Exivious Liminal Digipak.inddLes mots me manquent alors que je dois aborder le cas d'Exivious. Non seulement à cause de la qualité de ce deuxième opus du groupe, mais aussi et surtout sur les conditions rencontrées par le groupe pour enregistrer Liminal

Tout d'abord, la musique : un groupe qui ne sort que deux albums depuis sa création en 1997 est soit fondamentalement paresseux, soit perfectionniste en diable… et au vu du CV de ses membres, on penche immanquablement vers la deuxième option. Liminal est une fusion hallucinante de Metal progressif et de Jazz, un album qui repousse les limites des genres, qui ouvre de nouveaux horizons… Bien qu'il soit plus accessible que son prédécesseur sorti il y a quatre ans, Liminal fait aussi partie de ces albums qui se dévoilent au fur et à mesure, presque à contrecœur : chaque écoute suscite de nouvelles émotions, ouvre de nouvelles portes, met en lumière un détail jusque là passé inaperçu. L'absence de chant, d'ailleurs, vient encore renforcer l'immersion totale dans la musique du groupe. C'est à des lieues de mes goûts habituels, mais je me sens comme un chat devant un arbre de Noël illuminé, les yeux grand ouverts et captivé par cette overdose de stimuli. 

Et malgré tout, il aura fallu que le groupe lance une campagne de financement sur le net pour pouvoir enregistrer ce joyau musical. À l'époque, le groupe est sans label et n'a pas vraiment le choix… et c'est là que l'on constate à quel point l'industrie de la musique ne tourne pas rond. Presque chaque label y va de sa signature Metalcore / Deathcore à deux balles pour la bonne et simple raison que ce genre se vend bien, et des groupes de qualité supérieure mais moins accessibles musicalement (Exivious dans ce cas, mais ce constat s'applique aussi à The Project Hate MCMXCIX) en sont réduits à compter sur la générosité de leurs fans pour pouvoir enregistrer des disques qui, s'ils ne sont pas à la portée du premier venu, sont de véritables chefs-d'œuvre. Monde de merde. Sans leurs vrais fans, peut-être n'aurions-nous jamais entendu une note de Liminal

Mister Patate (9,5/10)

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Season Of Mist Records / 2013
Tracklist (45:25) 1. Entrust 2. One's Glow 3. Alphaform 4. Deeply Woven 5. Triguna 6. Movement 7. Open 8. Immanent