Soundgarden_KASeize ans après l'album Down On The Upside (1996), Soundgarden livre un sixième album studio histoire de couronner le retour sur scène entamé en 2010. « Be Away Too Long » sonne juste d'entrée, on tombe sous le charme, c'est vrai que cela faisait trop longtemps que le groupe s'était éloigné de la scène

Malgré le poids des années, tout le groupe retrouve ses marques et reprend son cheminement dans la veine du dernier album studio. On constate rapidement que le quatuor n'a rien perdu de son efficacité. Le son est au poil, l'exécution millimétrée et tous les petits détails qui font la signature sonore sont là, que ce soit le chant de Chris  Cornell, la force de la section rythmique, ou les solis de Kim Thayil. Il est certain que les amateurs du groupe se retrouvont assez vite en terrain connu, et trouveront ces compos familières.

On retrouve l'équilibre de ce rock tour à tour musclé ou éthéré, mais au fil des écoutes, il y a un hic. L'album défile sans surprise, c'est un poil convenu, dans la veine des derniers efforts discographiques, mais un ton en dessous malgré une production bétonnée. L'exécution est au poil, mais le groupe se contente d'un retour sans prise de risque aucune. Pilotage automatique ? Il y a sans doute un peu de ça. Il n'y a pas de quoi dynamiter le paysage musical qui, pour sa part n'a pas attendu et s'est passé depuis longtemps du groupe de Seattle. Il n'y a pas de titre emblématique comme par le passé (« Jesus Christ Pose », ou  « Black Hole Sun » pour n'en citer que deux…) qui percute les conduits auditifs, juste une démonstration de savoir faire, pas désagréable au demeurant mais on reste sur sa faim. Le groupe nous livre des compos variées, dans tous les registres, du rock lourd en guise d'entame, un poil plus enlevé avec « Attrition », acoustique avec « Black Saturday », lent (« Taree »), à la limite pop pas inoubliable (« Halfay There »).

Il y a aussi de quoi satisfaire ses oreilles avec l'ouverture, ou « A Thousand Days Before ». Cela étant, au regard du temps écoulé, cela risque d'en laisser plus d'un sur sa faim. Toutefois, il suffit de se remémorer les errances de Cornell sur ses albums en solo pour baisser la garde et se satisfaire d'un retour auquel on ne croyait plus vraiment. Un album qui maintient le groupe au dessus de la ligne de flottaison, mais on est loin du retour triomphal. 

Hamster (07/10)

soundgardenworld.com

Seven Four Entertainment – Republic Records / 2012

Tracklist (52:01) : 1. Been Away Too Long 2. Non-State Actor 3. By Crooked Steps 4. A Thousand Days Before 5. Blood On The Valley Floor 6. Bones of Birds 7. Taree 8. Attrition 9. Black Saturday 10. Halfway There 11. Worse Dreams 12. Eyelid's Mouth 13. Rowing