Mesdames et Messieurs, nous sommes réunis ce matin dans le chagrin et la tristesse pour commémorer une bien triste nouvelle. Le suicide, j’ose employer le mot, de notre ami THERION reste une douleur encore vive dans nos cœurs. Comment imaginez une telle tragédie ? Comment pensez qu’une personne comme Christofer Johnsson, apparemment sain d’esprit, puisse ainsi basculer dans l’horreur et commettre l’irréparable ? Ce dernier geste, Les Fleurs du Mal, reste incompréhensible, une énigme pour nous tous. THERION s’enfonce ainsi dans le ridicule et ne laisse derrière lui que des torrents de larmes.

Malgré notre chagrin, il faut se pencher sur cet objet maudit pour que cela ne puisse plus jamais arriver. Le refus du label du groupe, Nuclear Blast, de sortir l’objet montre le choc que l’album a pu générer. Sincèrement, à la première écoute, j’ai cru à un plaisanterie, un montage made in YouTube. Si seulement cela avait pu être vrai. Mais nous devons boire le calice jusqu’à la lie et je suis obligé de faire face à la réalité, Johnsson a osé faire Les Fleurs du Mal de plein gré.

Sur le site officiel du groupe il s’explique longuement. Il précise qu'il s’attend à faire face aux mêmes difficultés, aux mêmes incompréhensions qu’à l’époque de Theli. J’ai du mal à en croire mes oreilles. Je pense qu’il se trompe totalement. Theli imposait un changement de style radical mais il renfermait de superbes joyaux. Et surtout, le disque ne tournait pas le groupe en ridicule. Avec les Fleurs du Mal la démarche m’échappe totalement. Pourquoi faire un album de reprises de chansons françaises remixées à la sauce THERION ? Déjà que le groupe ne fait pas preuve d’une grande créativité après avoir sorti le dyptique magique Lemuria/Sirius B mais là c’est un pari absolument délirant. C’est simple, à part la pochette et la production, TOUT est raté sur Les Fleurs du Mal.

Quinze titres et quinze épreuves plus douloureuses les unes que les autres. Allez franchement, en tant que français, on sourit, quoi ? 30 secondes à l’écoute du tube de France Gall et ensuite ? Et ensuite on se dit que ce n’était qu’un clin d’œil amusant et on espère que le meilleur reste à venir. Et bien non, ces chansons passées à la moulinette THERION sonnent toutes de façon pitoyable. Le chant type opéra sonne artificiel dans ce contexte, les orchestrations dégoulines et on voit arriver la catastrophe à grands pas. J’en suis sincèrement navré, je ne pensais jamais devoir être aussi sévère avec un album de THERION. La reprise du « Summernight City » d’ABBA avait déjà fait la preuve des limites de cet exercice. Les titres s’enchainent et aucune lumière ne vient briller au fond du tunnel pour nous laisser un peu d’espoir. Il fallait être compléter bourré pour imaginer un mec du groupe (genre Snowy Show) chanter « Les sucettes » en français sur un disque. Stefan Glaumann a encore fait des merveilles au niveau production avec un son clair et puissant mais c’est vraiment de la confiture donnée aux cochons. Franchement, des reprises de Sylvie Vartan et Marie Laforêt, est-ce bien sérieux ? Il s’agit d’un des albums les plus ratés de la décennie avec le Lulu de METALLICA & Lou Reed. Un potentiel énorme et une bouse monstrueuse à la sortie.

Johnsson a raison d’écrire qu’il a pris lui-même les risques financiers pour assouvir son idée, son projet et nous lui souhaitons de réussir son pari, non pas à cause de la qualité franchement pitoyable de l’album mais pour qu’il rembourse les frais engagés et que ce projet fou ne mette pas en danger l’avenir de THERION. Un accident industriel, affligeant !

Oshyrya (01/10)

 

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Myspace Officiel

 

Autoproduction / 2012

Tracklist (47:55 mn) 01. Poupée de cire, poupée de son 02. Une fleur dans le cœur 03. Initials B.B. 04. Mon amour, mon ami 05. Polichinelle 06. La Maritza 07. Soeur angelique 08. Dis-moi poupée 09. Lilith 10. En Alabama 11. Wahala manitou 12. Je n'ai besoin que de tendresse 13. La licorne d'or 14. J'ai le mal de toi 15. Les sucettes