motorhead_aftershock_cover_300dpi_130828Un nouveau Motörhead ? Une chose est sûre, ils ne vont pas inventer la poudre. Ils s’en sont chargés au milieu des années 1970. Chaque nouvel album du trio se résume donc à pratiquer une joyeuse habitude, qui consiste, justement, lorsque ça prend, à provoquer le petit frisson reptilien typiquement motörheadien – love me like a reptile –, en tutoyant parfois les anges (façon de parler). On attend le titre qui bute. Bien sûr, Motörhead a ses recettes, longuement mijotées au cours des décennies, pour chaque titre (un « Ace Of Spades » en entrée, un « No Class » en plat de résistance, un « Overkill » en dessert, un « Eat The Rich » pour la bonne bouche, etc.). Un maître queux comme Lemmy sait comment balancer la sauce dans ses vieilles casseroles graisseuses. Le tout est donc savoir si le festin proposé est digne des précédents, s’il fera frissonner le gourmet amateur de rock gras qui tache.

Alors ? Il faut avouer que certaines recettes ont un petit goût de réchauffé (« Lost Woman Blues »  rappelle « Limb From Limb » sans en avoir le fumet déglingué), jusque dans les titres (« Death Machine » fait écho à « Mean Machine », « Going To Mexico » caricature « Going To Brazil »). Motörhead applique des trames, des gabarits. « Heartbreaker » n’est pas la meilleure entrée en matière que Motörhead ait faite et le titre paraît fade, tout comme « Dust And Glass ».

Heureusement, « End Of Time » rassure sur les intentions des lascars, tout comme « Crying Shame » ou « Paralyzed » : ils sont toujours là ! S’il faut trouver une petite surprise, elle réside dans « Keep Your Powder Dry » et prouve que Motörhead sait aussi écouter ses contemporains. Le riff n’est pas sans rappeler du AC/DC moderne… c’est-à-dire du Airbourne. Soulignons l’efficacité sans faille de Mikkey Dee, comme à son habitude, et le brio de Phil Campbell, qui gratifie cet album d’interventions bien senties et palpitantes de rock.

Ce qu’on aime chez Motörhead, c’est qu’ils reviennent suffisamment souvent pour réserver de très bonnes surprises et ne pas nous décevoir de trop si la livraison est parfois un peu réchauffée (comme c’est le cas ici). C’est le prix à payer pour une telle régularité (dans l’excellence), et on en redemande.

Gongsun Sheng

6,66/10

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UDR – Replica / 2013

Tracklist : 01. Death Machine 02. Heartbreaker 03. Coming Back To You 04. Going To Mexico 05. Courage 06. Queen Of The Damned 07. Lost Woman Blues 08. Crying Shame 09. Paralyzed 10. Dust And Glass 11. Coup De Grace 12. Silence When You Speak To Me 13. Knife