oshy_21122012_PhonemLa ville de Béziers dans l’Hérault recèle bien des richesses. En plus de la viticulture, du rugby à XV ou encore de la feria, cette bourgade accueille PHONEMA, un groupe de métal iconoclaste et franchement difficile à classer. Nos compatriotes parlent eux-mêmes de groupe concept « surfant sur une vague Progressive Death Metal, et basé sur un univers qui n’a qu’une seule dimension: un son ». Le programme s’annonce ambitieux et ils s’adressent à la frange la plus ouverte et aventureuse du public métal.

A la fois technique et bien barrée, la musique de PHONEMA nécessite de s’ouvrir bien grand l’esprit et de faire abstraction des étiquettes. Assez égoïstement (et ils ont bien raison), nos amis se font d’abord plaisir et tant mieux si d’autres apprécient la démarche. Histoire de donner quelques repères, on dira que PHONEMA évolue dans la sphère du métal progressif avec des touches extrêmes ici et là. Pour résumer, cela donnerait un DREAM THEATER forniquant joyeusement avec un MESHUGGAH. Les Biterrois multiplient les couches musicales et ne cessent de changer de direction, de thèmes mélodiques et de rythmiques. Difficile parfois de s’y retrouver et de ne pas se sentir perdu. Cet effet gloubi-boulga risque d’en refroidir certains.

Le chant clair et le chant extrême sont alternés au sein d’une même composition pour correspondre aux atmosphères et favoriser le partage des émotions. Le chant clair est assez décevant, il sonne fragile et pas complètement maîtrisé. Les parties growlées ou susurrées passent par contre bien mieux et d’adaptent mieux à la musique développée tout au long de ces 3 compositions. Dommage. Musicalement, le pari est osé tant il nécessite de pouvoir faire preuve d’un bon niveau technique tout en maintenant un fil conducteur, même ténu. De ce côté-là, PHONEMA assure et fait preuve d’une belle maturité. Autant j’ai toujours beaucoup de mal à plonger dans un « The Second War » qui m’apparait comme trop brouillon autant les sonorités entre gothique et indus de « The New Beginning » et les subtiles ambiances de « A Storm of Feelings » m’ont touché. La production est franchement pas mal et tient bien la route.

Le potentiel de PHONEMA est énorme mais le chemin reste encore long pour canaliser et rendre encore plus cohérent le foisonnement d’idées affiché sur Tides of Illusion. Souhaitons que 2013 puisse permettre au groupe de concrétiser ses projets à travers un véritable premier album. Vous pouvez télécharger Tides of Illusion et October Artifacts, son prédécesseur, pour le prix que vous voulez sur le site BandCamp du groupe en lien ci-dessous.

Oshyrya (7,5/10)

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Autoproduction / 2012
Tracklist (23:33 mn) 01. The Second War 02. The New Beginning 03. A Storm of Feelings