Annihilator-feastQuatorzième album d’un groupe ayant accédé depuis un bail au statut de légende culte, du haut de ses presque trois décennies au compteur. Jeff Waters et ses comparses entament – comme souvent – l’album sur des chapeaux de roues, « Deadlock » tabasse les conduits auditifs, sur une dynamique thrash survitaminée, avec une pincée de Slayer pour accentuer l’agression sonique. Pas désagréable comme entrée en matière.

Hélas, il n’en va pas de même par la suite. Si « No Way Out » entretient la flamme, la suite s’annonce moins réjouissante. Manque d’inspiration ? Il s’avère que Feast donne l’impression de s’étioler au fil de l’écoute. Jeff Waters recyle des riffs du débuts des années 90 (période Set The World On Fire), et s’ils demeurent efficaces, ce manque de fraicheur pourra en faire tiquer quelques uns. N’empêche, les titres sont de moins en moins percutants, le funky Thrash de « No Surrender » m’a fait décrocher. Le morceau « Wrapped », punk un poil à côté de la plaque ne m’a pas plus convaincu. Jusqu’à la sortie de route, « Pretty Angel Eyes ». Une ballade dégoulinante, assortie de paroles d’une mièvrerie absolue, du genre « tu es belle dehors et dedans, un nouveau commencement, toi et moi ». Si Jeff voulait nous convaincre qu’il est piètre parolier et demi-dieu vivant à la guitare, c’est totalement réussi !

Après cette guimauve, l’album ne donne pas l’impression de s’en remettre. Un poil de sursaut d’orgueil avec l’énergique « Fight The World », et son intro trompeuse, on aurait volontiers troqué un autre titre de cette trempe en échange de la balade… Sauf que les canadiens nous en remettent une couche en guise de conclusion, « One Falls, Two Rise », ballade musclée et schizoprénique, qui laisse dubitatif. Deux minutes sans intérêt puis le titre décolle enfin, pour retomber dans la mélasse. Comme All For You en 2004, Feast me laisse au final une impression mitigée, en dépit de quelques envolées Thrash qui tiennent la route. On verra au prochain effort si l’inspiration revient, Jeff Waters nous ayant habitués au meilleur comme au pire, on peut espérer… L’édition limitée comporte un CD bonus avec une pelletée de titres réenregistrés avec le line up actuel. Intérêt assez relatif, réservé aux fans ultimes, ou a ceux qui ne seraient pas assez curieux pour découvrir et posséder plusieurs albums, ou encore aux radins ou aux désargentés (rayez la mention inutile). Sauf que ces compos enterrent la dernière cuvée.

Hamster (06.5/10)

 

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UDR Music / 2013

Tracklist (49 minutes)

CD 1 : 01. Deadlock 02. No Way Out 03. Smear Campaign 04. No Surrender 05. Wrapped 06. Perfect Angel Eyes 07. Demon Code 08. Fight The World 09. One Falls, Two Rises 

Re-Kill
CD 2 : 01. Fun Palace 02. Alison Hell 03. King Of The Kill 04. Never, Neverland 05. Set The World On Fire 06. Welcome To Your Death W.T.Y.D. 07. Nozone 08. Bloodbath 09. 21 10. Stonewall 11. Ultra Motion 12. Time Bomb 13. Refresh The Demon 14. Word Salad 15. Brain Dance