À l’heure où certains groupes splittent après plusieurs années, voire des décennies d’existence, à l’heure où on parle sans cesse d’une reformation plus qu’hypothétique de tel ou tel groupe disparu, Cannibal  Corpse rassure ses fans sur son envie et son potentiel toujours intacts après plus de 25 ans de bons et loyaux services et nous propose ici son treizième opus. Alors, le 13, chiffre porte-bonheur ou, à l’inverse,  annonciateur de malheur ?

Autant faire comme eux et trancher directement dans le vif du sujet : cet album est une vraie tuerie ! À son habitude, le groupe originaire de Buffalo ne fait pas dans le détail et dès le début, nous écrase tel  un rouleau-compresseur. Il faut dire que le groupe est plus que bien aidé par une production énormissime. Après plus de 3 albums avec le sieur Rutan, le groupe a décidé de changer de producteur pour travailler avec Mark Lewis (DevilDriver ou Black Dahlia Murder entre autres)et bien leur en a pris ! Cannibal Corpse a rarement sonné aussi puissamment. Les reproches que j’avais pu formuler contre la  prod de Torture semblent avoir complètement entendus et réglés. Mais la production n’est pas le seul élément à participer cet assaut musical en règle.

Niveau compositions, Cannibal Corpse a réussi là où  de nombreux autres groupes ont échoué : proposer un metal inspiré, un style reconnaissable entre mille, tout en faisant hommage à son passé (le  groove de l’intro de  « Vector of Cruelty » fait par exemple  immanquablement penser à « Unleashing the Bloodthirsty ») mais des compos modernes, qui sont du Cannibal Corpse pur jus et qui sont  pourtant totalement nouvelles. Les guitares d’O’Brien et Barret  semblent toujours vouloir se tirer la couette à eux pour prouver qui fait le plus mal, Mr. « Pieuvre » Webster est toujours aussi monstrueux à la basse (qui a le mérite d’être plus « présente » dans la production, ce qui fait qu’on peut vraiment apprécier son jeu phénoménal). De son côté, Paul a beau être souvent décrié et accusé de lâcher de nombreux pains en live mais force est de constater que son jeu est toujours aussi riche et diablement efficace. Quant à Corpsegrinder, que dire de plus que ce qui a déjà été dit maintes fois ? Cet homme semble surhumain à force. Les albums s’enchainent et ses prestations sont toujours aussi épatantes de vitesse et d’agressivité.

Le temps passe, les albums s’enchainent (avec parfois des fortunes diverses) mais Cannibal Corpse prouve une nouvelle fois au monde (si besoin en était) qu’il est et qu’il restera toujours une valeur sûre du death metal. Tel l’or pour l’économie, Cannibal Corpse est la valeur refuge pour le death metal de haut vol et cet album se place facilement dans le groupe de tête de leurs albums.

(09/10) Supercastor

 

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Youtube officiel

 

Metal Blade Records / 2014

Tracklist : 1. High Velocity Impact Spatter 2. Sadistic Embodiment 3. Kill or Become 4. A Skeletal Domain 5. Headlong into Carnage 6. The Murderer's Pact 7. Funeral Cremation 8. Icepick Lobotomy 9. Vector of Cruelty 10. Bloodstained Cement 11. Asphyxiate to Resuscitate 12. Hollowed Bodies