oshy_04082014_Emi_BulComment découvrir un groupe qui possède déjà une longue histoire et un beau palmarès à son actif de l’autre côté du Rhin et qui est presque totalement inconnu dans l’hexagone. « Béotien !» me jettera à la face les fans du groupe pour qui les quatre teutons sont l’alpha et l’omega du métal alternatif. Oui peut-être mais faute avouée à moitié pardonnée il parait. Donc EMIL BULLS pour les trois du fond qui comme moi n’a jamais entendu parler de ce groupe est né en 1995 à Munich en Allemagne. Forcément ces 19 ans de carrière et ces neuf albums studios forcent le respect mais ne présage en rien de la qualité de ce nouvel opus, Sacrifice to Venus. Trois années se sont écoulées depuis la parution d’Oceanic et les teutons doivent faire face à une certaine pression puisque ce dernier disque a atteint la seizième place des charts allemands. Parviendront-ils à renouveler encore une fois cet exploit ?

Et bien précisons d’emblée qu’EMIL BULLS aura mis tous les atouts de son côté pour y parvenir. Il suffit de voir le clip du premier single extrait de cet album, « Pants Down », pour s’en convaincre. Prenez tous les éléments qui fonctionnent bien en ce moment sur la scène métal: des riffs bien bourrins, un chant hurlé, des refrains parfois en voix claire, des paroles pas toujours très malignes (cf le single) mais très simples à retenir… et vous passez assez facilement de la scène dite alternative à la scène machin-core qui vient régulièrement pourrir nos oreilles. Des touches punk rock viennent aussi titiller nos esgourdes ici et là pour le côté catchy. Certains taxeraient EMI BULLS d’opportunisme mais ne connaissant pas en profondeur le parcours du groupe, je préfère m’abstenir. En tout cas je constate que les allemands ont su entrer dans le moule pour mettre toutes les chances de leur côté. Il faut bien se rendre à l’évidence, le groupe possède une grande vertu : proposer une musique bourrée d’énergie qui pourrait faire mouche auprès des adolescents en pleine crise de rébellion. Et c’est vrai que des titres comme « Hearteater » feront leur petit effet et provoqueront à coup sûr un headbanging certains même des vieux cons comme nous. De là à aimer se faire du mal ainsi sur la longueur d’un album, il existe des limites, même pour les plus maso d'entre nous.

Tous les ingrédients sont là pour faire de Sacrifice to Venus un beau carton, le fond comme la forme sont calibrés, marketés pour cela. C’est propre, très professionnel, programmé pour rencontrer le succès. Je me moque bien sûr mais « Hearteater » continue à squatter ma platine chez moi ou en voiture et j’y prends un certain plaisir. Même si le spectateur voit parfois les fils et connais les subterfuges et illusions employés, le tour de magie continue malgré tout à émerveiller. Votre serviteur n’est pas plus malin que les autres.

Oshyrya (5,5/10)

 

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AFM Records / 2014

Tracklist (53:23 mn) 01. The Grave 02. Hearteater 03. Pants Down 04. I Wanna Feel You 05. Rainbows and Butterflies 06. The Way of the Warrior 07. The Reckoning 08. The Age of Revolution 09. Sacrifice to Venus 10. Gone Baby Gone 11. Man Or Mouse 12. Keep On Dreaming 13. Behind the Sun