Architects_-_Lost_Forever_Lost_TogetherC'est vrai, lorsque l'album est arrivé, dans la rédaction personne ne donnait cher de la peau du combo britannique, calculé au mieux comme une enième combo metalcore alternant hurlements prépubères du gamin qui brame que c'est sa chambre et pleurnicheries parsemées de quelques riffs gras. Vous voyez le topo, écouter cet album s'annonçait mal, comme une douloureuse séance chez le dentiste. Et là, un miracle se produit, d'un album dont on n'attend rien, on se retrouve a se prendre en pleine figure une pelletées de riffs bien fichus et tranchants, et surtout un vocaliste qui gueule.

Passée l'intro de 15 secondes, le groupe en démarre sur les chapeaux de roux, et affiche une agressivité bien plus convaincante que sur ses efforts précédents. Enragé le vocaliste Sam Carter, il met ses tripes sur la table et franchement c'est une bonne nouvelle qu'il laisse de côté le chant clair mièvre et dégoulinant. S'il se laisse encore aller au chant clair, ("Colony Collapse", et un court passage sur "Castles In the Air"), cela reste sobre et il donne vite le change et malmenant ses cordes vocales. Au délà de cette bonne nouvelle, la structure de l'album est somme toute classique, après une volée de baffes durant les 5 premières compos, l'instrumental "Red Hyper Giant" calme le jeu. "Colony Collapse" fait office de "ballade", seul titre avec du chant clair de l'album. "The Distant Blue" est bien placée pour terminer l'album, teintée d'ambiance electro. 

Au delà de ça, Architects livre pour l'essentiel du Metalcore énergique qui lorgne vers des horizons un peu plus compliqués et moins binaires (l'ombre de Dillinger Escape Plan plane toujours), avec un soupçon de Djent (les plans syncopés sur le titre C.A.N.C.E.R notamment). Si le groupe britannique aligne encore des clichés et ne brille pas par son originalité, il faut lui reconnaitre un savoir faire indéniable, un travail d'orfèvre sur les arrangements avec une production au poil. Le groupe livre sans doute son album le plus abouti et le plus percutant de son histoire. Au bout de dix ans, il était temps.

Hamster (07/10)

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Epitaph Records / 2014

Tracklist (43:01)

1. Gravedigger 2. Naysayer 3. Broken Cross 4. The Devil Is Near 5. Dead Man Talking 6. Red Hypergiant 7. C.A.N.C.E.R 8. Colony Collapse 9. Castles In the Air 10. Youth Is Wasted On the Young 11. The Distant Blue