Summer Breeze 2009, 13 août : je découvre Sylosis. Une des révélations du fest, une grosse tarte dans les dents. Leur premier album est sorti il y a peu chez Nuclear Blast, j’assiste la bouche ouverte à un set solide. Je note leur nom dans un recoin de ma mémoire et me promets de ne pas les oublier.

Summer Breeze 2012 : je suis à la maison, ayant fait l’impasse sur mon excursion annuelle à Dinkelsbühl. Qu’à cela ne tienne, trois ans presque jour pour jour après les avoir découverts, Sylosis se réinvite dans mes oreilles avec leur troisième album, Monolith. Durant cette période, le groupe aura tourné régulièrement, a sorti un deuxième opus particulièrement convaincant et s’apprête à repartir en tournée avec Devin et Fear Factory (NdlR : entre-temps, la venue de Sylosis dans nos contrées a été annulée). Rien que ça. Comprenez donc mon engouement. Comme je le lisais sur le net dans une discussion relative à ce groupe : « J’en bande à grosses gouttes ». Une image on ne peut plus appropriée pour vous donner une idée de mon état d’esprit. Jusqu’où le groupe est-il allé cette fois ?

Tout d’abord, exit l’artwork somptueux et riche de l’album précédent. Ici, Sylosis a opté (du moins sur l’artwork qui nous a été fourni avec l’exemplaire promotionnel, un autre artwork circulant sur le net étant nettement plus proche de ceux de Baroness) pour une couverture sobre agrémentée, dans les quatre coins, de petites fioritures. Un choix un peu regrettable, les premiers albums accrochant immédiatement l’œil dans les bacs, contrairement à celui-ci. Mais un album ne se limite pas à un artwork, loin de là, et le contenu de petit monstre de 72 minutes mérite une attention particulière.

Une nouvelle fois, Sylosis a su porter son talent à un niveau supérieur. Certes, leur premier album avait posé les jalons d’une belle carrière et dévoilé tout leur potentiel (Nuclear Blast ne s’y était pas trompé sur ce coup-là), mais le niveau de composition, quant à lui, a été sensiblement relevé : chaque morceau regorge de détails, de variations et se dévoile petit à petit au fil de nombreuses écoutes. Ainsi, « Out From Below », après un démarrage progressif, enfonce clairement l’accélérateur : riff thrash, batterie en avant et un refrain imparable, cet « opener » accroche l’auditeur et ne le relâche pas, l’accompagnant vers une transition plus calme avant un « Fear The World » tout aussi réussi. Malgré la longueur des compos (certaines frôlant clairement la barre des 7 minutes), la lassitude est un terme banni, et l’album se déguste d’une traite, sans impression de trop-plein ou d’écœurement.  Monolith est un véritable monument de Thrash progressif (à défaut de trouver une meilleure description) et inspiré.

D’aucuns évoquent souvent Trivium comme étant le « nouveau Metallica ». Ils se trompent. À mes yeux, le groupe qui mérite le plus cette étiquette pour l’heure est bien Sylosis. Là où Trivium tourne en rond depuis quelques albums déjà, Sylosis se fend d’un troisième album magistral, encore plus abouti que leur précédent effort. Vous cherchiez un groupe qui soit de l’étoffe des futurs headliners amenés à remplacer un jour les Metallica et autres Iron Maiden ? Ne cherchez plus…

Mister Patate (9/10)

Myspace officiel

Nuclear Blast Records – 2012
Tracklist (72:35) 1. Out from Below 2. Fear the World 3. What Dwells Within 4. Behind the Sun 5. The River 6. Monolith 7. Paradox 8. A Dying Vine 9. All is Not Well 10. Born Anew 11. Enshrined