J’avoue avoir un énorme a priori envers Diocletian. Alors que je n’avais écouté que quelques morceaux du groupe, j’avais en tête une idée bien arrêtée sur cette formation néo-zélandaise : Diocletian, c’est du gros bourrin, au taquet du début à la fin, le genre de groupe qui te laisse nauséeux à la fin de son album, abruti de violence et de blast. Un peu comme Revenge, par exemple. Le riff à la tronçonneuse. La batterie à la mitrailleuse.

Putain, j’suis passé à côté de quelque chose, moi.

Parce que Gesundrian n’est pas une énième galette de War Metal qui crache sa haine avec un débit de kalach. « Cleaved Asunder », l’opener, opte justement pour l’exact opposé, le midtempo pesant, menaçant, l’avancée inexorable. Mais ce n’est pas pour autant que l’impact est moins fort, au contraire. Chaque rythmique frappe juste, le son suffisamment crade ajoute encore à la rugosité du morceau et on attend la déflagration qui intervient avec un « Wretched Sons » plus relevé, plus énervé, et le tempo augmente encore avec « Summoning Fear ». La machine s’emballe et écrase tout sur son passage, sans faire le moindre quartier. Voilà d’où venait cet a priori. On retrouve là l’image que je m’étais faite de Diocletian. Toutefois, le propos a beau être radical, il reste plus « digeste » que celui d’un Revenge. Est-ce une question de production ? De composition ? Des deux à la fois ? Difficile à dire, mais toujours est-il que Diocletian frappe fort et juste. Vous voulez un pur condensé de haine ? Le pays du mouton vous a envoyé son plus fidèle représentant du genre.

Mister Patate (7,5/10)

Facebook officiel

Osmose Productions / 2014
Tracklist (34:52) 1.Cleaved Asunder 2. Wretched Sons 3. Summoning Fear 4. Traitor's Gallow 5. Steel Jaws 6. Wolf Against Serpent 7. Beast Atop The Trapezoid 8. Zealot's Poison