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01. Peux-tu présenter à nos lecteurs DOYLE AIRENCE ?

Donc le groupe DOYLE, qui s’appelle DOYLE AIRENCE maintenant existe depuis 2006 mais qui a vraiment stabilisé son line-up en 2007 avec un autre chanteur qui s’appelait Loki et un premier EP qui s’appelait Submerge. Par la suite nous avons changé de chanteur, Thomas est arrivé et nous avons sorti un premier album qui s’appelle And Gods will…. Très vite nous avons des opportunités assez cool de tourner avec des groupes importants et que nous adorons comme DEFTONES, BETWEEN THE BURIED AND ME. Nous avons rapidement vécu des trucs assez dingue avec ce groupe. Nous avons défendu le premier album plus de deux ans sur les routes puis il a fallu s’attaquer à la composition du second. Monolith est né après un an de boulot, de composition et d’enregistrement.

 

02. Pourquoi avoir récemment changé de nom ?

Fin juillet nous avons reçu un email sympathique d’un avocat de Doyle Wolfgang von Frankenstein, guitariste des MISFITS nous annonçant que son client avait monter un groupe qui s’appelait DOYLE. Comme celui-ci avait déposé le nom aux Etats-Unis, ils nous imposaient de changer immédiatement de nom pour ne pas porter préjudice au projet de Doyle Wolfgang von Frankenstein. Sinon nous n’obtempérions pas, nous serions attaqués devant les tribunaux. Ils avaient vu que nous allions sortir notre album aux USA et donc cela leur posait problème. Il n’avait alors que le trademark outre-Atlantique puis après en France et donc nous avons dû nous résoudre à négocier cela avec eux. Nous avons réussi par nos avocats à conserver le mot DOYLE et nous avons ajouté AIRENCE qui vient d’un de nos titres du premier album « John Airence ». Ce choix a été assez logique pour nous car cette chanson nous tient vraiment à cœur et nous nous reconnaissons dedans. Le côté arbre généalogique nous plait. Doyle c’est un prénom donc il aurait été ridicule de le déposer. Beaucoup de musiciens s’appelle Doyle. Cela ne nous ai jamais venu à l’idée et nous aurions pu faire valoir nos droits grâce à l’antériorité mais cela aurait duré des années, avec beaucoup d’argent et la loi américaine est assez différente. Donc nous avons préféré transiger et ne pas perdre notre temps avec cela.

 

03. Comment vous sentez-vous quelques semaines de la sortie de votre deuxième album Monolith ?

Nous avions vraiment hâte que l’album sorte pour voir comment il allait être perçu par le public. C’est tellement de boulot que c’est à la fois un soulagement et une excitation de la voir dans les bacs. En plus nous avons les premiers retours, comme nous sommes sur un label international, du monde entier et ces premières réactions sont dans l’ensemble très très positives. C’est bien agréable c’est sûr. Cela nous a rassuré et le public jugera l’histoire. La scène fait la différence car il y a tellement de bons albums qui sortent. Nous faisons cela pour le public aussi. Pour la pochette nous avons juste ajouté le petit Airence sous Doyle mais dans notre malheur nous avons eu la chance de recevoir le mail de l’avocat quelques jours avant l’envoi du disque au pressage et donc nous avons pu faire les modifications à temps. Sinon cela aurait été une catastrophe économique pour notre label. L’esthétique a été très soigné et cela a été compliqué de faire l’adaptation de façon propre. Dans l’esprit des gens nous resterons DOYLE.

 

04. Que peux-tu nous dire des sessions d'enregistrement de Monolith, avez-vous changé votre façon de travailler ?

On trouve un côté très frais par rapport au premier disque. L’album a été composé il y a un an de cela et cela a duré jusqu’au début de l’année. Nous l’avons enregistré en mars, tourné un clip en juin, nous avons été signé dans la foulée et l’album sort cette rentrée. Dans tout cela a été très rapproché. Il reste quelques défauts sur ce disque mais nous avons progressé et ils sont beaucoup moins apparents que sur And Gods Will… Le premier LP n’a pas été fait dans les bonnes conditions, trop vite, pas assez préparé et nous n’étions pas encore assez exigeants. Là nous étions très focalisés et malgré le temps assez court, chaque détail a été soupesé et très travaillé bien avant d’arriver en studio. Tout était déjà prêt avant le studio et nous n’avons pas eu de mauvaises surprises. Nous avons en fait une phase de pré-production hyper avancée et donc tout va mieux et plus vite en studio. Cela permet de faire des économies en limitant le temps d’enregistrement. Les batteries ont été faites en deux jours, pour les guitares c’est passé tout seul. Idem pour le mixage nos maquettes étaient si léchées que nous savions d’avance le niveau de chacun des éléments. Il n’y avait pas de brainstorming superflu pour prendre des décisions. Quelques trucs, expérimentations sont né en studio avec Francis mais cela nous donne une fraicheur supplémentaire. Dans le moment, l’inspiration arrive et pas de regret et nous avons fait ce que nous voulions.

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05. Comment nait une chanson chez DOYLE AIRENCE ?

C’est bien le problème, il n’y a pas de recette qui fonctionne à chaque fois, tous les scénarios sont possibles. Tak (Takami Nakamoto Guitare) est déjà arrivé avec un titre terminé de A à Z. On corrige des trucs, chacun y met sa patte ou alors tout est parfait d’entrée. Ou alors on part d’un riff ou d’une sonorité, et tiens là on se dit qu’il serait bien d’ajouter ça ou ça. Mais pour Monolith nous avons tout enregistré au fur et à mesure sur l’ordinateur pour ensuite faite le tri, bidouiller jusqu’au résultat final. Cela nous donne beaucoup plus de recul qu’en répétition et c’est beaucoup plus efficace ainsi. Nous pouvions changer les structures, raccourcir certains blocs tout se faisait en direct. Travailler avec les nouvelles technologies d’enregistrement nous a beaucoup aidé. Takami centralisait les idées et réarrangeait le tout. Tu gagnes un temps fou. Les deux premiers titres de l’album n’avaient jamais été joués avant, ils ont été créés directement via l’ordinateur avant d’être enregistrés. C’est une autre démarche intéressante.

 

06. Vous avez signé avec Lifeforce Records, comment cela s’est-il passé et quels changements avez-vous déjà pu constater ?

Avant nous avions bossé avec une structure, un label français qui avait bien travaillé mais nous avions besoin d’aller plus loin. Nous avions commencé à démarcher les labels avec déjà les pré-productions pour tester le terrain et donc nous les avons envoyés assez largement en Europe. Nous voulions signé sur un label étranger pour bénéficier d’une bonne distribution en dehors de France. Nous essayons vraiment de tourner un maximum hors de nos frontières. Puis une fois l’album fait, fin mars, nous avons à nouveau démarché le plus largement possible et nous commencé à discuter avec les labels intéressés. Le boss de Lifeforce Records nous a beaucoup plus par son enthousiasme, ultra-réactif. Humainement cela a collé, ce n’est pas une grosse machine, un gros label à taille humaine, toujours passionné. Les rapports humains sont sains, nous parlions à un fan pas un chef d’entreprise. Nous avons fourni le disque terminé mais ils bossent alors la promo, la pub pour faire connaître l’album. Au niveau des différences, nous avons une réponse immédiate de tous les grands médias européens. Nous avons de supers chroniques dans toute l’Europe, Metal Hammer par exemple. Beaucoup d’enthousiasme. Notre présence dans les grands médias rock et métal est bonne pour nous. Le réseau change tout.

 

07. Quelles sont vos principales influences ?

Je dirai des groupes comme DEFTONES. Pour situer notre son, on peut dire que nous sommes un mélange de DEFTONES, DEVIL SOLD HIS SOUL, BRING ME THE HORIZON et de groupes très post-rock un peu comme MOGWAI… Nous sommes tous d’accord là-dessus sinon chacun a ses préférences.

 

08. Comment doit-on comprendre le titre, Monolith ?

Puissant et énigmatique. Ce mot nous est apparu assez naturellement aussi bien visuellement que musicalement, aussi à travers les textes. Il s’agit d’une gamme d’émotions. Nous avons toujours eu un rapport particulier avec la nature ou quelque chose de minéral. Cela nous plaisait. Ce côté minimaliste mais puissant…

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09. Que peux-tu nous dire de la pochette, comment travailler vous avec l’artiste ?

Nous avons voulu radicaliser le propos. L’album précédent était plus lumineux à l’usage de la musique et là aussi, la musique est plus sombre et donc la pochette va au bout de l’idée également. Nous avons essayé d’intégrer cela de façon subtil. L’artwork est signé Alex Diaz de Spaniards studio et nous lui avons donné un cahier des charges très approximatif. Nous lui avons laissé le champs libre car nous avions tous une idée différente. Il avait la musique et nous l’avons laissé travailler. On lui donner quelques pistes, minimaliste mais avec un symbole fort. On l’a pourri franchement avec de nombreuses propositions. Chaque calque a été bossé avec lui derrière l’ordi et c’est vraiment un pote.

 

10. Quels souvenirs conservez-vous de vos concerts en Europe aux côtés de BETWEEN THE BURIED AND ME ou encore les DEFTONES ?

Nous sommes arrivés à Toulouse, super en avance mais à cause d’une incompréhension nous pensions n’être attendu dans la salle que l’après-midi. L’équipe technique sur place nous attendait déjà et on s’est fait un peu engueuler. C’est des américains donc pas des rigolos les techniciens et ils n’étaient pas contents. C’est dommage car on s’est fait chier sur un parking des heures alors que nous aurions été utiles sur place. Donc ils nous ont fit que nous n’avions que 30 mn pour faire le soundcheck avant qu’ils n’ouvrent les portes du Bikini. Bref l’horreur car c’est une grosse scène avec beaucoup d’enjeux pour nous donc tu stresses. Un cauchemar. On fait nos balances c’est bon et dix minutes avant de monter sur scène on voit débarquer Chino Moreno torse nu dans nos loges et se présenter. Tu m’étonnes on le connaissait ! Il avait entendu parler du mec qui avait mixé notre lbum précédent et des mecs gentils et accessibles. Ce fut un truc de ouf, un rêve et nous avons beaucoup appris en peu de temps avec la rigueur nécessaire. Avec BETWEEN THE BURIED AND ME, un plan intéressant des mecs gentils, un bon moment pendant trois semaines. Nous étions rôdés alors et nous étions plus expérimentés. C’est une belle spéciale, c’est bizarre.

 

11. Vous avez enregistré un clip pour le premier single de l’album, « Friendly Fire ». Aimez-vous cet exercice ?

Oui nous aimons c’est cool mais là pour ce clip en particulier ça a été l’enfer. Nous avons filmé cela vers une plage prêt d’Etretat. Nous avions privatisé cette plage pour le clip. Mais tu arrives devant une falaise avec le camion et tout ton matos et ils faut tout descendre à pied. Rien que pour arriver au bord c’est chaud avec des chemins de terre tous pourris. Il a fallu tout trimbaler avec des escaliers de pierre… Rien que descendre à pied fout le vertige. Le chanteur Thomas s’engage dans l’escalier avec un premier flightcase contenant mon tom basse et le flightcase s’ouvre. Donc le tom basse a dévalé tout l’escalier, un cauchemar, l’impression de voir ton enfant tomber d’une falaise. Mais il est arrivé presque intact heureusement. Nous avions une hure, une heure trente maximum pour tourner avec la lumière désirée par le réalisateur. Donc ça été rapide ! On était crevé d’avoir tout descendu. La nuit est tombée super vite, il a fallu tout remonter de nuit sans rien voir. Donc n a fini exténués.

 

12. Comment voyez-vous la scène métal française ?

Les groupes s’entraident et se tirent de moins en moins la bourre. C’est bien car tout le monde a bien compris que nous ne sommes pas les uns et les autres en concurrence. Chacun a ses qualités et il faut les défendre. En France nous avons de plus en plus de très bons groupes. Dans notre scène à nous, on peut citer : VERA CRUZ, DARKNESS DYNAMITE, MERGE, THE PRESTIGE, CHECKMATE, BETRAYING THE MARTYRS… Mais le public ne suit pas vraiment et c’est dommage.

 

13. Quels sont tes espoirs et tes attentes pour DOYLE AIRENCE ?

On espère que l’album va plaire et tourner le plus possible pour défendre ce disque sur la route. Nous sommes en pourparlers pour une tournée européenne avec un autre groupe et sinon quelques dates à venir d’ici la fin de l’année.

 

Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

1. Quelle est votre chanson/album préféré (tous artistes, époques…) ?

Augustin Pecnard : C’est un album mais je dirais Into the Blue Again du groupe THE ALBUM LEAF

Sébastien Benoits : History Michael Jackson ou Pulse de PINK FLOYD ou Rock in Rio d’IRON MAIDEN

 

2. Premier album acheté ?

Le deuxième album d’EMINEM, The Slim Shady LP

Dangerous de Michael Jackson

 

3. Dernier album acheté ?

L’album de CHECKMATE, Immanence

Volume 4 de BLACK SABBATH

 

4. Quel son ou bruit aimez-vous ?

Le son du RER La pluie

La tempête dehors quand tu es bien au chaud chez toi.

 

5. Quel son ou bruit détestez-vous?

Le bruit du RER aussi (rires)

Le frein dans le métro, ce crissement…

 

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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