Après bien des péripéties, voici enfin le sixième album de SABATON. Il est amusant de noter que le précédent opus, Coat of Arms, avait généré un beau débat à l’époque au sein de la rédaction de Métal Chroniques. Notre camarade Clayman avait décortiqué (chronique ici) avec talent l’album et avait fait un constat implacable, SABATON tournait en rond et commençait cruellement à manquer d’inspiration. Ces arguments étaient incontestables et pourtant Coat of Arms avait su, à l’époque, toucher une corde sensible de mon petit cœur de métalleux et j’avais pris mon pied à l’écoute de ces brûlots heavy métal. Le cœur a des raisons que la raison ignore…

Rebelote pour ce Carolus Rex, le même débat risque de faire rage parmi les fans. Cet album était d’autant plus attendu au tournant que les suédois s’étaient fortement compliqué la tâche en changeant 3/5ème du line-up en mars dernier. Les piliers Joakim Brodén et Pär Sundström restaient bien aux commandes du navire mais nombreux étaient ceux qui craignaient que SABATON n’aille se fracasser sur les récifs avec ce nouvel opus.

Les premières notes de Carolus Rex sont assez rassurantes de ce côté-là. La recette n’a pas variée d’un iota, un enchainement de compositions power métal larger than life destinées à tout détruire sur son passage. On revient alors aux critiques formulées précédemment. Si vous espérez des déflagrations digne d’Art of War, vous risquez d’être un peu déçu. Chaque composition est millimétrée, finement ciselée pour faire battre le cœur du fan mais le goût final reste invariablement le même. Les ressemblances avec Coat of Arms sont flagrantes, les sonorités sont les mêmes, la structure des chansons évoluent très peu. Bien sûr Brodén continue à éclabousser de sa classe avec un chant maitrisé de bout en bout tout au long de Carolus Rex. J’ai pris mon pied à l’écoute d’un « The Lion From the North » ou d’un « Carolus Rex » mais je me suis aussi ennuyé à l’écoute de chansons plus quelconques comme « A Lifetime of War » ou « Poltava ». Pour être honnête, nous ne pouvons que regretter le confort dans lequel semble se complaire les suédois. Carolus Rex est un album soigné, la production est excellente mais il lui manque un petit supplément d’âme pour vraiment emporter le morceau. Titre après titre, un sentiment de lassitude s’installe implacablement et gâche un peu notre plaisir.

Pour parler en termes de stratégie militaire si chère aux yeux de Joakim Brodén, SABATON est une division blindée d’une effrayante efficacité, auréolée de nombreuses victoires, mais qui, à force de n’appliquer qu’une seule et même stratégie sur le champ de bataille va finir par se faire annihiler par plus malin qu’elle (c’était ma petite digression World of Tanks).

Oshyrya (07/10)

Site Officiel: http://www.sabaton.net/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/sabaton

Nuclear Blast / 2012

Tracklist (47:52 mn) 01. Dominium Maris Baltici 02. The Lion From the North 03. Gott Mit Uns 04. A Lifetime of War 05. 1 6 4 8 06. The Carolean's Prayer 07. Carolus Rex 08. Killing Ground 09. Poltava 10 Long Live the King 11 Ruina Imperii