Au départ, Vision Divine était le projet d'Olaf Thörsen (ancien guitariste et fondateur/dictateur de Labyrinth) et Fabio Lione (Rhapsody Of Fire). Il faut en effet savoir que Fabio faisait partie de la première incarnation de Labyrinth, peut-être même à l'époque où le groupe s'appelait encore Vision mais je dois confesser avoir oublié ce détail. Quoi qu'il en soit: Fabio regrettait toujours de ne pas pouvoir composer dans Rhapsody, et les deux étant restés très proches ils ont toujours pensé refaire quelque chose ensemble à nouveau. Ce projet s'est concrétisé à la fin des années 90, avec la création de Vision Divine; Fabio a dû quitter le groupe après deux albums, est revenu en 2009 pour un album très desservi par la qualité du son: comme il n'est pas question de tomber deux fois dans le même piège, c'est Olaf lui-même qui s'est occupé de la production pour ce nouvel opus.

Vous l'aurez compris, il y a deux groupes très liés: Labyrinth et Vision Divine (Olaf a quitté les premiers entre 2002 et 2009, mais peu importe ici). A l'époque, Labyrinth apparaissait comme « le groupe plutôt prog », et Vision Divine « plus heavy/brut-de-décophrage ». Et pour être très honnête, c'est exactement pour ça que je trouve que ce Destination Set To Nowhere est un bon album de Labyrinth, mais un album très moyen de Vision Divine. Parce qu'il reste très gentillet pour du Vision Divine, les claviers sont souvent mis en avant « pour faire la mélodie » et pas juste soutenir les guitares, soit plus le style de Labyrinth que Vision Divine. Ca n'est peut-être pas aussi complexe que peut l'être Labyrinth, mais ça reste plus gentillet que ce que faisait Vision Divine jusque là. Pas complètement gentillet non plus, mais plus gentillet quand même. J'admets que l'implication de Fabio dans la composition, et sachant qu'il est beaucoup plus « hard-rock » que « metal méchant », a dû aider ce côté « gentillet », mais au final moi, auditrice lambda, j'ai l'impression d'être trahie dans mes goûts. Et je n'aime pas être trahie dans mes goûts. Au final l'album est plutôt bon, mais il passe son temps à être « entre deux », d'où un petit côté frustrant qui le dessert énormément: qu'ils décident entre le prog et le « plus brut » pour la prochaine fois, et ça devrait être très bien.
(Pour rappel: le véritable nom de Fabio est « Tordiglione », pour Olaf c'est Magnani, Carlo Andrea pour le prénom, d'où les crédits.)

Un petit mot sur le concept, qui a le mérite d'exister et de ne pas être idiot, en soit: un groupe d'êtres humains part à bord d'un vaisseau spatial, dans l'inconnu, à la recherche d'un monde loin des politiciens corrompus terriens et tout ce qui s'en suit. Ce vaisseau a été financé par une personne particulière, que l'on suit à travers le voyage. Ils mettent du temps à trouver une planète, finissent par s'installer… et « le financeur » s'aperçoit rapidement que partir ne leur a pas permis de s'éloigner du problème, mais au mieux de se voiler la face quelques temps…

Polochon (07/10)

Site officiel : http://www.visiondivine.com/
Chaine Youtube officielle : http://www.youtube.com/visiondivineofficial

EarMusic / Replica – 2012
Tracklist (51:16) : 01. S'I Fosse Foco 02. The Dream Maker 03. Beyond The Sun And Far Away 04. The Ark 05. Mermaids From Their Moons 06. The Lighthouse 07. Message To Home 08. The House Of The Angels 09. The Sin Is You 10. Here We Die 11. Destination Set To Nowhere