesure de vérifier ce sentiment par des moyens technico-scientifiques purement objectifs) serait la place du chant : un peu trop mis en avant, il empiète parfois sur la musique. À ce niveau, notons tout de même que Guillaume livre une précision variée, alternant grosses beuglantes, chuchotements et chant clair (qui a dit Guimauve Bideau ? Certainement pas moi, ce ne serait pas très objectif). Après, tout est une question de goût à ce niveau : si vous aimez le joli brin de voix du petit Bideau, vous serez contents. Si vous n’aimez pas, par contre…

Ce constat vaut aussi au niveau musical : si ce Metal moderne à chant clair qui semble expressément conçu pour les filles ados de 17-20 vous plaît, nul doute que vous passerez un agréable moment avec ce Mnemesis. Par contre, si vous aimez plutôt les groupes qui parviennent encore à résister à la tentation de se rouler dans la guimauve et les refrains « chant-clair-ta-petite-culotte-est-déjà-toute-mouillée-petite-cochonne », vous risquez, une fois de plus, de faire l’impasse sur Mnemic. Un constat purement objectif, qui permettra à tout un chacun de se faire un avis, en tout bien tout honneur, sur ce Mnemesis.

Mister Patate (les notes, c’est subjectif/10)

 

Site officiel
Myspace officiel

Nuclear Blast Records / 2012

Tracklist : 1. Transcend 2. Valves 3. Junkies On The Storm 4. I’ve Been You 5. Pattern Platform 6. Mnemesis 7. There’s No Tomorrow 8. Haven At The End Of The World 9. Ocean Of Void 10. Blue Desert In A Black Hole 11. Empty Planet