darkesthour2014Jusqu'à nos jours, le groupe originaire de Washington DC avait réalisé un parcours discographique frolant le sans faute. J'avais découvert le groupe avec l'impeccable "Hidden Hands of a Sadist Nation", c'est bien simple le groupe alignait les albums majeurs, auxquel il ne manquait finalement que la reconnaissance du public.
Jusqu'à ce jour de l'été 2014, ou Darkest Hour sort ce huitième album, pour la première fois sous l'égide de Sumerian Records. Un album ? Non, un crash.
Est la frustration,  l'envie de percer à tout prix, qui peuvent expliquer que le groupe se tire une telle balle dans le pied ? Jusqu'à présent Darkest Hour s'était bien gardé de se vautrer dans le metalcore le plus basique et bourré de clichés délivré par des milliers de groupes Outre Atlantique. Son secret ? Sa maîtrise du Death metal mélodique, qui rendait ses passages metalcore bien plus relevés que le son mainstream habituel.
Ici le groupe régresse, moins de Death metal, et plus de metalcore sans relief, convenu et trop prévisible. Trop peu de morceaux surnagent, un "Wasteland" qui entame l'album correctement sans être renversant. Efficace, mid tempo, avec un solo que n'aurait pas renié un Dimebag Darrell en forme, compte tenu de ce qui suit on s'en contente. Les brutaux "Rapture In Exile" et "Lost For Life" sont frustrants, le groupe a encore des munitions et n'a pas oublié totalement son identité.
En étant indulgent, des titres comme "Infinity Eyes", "The Great Oppresser,"" Beneath The Blackening Sky" ou "Hypatia Rising" redressent péniblement la barre. Ce qui est regrettable c'est que le reste de l'album n'est pas du tout à la hauteur. Les six autres morceaux laissent une impression de melasse inconsistante qui ne laisse guère de souvenir tangible et accrocheur. "The Misery We Wake" est une pleurnicherie metalcore indigne de tout ce qu'a pu composer le groupe jusqu'à présent.

La faute notamment à un John Henry qui se jette à corps perdu dans des vocalises au chant clair d'une niaiserie absolue. Et que dire de ce morceau final au chant clair et violons, une purge. C'est bien la première fois que je me sens soulagé quand un album de Darkest Hour s'achève. C'est aussi la première fois que Darkest Hour use et abuse du chant clair, avec tous les clichés du metalcore en prime, et c'est un poil désagréable. Manquerait plus qu'il y ait une ballade tiens… Hélas, ils ont aussi commis une ballade. Avec une chanteuse. On se retrouve avec trois bons titres, quatre médiocres, et 6 pétards mouillés au metalcore pour ados prépubères qui n'écoutent que la radio. Ce serait un groupe de metalcore quelconque, ce serait somme toute pas si mal, si c'était le premier album de "Bloody Silent Valentine Phantom Suicide", il ferait sans doute la une de la presse britannique en guise de révélation mondiale de l'année. Mais là c'est un Darkest Hour méconnaissable. Un bilan bien faible. A la veille de ses vingt ans, Darkest Hour rentre dans le rang et c'est triste.

Hamster (03/10)

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