Dixième album du groupe californien qui n'a plus rien à prouver. 25 ans de carrière au compteur pour ce survivant du Thrash que bien peu auraient cru voir sur le devant de la scène de nos jours. Testament c'est à l'instar de Spinal Tap un groupe qui a « consommé » un nombre invrai-semblable de batteurs (dont Dave Lombardo pour n'en citer qu'un), le dernier en date, Paul Bostaph à laissé la place (divergences, tendinite…) au phénoménal Gene Hoglan.
Et on n'y perd pas au change en matière de matraquage de fûts. Au delà de ça, le line up d'origine est conservé à 80 %. La première claque vient vite avec le percutant « Rise Up », on y constate d'emblée que le son est moderne et massif, façonné par un expert en là matière, Andy Sneap. 

Chuck Billy l'affirme, il a encore quelque chose à dire, on veut bien le croire, mais on peut toujours craindre le radotage avec les vieux de la vieille… En tout cas l'album Dark Roots Of Earth, à défaut d'apporter quelque chose de nouveau, met en valeur le passé du groupe, dans toutes ses facettes. L'approche musicale rappellera avant tout d'ou vient le groupe qui ne renie rien. Le groupe nous sort une longue ballade – « Cold Embrace » qui semble tout droit sortie de The Legacy. Reconnaissons à ces quelques moments de douceur dans un disque de brute d'être bien ficelés. Et la tonalité reste tout de même assez rugueuse pour ne pas ramollir l'ensemble de l'album.

Tandis que les compos les plus brutales dont « Rise Up » qui entame magistra-lement l'album, sont bien présentes. On peut en compter une bonne moitié sur l'album qui vont martyriser les conduits auditifs pour le plus grand plaisir des thrasheurs. Deux d'entre elles sur cinq se distinguent dans l'agression, « Native Blood » et « True American Hate » qui sont agrémentées de blasts dévastateurs. Un régal.

Testament assume tout son passé, le chant de Chuck Billy sur « A Day In The Death » et la structure rythmique du titre rappelle l'album Practice What You Preach. « Throne Of Thorns » se situe dans le même état d'esprit. Alex Skolnick et Eric Peterson ne sont pas en reste pour nous livrer des solis de hautes volées, sur « Rise Up », « Throne Of Thorns », ou sur le titre éponynime de l'album. Hé oui contrairement à une légende urbaine persistante, les deux guitaristes se sont équitablement répartis les soli… Eric Peterson, toujours principal compositeur du groupe, voulait mixer les aspects mélodiques de l'album précédent et les aspects brutaux de The Gathering, dans l'ensemble on ne peut que lui donner raison. 

On sera un poil plus circonspect en revanche sur les titres en bonus, la version rallongée de « Throne Of Thorns » n'apporte pas grand chose. Le triturage brutal de titres de Scorpions et Queen passe moins bien que la reprise d'Iron Maiden. L'album, et c'est heureux, est nettement plus intéressant. Les fans, et les amateurs de thrash old school, y trouveront leur compte, du thrash à l'ancienne, solide et varié. Le thrash en provenance d'Allemagne nous a démontré en cette année 2012 sa vitalité, à n'en pas douter la réponse de la Bay Area se situe à la hauteur.

Hamster (08.5/10)
 
 
 
Nuclear Blast / 2012
 
Tracklist (50:48, 74 minutes avec bonus) : 01. Rise Up 02. Native Blood 03. Dark Roots Of Earth 04. True American Hate 05. A Day In The Death 06. Cold Embrace 07. Man Kills Mankind 08. Throne Of Thorns 09. Last Stand For Independence 
 
The Dark Roots of Earth CD/DVD
Bonus: 10. Dragon Attack (QUEEN cover) 11. Animal Magnetism (SCORPIONS cover) 12. Powerslave (IRON MAIDEN cover) 13. Throne Of Thornes (extended version) + Bonus DVD