Oomph! ce trio précurseur d'un genre, « Neue Deutsche Härte », qui a inspiré Rammstein, et dont le compteur affiche bientôt 25 années de carrière, sort un 11ème album qui marque une rupture plus franche que par le passé avec le metal. C'est un nouvel horizon vers lequel le trio nous a quitté. Mais cette tentation ne date pas d'hier, le groupe à parfois frôlé la guimauve sans vraiment s'y vautrer.
Cette fois, c'est chose faite, et Oomph! ne fait pas les choses à moitié. Les nostalgiques du temps ou le groupe teuton mettait au premier plan les guitares saturées seront frustrés, seul le titre qui ouvre l'album Unzerstöbar possède une tonalité rock qui rappelle vaguement le bon vieux temps.
Le reste de l'album bascule dans une autre dimension qui fera fuir tout amateur de metal. En revanche Oomph! s'adresse aux amateurs d'électro, de pop, avec une prédilection pour la tendance qui fait remuer le postérieur sur une piste de danse. Malheureusement durant l'heure qui s'écoule on subit l'anecdotique ("Kosmonaut", "Unendlich"), les titres s'enchainent et sont aussitôt oubliés. Oomph! a fait le choix de proposer une imposante  quantité de titres dont certains auraient pu être mis de côté ou retravaillés. Il n'en demeure pas moins que le groupe n'a pas tout jeté aux oubliettes, l'humour est toujours bien présent dans les textes des compos (Bonobo pour n'en citer qu'une). On retiendra également que le trio s'est encore cassé les dents au délicat exercice de la reprise. C'est "Small Town Boy" (Bronski Beat) qui se retrouve trituré à la sauce teutonne pour les textes, et en mode techno binaire avec de gros sabots pour ce qui sert de contexte musical. Le genre qu'on n'apprécie qu'après trois grammes d'alcool dans le sang, en dessous c'est assez désagréable. D'ailleurs pour les fêtards alcoolisés qui apprécient les chorales, il y a bien un titre qui peut convenir. Dans une optique traditionnelle, le chant de marin de Seemansrose permet de se détendre, c'est Oomph! qui fournit l'accordéon… Le groupe vise un public plus large, c'est entendu, et ce n'est pas nouveau. Le groupe offre un produit fourre tout au son léché, avec un Dero qui ne démérite pas au chant. Mais on ne peut que déplorer la mise en rencart de la guitare qui ressort épisodiquement ("Unzerstorbar", "Futter Mich").  D'un strict point de vue metallique, c'est une bouillie auditive. Pour les plus ouverts, y a de quoi remuer le derrière en cadence en ayant le sourire. Pour le moins léger. Très léger.
 
Hamster (03/10)
 
 
Colombia – Sony Music / 2012
 
Tracklist (une heure) :
1. Unzerstöbar 2. Zwei schritte vor 3. Such mich find mich 4. Bis der spiegel zerbricht 5. Die Geister die ich rief 6. Bonobo 7. Deine Eltern 8. Kleinstadtboy 9. Regen 10. Kosmonaut 11. Komm zurück
12. Aus meiner haut 13. Seemannsrose 14. Unendlich 15. Fütter mich 16. Der Tod ist ein Herzschlag entfernt