Archive for juin, 2014

oshy_08062014_Th_ParlotonWahou un groupe sud-africain ! Vous m’accorderez que ce n’est pas si souvent que nous recevons un disque de rock conçu presque de l’autre côté du monde. Les plus chagrins me rétorquerait que Paris se trouve au même fuseau horaire, c’est vrai mais l’Afrique du Sud est pourtant un pays rempli de contraste, parfois très proche de notre culture européenne vers Le Cap et parfois vraiment différent, ancré solidement dans sa culture africaine à Pretoria et Johannesburg. THE PARLOTONES est donc un groupe de pop rock né en 1998 à Johannesburg. Ils rencontrent un énorme succès dans leur pays, avec des albums plusieurs fois disque platine, et tentent de se faire connaître dans nos contrées à travers ce cinquième opus, Stand Like Giants.

La musique proposée louvoie entre rock et pop souvent assez proche d’un COLDPLAY. Il est aisé de comprendre le succès du groupe à l’écoute de ces chansons efficaces, sucrées et facilement accessible. Le propos est quand même assez doux, majoritairement plus pop que rock avec de nombreux effets électro et nappes de claviers. Les mélodies vocales sont soignées, finement ciselées pour rentrer en résonnance avec l’auditeur et des chansons somme « Sleepwalker » ou encore « Shake It Up » ont un sacré potentiel commercial. Stand Like Giants me rappelle furieusement des groupes comme THE KILLERS et leur tube « Somebody Told Me ». C’est gentiment rock, attachant et à même de plaire à tout le monde. Finalement seul le chant de Kahn Morbee a fini par un peu m’exaspérer, il en fait des tonnes et surtout monte beaucoup trop dans les aigus à mon avis. Sa voix plus graver, plus posée fait quant à elle des miracles. Pas de faute de goût sur ce disque, les chansons s’enchainent avec naturel et l’auditeur prendra très certainement du plaisir à l’écoute de ces chansons agréables mais sans grande ambition non plus. Le déménagement en 2012 du groupe à Los Angeles en Californie semble avoir accéléré l’intégration de THE PARLOTONES au music business international et avoir un peu plus formaté leur musique. Dommage.

Les sud-africains semblent avoir tout compris du musique business et offrent au public un album très calibré pour cartonner internationalement. C’est loin d’être un défaut, voir les fils et connaître le truc ne gâche pas forcément le tour de magie. On leur souhaite une aussi belle carrière que celle de COLDPLAY pour lesquels ils ont ouverts lors de la tournée des britannique en Afrique du Sud.

Oshyrya (06/10)

 

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VeryCords / 2014

Tracklist (45:20 mn) 01. Sleepwalker 02. Slow Assassination 03. Spellbound 04. Shake It Up 05. Never Stand Alone 06. Lazy Sunny Days 07. Stand Like Giants 08. Sympathise With The Cost 09. Powerful 10. Hollow Men 11. Chinese Vase 12. Songs Of Whales 13. Follow Your Bliss

oshy_08062014_Pete_Pa_SpeedroL’avantage avec ce groupe c’est que comme le Port-Salut (le fromage), tout ce qu’il y a à savoir est écrit dessus. Sans grande surprise donc, les néerlandais évoluent dans une veine speedrock, joué à toute allure et sacrément burné. Le power trio n’est pas à son galop d’essai puisque l’aventure est née en 1997 sous l’impulsion du guitariste Peter van Elderen. Buckle Up And Shove It! s’avère être le neuvième effort studio et suit de presque quatre ans We Want Blood! (2010).

Les bataves se lancent dans une musique endiablée et ne garde que l’essence du rock, des riffs pachydermiques et une section rythmique infernale. Peter van Elderen, Bart Nederhand et Bart Geevers ne se ménagent pas et brulent à vitesse grand V toutes les calories que leur corps peut contenir. Ajoutez à cela un chant enragé du même Peter et vous obtenez un cocktail empreint de nitroglycérine. Alors oui c’est souvent bêtement bourrin et le chant finit par casser les oreilles mais la musique de PETER PAN SPEEDROCK ne s’adresse pas à votre cerveau mais à vos tripes. Les chansons contenues dans ce disque sont assez courtes, très calibrées et sans fioriture ni chantilly inutile. Les plus bas instincts de l’auditeur vous alors pouvoir s’exprimer sans fausse pudeur ni autocensure malsaine. La production du disque est dans la moyenne, propre tout en restant un peu brute pour magnifier le rock des bataves. Deux reprises sont également proposées pour compléter les maigres trente-trois minutes de musique originale : « New Rose » des THE DAMNED et « Heart Foul of Soul » des YARDBIRDS.

PETER PAN SPEEDROCK est évidemment un groupe de scène qui peut donner son plein potentiel en condition live. Sur album, la mayonnaise prend plus difficilement et j’ai eu l’impression d’entrer dans un long tunnel rock monotone et peu enthousiasmant. Avec de l’alcool, de la fumée de cigarette, des filles et des musiciens torse nu et en sueur, la situation change. A voir sur scène près de chez vous. Sur disque le résultat est plus discutable.

Oshyrya (5,5/10)

 

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Steamhammmer – SPV / 2014

Tracklist (39:05 mn) 01. Get You High 02. Whatever Man 03. Murdertruck 04. Tunnelvision 05. Bad Thing 06. Loose Women and Loud Guitars 07. New Rose 08. Note To Self 09. Wide-Eyed And Thirsty 10. Buckle Up & Shove It 11. Dead Ringer 12. Doin The Nasty 13. Heart Full Of Soul

Colloquio – Io e l’Altro

oshy_08062014_ColloquDécidemment il n’y a pas de justice en ce bas monde. Votre serviteur se retrouve seul chez lui avec la crève à écouter un album italien improbable alors que notre dictateur adoré prépare ses bagages pour se la couler douce sous le soleil du Maroc et que notre tubercule pourfendeur de daubes made in France pouponne et s’occupe de son nouveau-né.

J’ai beau avoir un quart de sang sicilien dans les veines, le premier contact avec la musique des translapins de COLLOQUIO fut pour le moins rude. Il faut dire que ce groupe est totalement inconnu de ce côté des Alpes mais possède un statut culte chez certains dans la botte. Ce groupe se veut être un champ d’expérimentations pour son géniteur et seul maître à bord, Gianni Pedretti. Notre ami propose régulièrement à un public de connaisseurs des albums expérimentaux composés dans une veine dark wave électronique. Et cela dure depuis 1993. Souvent dehors des circuits d’édition et de distribution classique, Pedretti a su mettre à disposition de son public des albums sous forme de cassettes (je vous rappelle que nous sommes au début des années 90, presser des cd coute encore cher). A l ‘automne 2012, le groupe édite son dernier opus, L’entrata – L’uscita, continuant sa quête musicale des débuts. Originellement publié en 1995 comme cassette autoproduite, Io e L'Altro qui nous occupe aujourd’hui revient Presque vingt ans plus tard nous ahnter grâce à la réédition proposée par le label transalpin Sad Sun Music.

Heureusement que ce disque est tombé dans les mains de votre serviteur car je crains sinon qu’il n’ait été atomisé par mes collègues de la rédaction. En grand amateur de new wave et de sonorités électroniques des années 80 et 90, je suis parvenu à trouver quelques charmes à ces chansons. L’intro est un OVNI musical sans queue ni tête qui fait craindre le pire. La suite rassure et me rappelle par moment Klaus Schulze (« L’attesa ») pour son côté simple et hypnotique ou encore Jan Hammer (« Io e l'altro (prima parte) »). Et puis les interventions parlées de Pedretti en italien ajoute encore du mystère et donne un petit exotique, sympathique à l’ensemble. J’ai retrouvé aussi l’atmosphère lourde et pesante de la BO composée par Peter Gabriel pour le film Birdy. Ce retour aux sons assez typiques de cette époque et de cette scène a vu apparaître un grand sourire sur mon visage alors que ce disque de COLLOQUIO s’égrenait doucement à mes oreilles. Les paysages énigmatiques et planants m’ont fait fermer les yeux et voyager.

Cet album retrouve la lumière après presque vingt ans et n’a pas perdu ses charmes malgré les années. Il aura eu le grand mérite de jouer pour moi un rôle de madeleine de Proust et il m’a donné la furieuse envie de réécouter les BO de la série Miami Vice et du film Birdy. 99,1 % de nos lecteurs trouveront la musique de COLLOQUIO ridicule ou sans intérêt mais c'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup.

Oshyrya (08/10)

 

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Sad Sun Music / 2014

Tracklist (65:52 mn) 01. Intro (la mosca rossa) 02. Io e l'altro (prima parte) 03. Si chiude il sipario 04. L'attesa 05. Io e l'altro (seconda parte) 06. Lui e' dentro 07. Io e l'altro (terza parte) 08. L'uomo in fondo 09. Volo anch'io 10. Il buon ritorno 11. Sogno 12. Per quello che ho visto 13. Outro (la mosca rossa) 14. Nelle mie stanze mute (bonus track)