Archive for juin, 2014

oshy_08062014_Bo_Jump_ShiIl est de notoriété publique que les médias magazines métal britanniques perdent toute objectivité au moment de parler de groupes originaires de la perfide Albion. Les commentaires sont dithyrambiques et s’avèrent souvent bien loin de la réalité. Ah fierté patriote quand tu nous tiens… Dans cette veine Kerrang n’a pas de compliments assez forts pour BOY JUMPS SHIP, jeune quatuor originaire de Newcastle. Les comparaisons avec la maestria d’un BIFFY CLYRO sont gonflées et à des années lumières de la vérité.

Sans vouloir médire sur le compte de BOY JUMPS SHIP, les jeunes anglais proposent un rock entre punk et scène alternative franchement convenu, déjà entendu des dizaines de fois et sans grâce particulière. Les cinq chansons présentées ici manquent nettement de caractère et nos amis ne sont parfois pas loin de nous casser les oreilles. Une chansons comme « Call to Arms » pue l’amateurisme et serait à peine digne d’une démo d’un groupe de quartier. Faire roots c’est bien mais bosser pour proposer des chansons fortes et attrayantes c’est mieux. « Make You proud » sauve un peu cet EP de la catastrophe avec son refrain et ses chœurs sympathiques. Mais cela plus à un hymne destiné aux supporters d’un club de foot qu’à une pépite rock. Peut-être sommes-nous victimes d’incompréhensions culturelles mais BOY JUMPS SHIP va avoir un mal de chien à s’exporter sur le continent et à dépasser les frontières du Royaume-Uni.

Oshyrya (03/10)

 

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Rude Records / 2014

Tracklist (16:47 mn) 01. Make You Proud 02. Still Alive 03. Start A Riot (Sick Of Trying) 04. Call To Arms 05. We're Not Giving Up

oshy_08062014_AnisokaANNISOKAY est un groupe évoluant dans une veine post-hardore originaire de Halle en Allemagne. Leur premier album, The Lucid Dream[er], a été publié au Japon mais se voit seulement édité par SPV dans le reste du monde. Cet opus est construit autour du thème des cauchemars et des rêves lucides et permet aux teutons d’explorer en profondeur l’esprit humain en plaquant ces métaphores à la vie quotidienne. Le groupe semble avoir trouvé son public sur le net vu le succès et le nombre de vues réalisées par leurs clips vidéos pour les chansons « Sky » et « Monstercrazy ». Maintenant reste à confirmer ces bonnes dispositions sur la longueur d’un disque pour que l’aventure ne ce projet ne se transforme pas en aventure éphémère.

Les allemands ne sont pas là pour amuser la galerie et ils bastonnent sévère dès les premières secondes de l’album. On retrouve les ingrédients habituels de cette scène post-hardcore à la mode, de gros riffs bien gras, des touches électro et un chant entre hurlements et passages en voix claire. Pour faire la différence, il faut que l’énergie développée soit communicative et que les refrains soient assez accrocheurs pour emporter l’adhésion de l’auditeur. Bien qu’assez clichée et sans grande innovation, reconnaissons que ANNISOKAY s’en sort avec les honneurs et s’acquitte honnêtement de sa tâche. Difficile effectivement de résister à des « The Final Round », « Sky » et « Monstercrazy » menés tambours battants et franchement séduisants. La section rythmique basse/battterie abat un sacré boulot et les guitares tissent un réseau à la fois brillant et tranchant. Les deux chanteurs Dave Grunewald pour l’obscurité et Christoph Wieczorek pour la lumière se complète intelligemment sans jamais se marcher dessus. Le groupe a accumulé une grosse expérience scénique en se produisant aux côtés de THE GHOST INSIDE, SILENT SCREAMS ou encore UPON THIS DAWNING (oui moi non plus je ne connais pas) et a su réinjecté cette énergie dans sa musique. Il ne reste finalement qu’un regret, celui qu’ANNISOKAY soit resté trop sage, dans le moule et s’apparente parfois à un LINKIN PARK en plus bourrin. Un peu trop facile tout cela.

Avec The Lucid Dream[er] les allemands proposent une solide première carte de visite bien complétée par des clips vidéos de qualité. La suite arrive déjà avec un nouvel album enregistré sous la houlette de Joey Sturgis dans les mois qui viennent. Les premières annonces ne sont pourtant pas très rassurantes avec la reprise prévue du « Wrecking Ball » de Miley Cyrus. Oui vous avez bien lu, cela pue l’opportunisme à plein nez et il y a de quoi s’attendre au pire. Nous jugerons sur pièce.

Oshyrya (06/10)

 

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SPV – Steamhammer / 2014

Tracklist (51:58 mn) 01. The Final Round 02. Sky 03. Anniversary 04. Firewalk 05. Monstercrazy 06. Who Am I 07. The Believer 08. Insanity 09. Ghost Of Me 010. By The Time 11. Where Do I Start 12. Day To Day Tragedy 13. Wasted & Useful 14. The Final Round (Hoppitronic Remix)

Whispering Tales – Mechanism

digipack_2_volets_1CD_1livretAvec une grande régularité nos compatriotes de WHISPERING TALES aiment se rappeler à notre bon souvenir. Vu la qualité des précédents opus, nous sommes plus heureux, demandeurs de plus de musique de leur part. Voici nos désirs exaucés avec la parution de Mechanism, troisième production et second album après Echoes of perversion et l’EP Ad Abolendam. Comme habitude, ils ne font pas les choses à moitié et nous proposent un album ambitieux, un album sous forme d’une bande-originale servant d’illustration sonore au roman Pièces manquantes. Je vous rassure le roman en question est téléchargeable sur le site du groupe (lien ci-dessous).

Au niveau thématique, le groupe a fait table rase du passé pour surtout jamais se répéter et après l’Egypte ancienne et l’Inquisition, Mechanism plonge l’auditeur dans un univers ayant pour toile de fond des années folles anachroniques, un début de vingtième siècle ou s’ourdit un sombre complot qui prend racine dans les vestiges de la Grande Guerre. Avouons que le pitch s’annonce prometteur n’est-ce pas ?

Musicalement parlant, la recette et la patte de WHISPERING TALES reste assez reconnaissable. Les mélodies sont finement ciselées, la guitare mène bien souvent la danse et se voit compléter, magnifier et renforcer par les claviers et la section rythmique. Tout commence par un « Shaterred » bien couillu et enlevé tout en restant très accessible et mélodique. Mais cela ne s’arrête pas là et chacune des neuf chansons qui composent ce nouvel opus possède sa part de charme. Les atmosphères et les ambiances varient énormément et la respiration d’un « To Come Full Circle » avec ses sonorités traditionnelles fait un bien fou.

Techniquement, le groupe impressionne avec des passages assez ardus mais toujours attrayants. Lucie Vételé au chant assure avec talent dans une veine lyrique même si certaines montées dans les aigus s’avère moins agréables. Les français ont toujours su proposer une musique très visuel, tissant sous nos yeux des paysages et des ambiances très évocatrices, soutien parfait au roman qui sert de trame narrative. Au niveau composition, Steph Castelli, aidé de Rémi Ruffe, mène de main de maître son navire et l’emmène toujours plus loin. Il a su s’entourer d’une solide équipe qui laisse éclater son talent sur Mechanism. J’ai beau chercher je ne trouve pas de fausse note sur cet album, aussi bien sur le fond musical très solide que sur la forme via ce très beau Digipak. Soulignons le beau travail de production, le son s’avère être puissant et rend hommage à la qualité des compositions.

Donc si je résume : un bel et bon album que ce Mechanism. WHISPERING TALES avance sans faire beaucoup de bruit et continue de progresser avec chaque nouvel opus. Reste à savoir si nos compatriotes vont enfin obtenir la reconnaissance et la visibilité méritée. Il serait temps qu’un label sérieux s’intéresse à son cas et mette à à la disposition du groupe les moyens de diffuser plus largement sa musique.

Oshyrya (08/10)

 

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Autoproduction / 2014

Tracklist (62:46 mn) 01. Shattered 02. Broken Expectations 03. To Come Full Circle 04. Incomplete 05. The Code 06. Tempus Fugit 07. The Descartes Syndrome 08. To Die A Second Time 09. La Garde