Les lillois de THE MARCH ont décidé de tirer leur révérence avec classe à travers un EP 5 titres intitulé Crawl Space. Deux ans après Dead Ends and Blind Spots, on ne peut que regretter cette décision vu la qualité de la musique proposée. L’album est en téléchargement libre sur le site du groupe (lien ci-dessous) mais si vous accrochez à ce curieux cocktail vous auriez tort de ne pas commander la version physique de l’album. En effet, en plus de soigner le fond, THE MARCH offre un support de choix avec un arigato pak du plus bel effet.

Il est extrêmement périlleux de déchire la musique du groupe qui mélange allégrement des éléments métal très contemporains avec des ingrédients doom voir sludge plus traditionnels. La démarche est assez originale. En tout cas le tout est loin d’être joyeux et l’auditeur se plonge avec délice dans un univers froid, désespéré et particulièrement dépressif. THE MARCH a su brillamment alterner passage intenses et doux comme pour signifier qu’il reste une once d’espoir dans ce maelstrom de noirceur. Le chant torturé d’Olivier fait des merveilles et entraine l’auditeur vers des profondeurs insondables. Suicidaires s’abstenir. La pression ne retombe pas le long de ces 5 compositions et on ressort exténué de l’écoute de Crawl Space. Ces riffs pachydermiques et ces rythmiques rouleaux-compresseurs nous secouent sans ménagement jusqu’à nous laisser lessivés. Les rares moments de répit permettent d’à peine reprendre son souffle.

Crawl Space est un disque très homogène, mais les compositions finissent par se ressembler. Si on écoute l’album d’une traite, difficile de distinguer les différents titres, il s’agit plutôt d’une longue descente, en apnée, au plein cœur de la tempête. THE MARCH vous offre, de façon posthume, une sacré expérience et il serait bien dommage de ne pas y goûter.

Oshyrya [08/10]

 

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Autoproduction / 2012

Tracklist: 01. Carried Away 02. Nate Willians 03. Two Nights 04. Blood Stained 05. The Dyed Wall