379493En voilà un qui s’annonçait pourtant très bien. Le genre d’album qui manie allègrement le Death et le Black, qui transpire la rage, qui colle une mandale cloutée. Le genre d’album que j’aime sur le papier. Bon, en 13 ans, les Frenchies ne se sont pas vraiment foulés, on va dire, et il aura fallu attendre 2009 pour qu’ils pondent leur premier album (la même année que celui des feu Deviant Surgeons, avec qui ils partageaient une grosse partie du line-up). Hélas, entre-temps, Deviant Surgeons a disparu et Bliss Of Flesh a mis quatre ans pour pondre un successeur à son premier opus. « Quatre ans, ça pourrait laisser entrevoir une prise de temps pour peaufiner le moindre détail »…

Malheureusement, Beati Pauperes Spiritu souffre en quelque sorte de sa variété. Sur les morceaux rentre-dedans Black/Death « traditionnel », les Français tirent leur épingle du jeu. Sans bénéficier d’une production énorme (la batterie étant parfois un peu en retrait et mangée par les guitares, on est loin du son d’un Belphegor, par exemple), Bliss Of Flesh frappe fort sans devenir purement chiant comme peuvent l’être certains groupes qui pensent que brutalité équivaut à blaster sur le même rythme pendant 40 minutes. S’ils s’étaient contentés de ce registre, je pense que je m’en serais volontiers contenté et que j’aurais accueilli cet album avec plus d’entrain.

Malheureusement, il y a le violent coup de mou en plein cœur de l’album. Quand Bliss Of Flesh lève le pied, on a bien envie de les renommer en n’utilisant que leurs initiales : BOF. Mon enthousiasme en prend direct un coup. Certes, ce n’est pas pour autant mauvais, mais la montée en puissance est coupée dans son élan, et il est alors bien difficile de relancer la machine. Peut-être cette impression aurait-elle été moins forte si ces morceaux avaient été placés ailleurs, en fin d’album, peut-être, pour une descente « en douceur » vers la fin de l’album ? Difficile à dire. Quoi qu’il en est, cela plombe clairement l’écoute et la dynamique de l’album.

Je suis assez mitigé pour la notation. D’un côté, le talent est là. Quand Bliss Of Flesh hausse le ton, le propos se fait très attrayant. D’un autre côté, la baisse de régime à mi-chemin est difficile à digérer, et il faut se faire mal (ou skipper le milieu de l’album) pour ne pas décrocher avant la fin. Dommage, vraiment. À suivre…

Mister Patate (6/10)

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Non Serviam Records / 2013
Tracklist (48:45) 1. Black Procession 2. A.M.E.N. 3. Disciple 4. On the Paths to Expiation 5. Forgotten Epitaphs 6. Rosary of Shame 7. Sadistic Abstinence 8. Possessed 9. Pariah