Kataklysm, Krisiun, et Fleshgod Apocalypse : trois références en leur genre et trois facettes bien différentes du death metal réunies au coeur d'une même tournée qui suinte bon la brutalité, vous pensez bien que votre serviteur n'allait pas louper cette occasion de se décrocher les cervicales au Biebob ! 

Alors le Biebob, c'est peut être loin, mais à chaque fois qu'on y va on a un peu son petit rituel avec le "pèlerinage" au Metalzone et la tentative de damage control pour son compte en banque lors du passage à la caisse. Chose que j'aurai pour ma part à nouveau faite entre la séance d'interview de Kataklysm (que vous retrouverez au plus vite sur le site) et le début du concert. 

Un concert qui commence par la prestation des Italiens de Fleshgod Apocalypse (pour les plus moqueurs d'entre vous, oui, leur stand de merch se transforme bel et bien en épicerie) et la première chose qui marque quand le groupe monte sur scène, c'est à quel point ils continuent d'affiner leur image. Après avoir pu les voir progressivement mettre au point leurs costumes de scène, camoufler l'exubérance de leurs instruments et intégrer un véritable pianiste sur scène en lieu et place des bandes samplées, je peux constater ce soir que premièrement ils sont passés par la case luthier pour se faire faire des guitares et basses aux allures de violons, et deuxièmement une chanteuse les accompagne, habillée comme si elle sortait de la comedia del' arte. Cette dernière restera d'ailleurs en retrait tout le temps du set, appuyant les chants clair et effectuant les chœurs que l'on peut entendre sur le dernier album. Car oui, parlons en du dernier album ! Il avait effectivement la part belle sur la setlist, comme on pouvait s'en douter, d'ailleurs Mafia et Oracle furent complètement écartés du concert, le groupe se contentant d'alterner des titres de Labyrinth et Agony. Bonne prestation du groupe mais tout n'était pas rose sur cette grosse demie heure de set, ainsi les guitares étaient relativement en arrière dans le mix, les riffs plus rythmique complètement bouffés par les samples et le piano; et le batteur a fait preuve de quelques signes de faiblesse sur la fin du set, sortant du clic par moments. Fleshgod Apocalypse confirme néanmoins leur statut de groupe majeur au fil des années ! 

Je ne m'en suis peut être pas rendu compte pendant le set de Fleshgod, mais le Biebob est bondé ce soir, et à mon avis on ne devait pas être loin du soldout. Vu la densité du public présent, quitter le premier rang pour rejoindre le bar fut quasiment une mission impossible. Et revenir au premier rang, n'en parlons pas, je regarderai donc Krisiun par dessus les têtes séparant la régie de la scène. Vous avez déjà vu un concert de Krisiun ? Vous savez donc que c'est vachement brutal, que ça a cette caractéristique "pan dans la gueule" typique des groupes Brésiliens, et que le trio envoie du bois sans répit, et c'est de nouveau ce qu'il s'est passé ce soir, un concert classique du groupe ponctué par un certain engouement du public sur une reprise du fameux Black Metal de Venom. Krisiun ne change pas et c'est bien tout ce qu'on leur demande. 

La salle est comble pour le concert de Kataklysm. La bande à Maurizio est manifestement contente d'être là, le nouveau batteur martelant ses futs sans répit et faisant preuve d'une maîtrise certaine du blastbeat et du gravity blast tandis que les compositions extraites du dernier album, Waiting For The End To Come, semblent vraiment taillées pour le live, emmenant un public déchainé à l'abattoir. Tandis que Fleshgod faisait la part belle à ses deux dernières galettes, la setlist des Canadiens présentait un parfait compromis entre le petit nouveau et les hymnes ponctuant leurs discographie. Bref, Kataklysm était déchainé et le public le leur rendait bien, leur offrant un pit agité du début à la fin. Je dois dire que ça faisait longtemps que je n'avais plus vu Kataklysm, ce concert de qualité m'aura clairement donné envie de me replonger à nouveau dans leur discographie. Seul petit bémol concernant les lights laissant de bien trop longs passages de stroboscope agressifs, particulièrement désagréables à bien des moments. 

Moralité, une excellente soirée, de toutes bonnes prestations, des temps de set respectables pour chaque groupe, dommage que les affiches tendent de plus en plus à se diversifier un peu trop (souvenez vous de la tournée Hypocrisy / Dying Fetus / Heaven Shall Burn) car quand on se casse le cul à y mettre un poil de cohérence musicale sans chercher à donner toujours plus de groupes, mais toujours moins de temps de set; on se retrouve avec des réussites totales comme cette tournée "Waiting For The End" !

Un grand merci à Rockthenation pour l'accréditation.