La vie d’un chroniqueur est loin d’être un long fleuve tranquille. Bien sûr recevoir un peu en avance les grosses sorties des labels partenaires est gratifiant mais tout cela se mérite. Nous subissons des migraines régulières dû à des albums franchement dispensables que nous recevons quasiment quotidiennement à la rédac. Quand nous sommes contactés par un groupe autoproduit pour rédiger la chronique de leur dernier méfait et que le fardeau retombe sur votre serviteur, un frisson glacé me parcourt souvent l’échine. La crainte de recevoir un truc innommable émerge et peut gâcher une après-midi. Certains croiront qu’il est facile de démonter un album mais détrompez-vous. Il faut écouter encore et encore pour aiguiser ses arguments et pouvoir exprimer son point de vue le plus honnêtement possible. Pas facile de dire à quelqu’un qui a travaillé avec cœur que son album est tout pourri…

Pour revenir à nos moutons après ce laïus concernant mes états d’âme, THOUGHT MACHINE est une expérience musicale menée par 5 musiciens italiens très expérimentés au sein de l’underground local. L’approche est un mélange d’électro et d’indus, une musique construite sur des expérimentations à base de sons analogiques tout droit sortis des années 70. Pour faire une comparaison audacieuse, les transalpins proposent un cocktail assez épicé entre RAMMSTEIN et THE KOVENANT, le tout saupoudrée d’un chant féminin. Cet exercice de style est particulièrement périlleux et THOUGHT MACHINE fait un peu pâle figure face à ses modèles. Signalons que le son est aussi un peu brut de décoffrage.

Cela commence mal avec une intro type rouleau-compresseur capable de vous donner mal au crâne en 10 secondes. Les choses d’améliorent par la suite via des riffs martiaux et hypnotiques, des nappes et une mélodie soignée. « Come to the Point » possède un refrain hypnotique qui s’imprime dans le crâne sans que l’on puisse lutter. Cependant on aurait aimé que toutes les compositions soient de cette qualité. Le soufflé retombe assez vite et on oublie assez vite la majorité des chansons. Il manque ce je ne sais quoi qui accroche et pousse l’auditeur à persévérer dans son écoute. La performance de Simona Pala au chant est assez honorable bien que les passages les plus agressifs manquent de puissance. L’utilisation très marquée de sons électro ajoute souvent un côté assez froid à la musique et les italiens ont peiné à passer outre cet écueil. Dans l’ensemble, ce premier album de THOUGHT MACHINE est sympathique mais il peine à décoller. On atteindra un deuxième opus pour juger de la réussite ou de l’échec de cette expérience.

 

Oshyrya [6,5/10]

 

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Autoproduction / 2012

Tracklist (44:16 mn): 01. Inspiration 02. Come to the Point 03. F-switch 04. The Autumn Lives Here 05. Death of Sun 06. Artificial Imagination 07. Cyber Screen 08. Come to Me 09. Warning 10. Captured 11. Thought Machine 12. The Hole of Schizophrenia