oshy_18052014_AvataIl est toujours amusant de constater le contraste qu’il peut exister entre l’image que développe un groupe et la personnalité réelle des musiciens qui le compose. Les suédois d’AVATAR son un bel exemple de cette dichotomie. Autant ils peuvent être habités et violents sur scène et sur disque autant ils sont charmants dans la vie courante. A la manière d’un ALICE COOPER voir d’un GHOST, nos amis ne proposent pas seulement de la musique mais un package complet mêlant à la fois éléments visuels et sonores. Sans vouloir forcément choquer comme les artistes cités ci-dessous, AVATAR fait son maximum pour proposer de belles sensations à son public, faire sortir la rage, la fureur, la noirceur en chacun de nous, un défouloir pour nos émotions négatives accumulées. Et ce nouvel album, Hail the Apocalypse, rempli à merveille sa mission à travers ces chansons violentes, hypnotiques et diablement efficaces.

AVATAR est né en 2001 sous l’impulsion du batteur John Alfredsson et du chanteur Johannes Eckerström. Ils comptent déjà quatre albums à leur tableau de chasse: Thoughts of No Tomorrow (2006), Schlacht (2007), Avatar (2009) et Black Waltz (2012). Ce derneir opus a vu vraiment la popularité du groupe exploser avec des tournées réussies en Europe et aux Etats-Unis. Originaire de Göteborg, les suédois ont su saisir toutes les opportunités et tourner à leurs débuts aux côtés de locomotives comme IN FLAMES et DARK TRANQUILITY. Ils tracent désormais leur propre sillon et ce nouvel album les rempli d’espoir, leur permettant d’espérer s’installer solidement sur la scène métal des deux côtés de l’Atlantique.

Les suédois frappent forts d’entrée avec la chanson éponyme de l’album. Ce titre concentre tout le savoir-faire d’AVATAR avec son riff puissant, lancinant et hypnotique et refrain asséné comme un cri de ralliement. En quatre minutes tout est dit et le show peut commencer. Les plus chagrins souligneront que la recette utilisée est déjà connue et ne demande pas de qualité particulière. C’est vrai mais AVATAR n’a jamais prétendu révolutionner le genre, simplement offrir une musique venue directement des tripes avec force caractère et conviction. Le pouvoir de séduction de ces chansons est assez impressionnant et ces refrains vous rentreront dans le crâne que vous le vouliez ou nom. Il se dégage de cet album une folie, une démesure, une sorte de je m’en foutisme de fin des temps assez jouissive. Les suédois jouent avec nos nerfs et nos émotions en variant les atmosphères et les rythmes. Le second single extrait de l’album « Bloody Angel » en est une belle illustration avec sa montée en intensité crescendo. Les influences d’AVATAR sont multiples et plutôt bien digérées. Vous retrouvez bien sûr cette patte death mélodique made in Göteborg mais les suédois ont su intelligemment enrichir cette base de touches indus à la KILLING JOKE et RAMMSTEIN. Le chanteur Johannes Eckerström offre une très belle prestation aussi bien dans une veine extrême avec un chant hurlé rageur et un chant clair maîtrisé et bourré d’émotion. De plus, il semble s’éclater dans ce rôle de clown sombre et malsain.

AVATAR a su évoluer depuis ses débuts et se créer une identité forte à même de séduire un plus large public. Black Waltz a été une étape importante dans la carrière des suédois avec l’introduction de ce personnage de clown désormais emblématique du groupe. Après bien des tâtonnements, ils se sont aussi trouvés au niveau musical et Hail the Apocalypse reprend là où le précédent opus s’était arrêté. AVATAR enfonce le clou et ils ont tous les atouts en mains pour continuer à grandir auprès du public européen et américain. Attention cependant de bien faire attention à se renouveler pour la suite, les premiers signes d’essoufflement et de redite émergent en filigrane sur ce disque.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Gain Music / 2014

Tracklist (45:40 mn) 01. Hail the Apocalyse 02. What I Don't Know 03. Death of Sound 04. Vultures Fly 05. Bloody Angel 06. Murderer 07. Tsar Bomba 08. Puppet Show 09. Get In Line 10. Something In the Way 11. Tower