oshy_17022013_Th_Beaut_o_GeminTHE BEAUTY OF GEMINA est un groupe de rock alternative/électronique suisse fondé en 2006 par le chanteur et claviériste Michael Sele. Les helvétiques comptent déjà quatre albums à leur actif: Diary of a Lost (2006), A Stranger to Tears (2008), At The End Of The Sea (2010) et enfin Iscariot Blues (2012). Mais pour ce The Myrrh Sessions, ils décident de s’attaquer à un exercice difficile et inhabituel pour ce style de groupe, le concert acoustique. Il s’agit d’un sacré challenge quand on sait que d’habitude, THE BEAUTY OF GEMINA propose une musique complexe mélange de synth rock, métal et musique électronique. Ajoutez à cela des éléments de musique classique, des influences gothiques et dark wave et vous obtenez un mélange entre THE CURE, THE SISTERS OF MERCY et THE MISSION. Ces chansons sans les boites à rythmes et les synthétiseurs pourraient tourner à la catastrophe. On dit souvent qu’une bonne chanson restera efficace dans le plus simple appareil, voici l’occasion de le prouver.

Cet album est d’emblée assez déroutant. Il débute par un titre instrumental, « Myrrh I » joué uniquement au piano. Cela pose une ambiance assez intimiste, emprunte de recueillement et on s’inquiète un peu de la suite. Pas que ce soit mauvais mais je n’ai pas prévu de me jeter par la fenêtre cet après-midi. Le début des guitares acoustiques et de la batterie sur « Narcotica » rassure un peu. Sele commence à chanter et je reste frapper par son timbre de voix très grave et expressif. On dirait un mélange de Wayne Hussey (THE MISSION) et Ian Curtis (JOY DIVISION). Impressionnant. Par obligation, tout est extrêmement épuré, réduit au plus simple et le résultat est tout à fait convaincant. Cela donne vraiment envie de s’intéresser aux versions originales. L’atmosphère générale n’est pas aussi dépressive que je le craignais. Il s’agit plutôt d’un mélange de mélancolie et de regrets mais on sent presque percer la lumière derrière ce sombre tableau. Les titres s’enchaînent naturellement, avec des hauts et des bas mais cette impression positive demeure tout au long de l’album.

A travers des chansons épurées et calibrées (entre 4 et 6 minutes) THE BEAUTY OF GEMINA parvient à faire la preuve de sa maitrise et de son talent de composition. Sur les albums studio, les fioritures électroniques et la puissance des guitares électriques soulignent le propos mais The Myrrh Sessions montrent que les compositions se suffisent à elle-même. Pas sûr que de si nombreux groupes contemporains puissent s’enorgueillir de ce constat. Après un très bon Vertikal de CULT OF LUNA, on peut voir le sourire des anges ténébreux (ils sont parmi nous !) se dessiner sous la lumière de la lune…

Oshyrya (7,5/10)

 

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No Cut Records – SPV / 2013

Tracklist (66:11 mn) 01. Myrrh I 02. Narcotica 03. Rumours 04. Suicide Landscape 05. Dark Rain 06. Listening Wind 07. Golden Age 08. The Lonesome Death of a Goth DJ 09. Hunters 10. Kingdoms of Cancer 11. Myrrh II 12. Last Night Home 13. Stairs 14. Obscura 15. Last Words