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01. Peux-tu présenter à nos lecteurs 6:33 ?

Niko : D’abord le groupe 6:33. Il s’agit de 5 personnes issues de divers mouvements, pas que métal, et cela s’entend. On a décidé, après un premier album, d’entamer une collaboration avec Arno Stobl. Après le départ du premier chanteur, on a sauté sur l’occasion de bosser avec Arno sur un EP de collaboration, en attendant de trouver un remplaçant pour le groupe derrière le micro. Cela s’est très bien passé.

 

02. Quelle était votre démarche à la création du groupe ?

L’idée était de faire une musique que nous aimerions entendre, où tous les éléments que nous aimons serait présents, pas simplement se cantonner au métal. Et encore c’est assez réducteur car nous n’avons l’idée de faire constamment des mélanges, de mettre là un plan jazz… Cela coule naturellement, c’est ce que nous entendre et c’est notre façon d’écrire la musique. Après ça passe ou ça passe pas mais bon aura au mieux.

 

03. Comment vous sentez-vous quelques jours avant la sortie de ce deuxième album ?

Nous sommes tous très excités car cela fait déjà quelques temps que nous avons cet album dans la poche. On a vraiment hâte qu’il sorte et avoir la réponse du public. Nous avons déjà eu quelques retour avec la sortie de l’EP, des réactions très positives mais il n’était que numérique alors que là il y a un support. On avait sorti l’EP sans vraiment le sortir, il avait été mis en téléchargement gratuit pendant un mois mais on avait pas spécialement cherché à le pousser. On donnait une adresse mail avec le message, prenez-le si vous aimez et c’est tout. Là c’est fini, on a l’objet dans les mains et on va lui laisser vivre sa vie.

 

04. Pourquoi avoir proposé gratuitement l’EP pendant un mois sur votre site ?

On a voulu tourner une page avec le premier album et le départ du chanteur. Nous ne nous sommes pas posés toutes ces questions, nous avions juste envie de bosser ensemble et de proposer quelque chose de nouveau. Nous avions envie de le diffuser tout de suite et donc nous avons pris la décision de la mettre sur internet, sans stratégie préétablie ni plan marketing. Nous avons complété ce premier travail et finalement cet EP s’est transformé en preview de l’album malgré lui. Beaucoup de gens ont écrit qu’il s’agissait là d’une nouvelle façon de diffuser la musique, de donner gratuitement une moitié d’album alors que ce n’était pas vraiment voulu, ce fut le hasard. A posteriori cela s’avère être une bonne idée pour intéresser le public. On a fait plus de 2300 téléchargement en un mois et nous étions très heureux. Nous savons que l’album se retrouvera au bout d’un moment en téléchargement… C’est un long un très long débat.

 

05. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de The Stench from the Swelling (a True Story) ?

L’ambiance était un peu spéciale. J’écris environ 90 % de la musique et je fais ça chez moi en studio. Le travail est au départ très solitaire, seul chez moi, beaucoup de choses sont préprogrammées au niveau des claviers… Donc quand nous rentrons en studio pour enregistrer les différentes chansons, les claviers sont déjà bouclés, le bassiste vient, moi je rajoute les guitares… Le seul moment où nous nous retrouvons à plusieurs en studio c’est lors de l’enregistrement du chant. Nous enregistrons chez Emmanuel (NDLR : Rousseau) qui est l’un des deux claviéristes et également le responsable du White Wasteland Studio. Donc nous étions comme à la maison, très relax. On a jamais été, à aucun moment, tous ensembles lors de la création et de l’enregistrement de l’album.

 

06. Tu es à l’origine de quasi toute la musique, tu composes tout seul, tu enregistres presque seul. Comment ce travail en solo devient un projet commun ?

Les morceaux tournent un peu chez tout le monde, chacun apporte son avis. Et cela fonctionne, en tout cas jusqu’à maintenant ça marche. Et puis il ne faut pas minimiser l’aspect live, nous prenons énormément de plaisir à être tous là. On se connait très bien.

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07. Comment nait une chanson de 6:33, c’est parfois tellement dingue et inattendu ?

C’est plus flagrant sur les longs titres mais je ne sais jamais à l’avance où la musique va m’emmener. Je ne sais jamais combien de temps un titre va durer ou encore sa structure. Tout part d’une idée, un riff ou une mélodie de claviers, un riff de guitare, tout sauf le chant et je laisse le flot couler. La chanson se fait finalement d’elle-même. Au bout d’un moment je sens que nous approchons de la conclusion et tout s’arrête. Je relève alors les yeux sur le compteur et je découvre que dix minutes sont passées… C’est la musique qui va dicter la structure comme sur « I Like It » ce sera couplet refrain couplet ou autre chose. C’est jamais prévu à l’avance, tout est libre. L’idée passe si elle est bonne sinon je reviens en arrière et j’efface ce que je viens de faire… Telle partie en amène une autre… Ce n’est jamais le résultat de jam, et le pire quand nous arrivons en studio, nous n’avons jamais jouer les morceaux à part les prises de guitares ou de basses que nous avons testées sous forme de démo avant. En répétition, nous apprenons tous les chansons. Certains découvrent alors leurs parties et me maudissent…

 

08. Cela garantie la fraicheur des chansons sur scène vous n’en êtes pas déjà blasées…

Oui exactement et puis des fois, cela reste subtil, certains remixent des petites choses, font évoluer leurs parties pour donner un petit côté live. Cela peut aussi se faire en studio car comme on enregistre chez Manu, nous ne sommes pas pressés par le temps par des délais donc nous pouvons faire des essais sur les arrangements.

Et à posteriori, je reste très satisfait de ce disque. Autant le premier album je ne peux plus l’écouter car je ne vois que les défauts. Sur le nouveau, c’est Emmanuel qui s’est chargé de toute la partie rythmique et batterie et c’est cool car il a cette âme de batteur, il a joué de la batterie, il aime l’instrument. Il n’était pas là sur le premier et par défaut j’avais dû m’en occuper et je n’aime franchement pas cela, je ne suis pas batteur. Et donc rien que la batterie sur le premier m’exaspère. Alors que celui-là est encore relativement frais.

Sur scène nous continuons à jouer sans batteur, tout est programmé d’avance. Parfois c’est vrai cela peut manquer mais finalement, sur scène, en configuration nous ressemblons beaucoup à un groupe d’électro avec deux gros synthés derrière et devant la ligne rock, guitares et chant. L’avantage c’est que cela nous permet d’être ultra carré, nous essayons de donner le son le plus clean possible.

 

09. Comment décrirais-tu ta musique et tes influences ?

Il y a bien sûr un côté très progressif, j’ai été élevé avec PINK FLOYD, je suis un grand amateur. Je vois cela comme une BO d’un film qui n’existe pas. Et donc tu peux te permettre de multiplier les ambiances, les thèmes musicaux sans que cela ne choque. Quand tu regardes un film que la musique parte un peu dans tous les sens pour s’adapter ou renforcer l’image semble naturel.

Nos influences sont variées, on peut dire Devin Townsend, FAITH NO MORE, des compositeurs de musique de film comme Danny Elfman, Ennio Morricone que j’adore…

 

10. Comment avez-vous collaboré avec Arno Stobl ?

Ce qui est amusant c’est que nous avons découvert ses parties de chant et ses paroles en studio. Il est venu avec nous les avons entendues pour la première au moment où il les enregistrait. En plus de l’aspect musical, ce qui a été très agréable concerne l’aspect humain. On s’est très bien entendu dès le début. Nous parlions un peu la même langue et cela a fonctionné immédiatement. Nous évoluons dans des univers très proches, no limit, très libres, comme CARNIVAL IN COAL et c’est pourquoi il nous semblait intéressant de le faire venir sur le premier album.

 

11. Quels souvenirs du concert le 11 Janvier 2013 à Paris au Paris Metal France Festival V (Divan du Monde) ?

Nous étions très très très contents. Nous sommes passés assez tôt, c’est dommage, mais nous avons fait avec. Nous étions honorés de partager la même scène que LOUDBLAST, AGRESSOR… J’écoutais LOUDBLAST quand j’avais 15 ans. On avait fait des concerts excellents l’an dernier également, nous avions ouvert pour Devin Townsend, que j’adule, pour SHAKA PONK à Bordeaux, une belle folie. Le Paris Metal France Festival V était le premier festival que nous faisions avec Arno. Nous avions quand même la pression. Autant notre nouveau chanteur, Rorschach, est un animal de scène et nous nous connaissons tous très bien autant c’était la première fois avec Arno et donc nous avions quand même une petite appréhension. La résultat avait été concluant en studio mais sur scène cela peut-être une autre paire de manche.

 

12. Et quelles sont vos perspectives scéniques pour les mois à venir, le Hellfest qui approche cela doit titiller non ?

Oui bien sûr, le Hellfest fait envie et nous aimerions bien un jour nous y produire. Bon ce ne sera pas cette année mais on va tout faire pour l’an prochain. On va continuer les concerts nous-même et de temps de temps pour les plus importantes Arno nous rejoindra.

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13. Comment travaillez-vous avec Vincent Petitjean de Dehn Sora sur vos pochettes et l’aspect graphique ? Et pourquoi ce titre la puanteur de la tumeur ?

C’est le même créateur que pour l’EP, il a un côté très publicitaire et cela se voit. La seule chose que nous lui avons demandé c’est de mettre en avant deux contradictions, deux choses qui ne s’attirent pas. Donc il a proposé cette jolie femme avec ce squelette de bouc improbable. Deux choses qui ne devraient pas se marier et qui pourtant s’assemblent. Et puis nous voulions se petit côté élégant… Ce qui est amusant c’est que ce squelette fait tâche sur la pochette mais l’album lui-même, avec ce visuel, fera tâche dans le rayon métal des magasins. Le vendeur risque de se planter… et nous en rigolons d’avance.

Pour le titre, cela vient d’Arno et plusieurs textes traitent de cette part sombre que nous avons tous en nous. Le titre de l’album qui reprend le titre d’une chanson parle de cela, « éloignes-toi de moi car je suis nocif… ». La puanteur des mauvais côté des personnes.

 

14.Comment voyez-vous la scène métal française ?

Elle se porte très bien, elle commence à foutre le nez dehors mais ce n’est pas encore complétement cela. Nous n’avons rien à envier aux autres, j’adore des groupes comme KLONE, TREPALIUM, HACRIDE, je ne suis pas un grand fan de GOJIRA mais j’ai le plus grand respect pour leur travail. Nos groupes ont vraiment des trucs à dire et c’est dommage qu’ils doivent parfois se battre plus que les autres.

Soit les groupes s’entraident soit ils s’ignorent. Et finalement notre éclectisme, la difficulté à nous étiqueter nous sert beaucoup, avec l’aide d’Arno, à être sur des affiches très diverses. Nous serons avec des groupes de prog ou des groupes ultra-violents et finalement cela se passe bien tant que nous ne rappons pas.

 

Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview :

1. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

« Deep Peace » de l’album Terria de Devin Townsend. C’est sans doute le solo que j’ai le plus écouté de ma vie.

 

2. Premier album acheté ?

Le premier IRON MAIDEN

 

3. Dernier album acheté ?

Deconstruction du DEVIN TOWNSEND PROJECT

 

4. Quel son ou bruit du quotidien aimes-tu ?

Le "plop" avec le doigt dans la bouche (il le fait)

 

5. Quel son ou bruit du quotidien détestes-tu ?

Le crissement des dents, des ongles, d’une fouchette…

 

Tous nos remerciements à Roger Wessier (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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