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01. Pour quelqu’un qui découvrirait KISSIN DYNAMITE avec cet album, que peux-tu nous dire sur le groupe ?

Jim : Nous sommes un groupe né il y a désormais bien longtemps. Nous avions alors neuf ans et désormais nous sommes plutôt autour des 22/23 ans. Nous avons donné beaucoup de concerts, le maximum et nous avons passés professionnels en 2007. Nous avons alors signé un contrat discographique pour une première sortie d’album en 2008. Nous sommes désormais en 2014 et nous vous présentons notre quatrième opus qui s’appelle Megalomania. Notre musique, le groupe même est clairement ancré dans les années 80, au jeu des comparaisons je pourrai dire que nous représentons la rencontre entre MÖTLEY CRÜE et ACCEPT.

J’aime bien cette image qui illustre bien notre style de musique et également notre identité allemande. Pour ce nouveau disque, nous voulions introduire une nouvelle approche, une « touche » différente pour conserver une certaine fraicheur ou originalité. Tout a débuté lors de notre passage au Japon l’année dernière. Nous avions quelques concerts de programmés et pour nous détendre nous avons passé de très bon moment dans un dance club. Bien sûr l’atmosphère était spéciale assez différente de nos ambiances rock habituelles. La musique très électro nous changeait également de nos habitudes.

Cela nous a plu et donc nous avons pensé à mélanger notre hard rock très typé années 80 de nos trois premiers disques avec des sonorités plus électro, même au niveau des voix pour capturer un peu de l’air du temps de 2014. Donc KISSIN DYNAMITE a plus que jamais un son contemporain même si nos racines plongent dans le passé.

 

02. Vous venez de Reutlingen, est-ce une ville particulièrement rock ?

Eh non pas du tout ! Tu trouveras quelques groupes pop mais rien de très intéressant. En réalité nous ne sommes pas directement de la ville mais plutôt d’un des petits villages alentours. Et dans les campagnes allemandes, la musique rock/métal est très populaire. Dans tous les clubs de jeunes, ils écoutent plutôt du métal. Bien sûr cela a joué dans notre envie de suivre une carrière musicale rock mais nos parents ont joué un rôle essentiel en fait. Ils étaient adultes dans les années 80 et écoutaient à la maison les groupes de l’époque. C’est grâce à eux que nous avons été en contact en premier avec les disques d’AC/DC, IRON MAIDEN ou JUDAS PRIEST, ACCEPT, SCORPIONS. Donc cela nous influencé.

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03. Si l’on revient un moment sur la période Money, Sex and Power. Que retiens-tu de cette époque ?

Le souvenir que je veux conserver de ces deux ans de vie autour de ce disque reste notre concert au Hellfest. De fut de loin notre plus grand concert, devant une foule conséquente. Ce fut monstrueux, j’ai du mal à le décrire mais ce fut un moment très fort pour nous. Le public a été génial, le meilleur, avec une fête géniale également tout le long. Ce fut comme un rêve éveillé, dans les backstages… Je me suis réveillé le lendemain en me rendant compte que nous venions de participer au Hellfest.

Tu passes toujours par des hauts et des bas sur une tournée mais je ne garde pas de souvenir particulièrement mauvais. J’en ai aimé chaque minute. Ce troisième album a représenté une grosse progression pour nous. Je pense que nous avons alors beaucoup plus avancé qu’entre notre premier et deuxième disque. Nous avons rencontré plus de succès tous a été plus gros, plus rapides… Rien qu’au niveau des ventes, elles ont été multipliées par quatre. Plus de concerts, dans plus de pays, une première tournée européenne avec DRAGONFORCE, nos premières dates au Japon. Bref Money, Sex and Power est un sacré pas en avant pour nous. Et j’espère que nous pourrons autant progresser avec Megalomania.

 

04. Comment expliques-tu ces progrès, l’effet AFM Records ?

Oui bien sûr. Nous continuons à nous améliorer et à progresser en tant que musicien et nos albums suivent le même chemin. C’est sympa pour nous et surtout pour les fans. Notre premier disque a été publié par EMI Records mais nous étions alors un peu perdu dans la masse. AFM Records est un label spécialisé métal et ils sont cool. Nous avions besoin d’être poussés dans les médias et le public et AFM est très efficace pour cela. Avec EMI si tu n’es pas Robin Williams ou les ROLLING STONES ils te laissent un peu tout seul, oui ils te donnent un budget mais tu n’es pas mis en valeur. Le passage chez AFM a été crucial pour nous et c’est le meilleur choix de notre carrière jusqu’à présent.

 

05. Sans vouloir être cliché mais comment avez-vous vécu ces premières dates au Japon ?

C’est un rêve devenu réalité absolument. Et cela reste dans ma mémoire comme un songe, quand je vois les vidéos et les photos de ce périple cela me semble parfois irréel. Tout est totalement différent. Nous nous sommes promenés à quatre heures du mat dans Tokyo et tu restes totalement ébloui par toutes ces lumières. C’est de la folie, les gens sont adorables. Nous ne savions pas à quoi nous attendre en allant là-bas. Nous ne connaissions pas nos chiffres de ventes, l’état des préventes de ces concerts… Nous partions dans l’inconnu.

Sur place le promoteur nous a informés que les billets valaient près de cinquante euros, le prix d’IRON MAIDEN en Europe. Nous nous sommes inquiétés de n’avoir personne dans le public à ce prix-là. Et pourtant nous avons eu de supers concerts à Osaka et Nagoya et nous avons joué à guichets fermés à Tokyo devant six cents fans. Cela reste de petits clubs mais ce fut fabuleux. Certains nous attendaient devant notre hôtels, aucune idée comment ils avaient eu l’info. Le tapis rouge a été sorti pour nous, les filles dans les chambres d’hôtel inclus. Tu rentres dans ta chambre tu y trouves une fille et tu t’excuses alors pensant t’être trompé…

L’hôtel et une discothèque se partageaient le même immeuble avec un ascenseur en commun. Une vraie folie. Et nous y retournerons pour défendre ce nouveau disque. Rien de confirmé encore mais cela sera c’est sûr sur nos tablettes.

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06. Peux-tu nous parler de la création de ce disque, comment avez-vous travaillé ? Combien de temps… ?

Nous ne composons jamais en tournée, nous n’avons pas autant de temps que cela et pas peu de place pour nous isoler et travailler dans la paix. Nous attendons de rentrer à la maison, nous rechargeons nos batteries et nous laissons naturellement l’inspiration venir. Avec un esprit frais notre créativité est décuplée. Pour Megalomania, après cette fameuse tournée au Japon, nous nous sommes retrouvés tous ensembles chez nous après quelques temps, une bière à la main pour simplement parler et échanger sur la musique. Nous mettons tout sur la table pour voir où nous en sommes, ou nous voulons aller…

C’est important pour nous de planifier ainsi et nous avons déjà fixé sur le calendrier 2015 la date de cette rencontre pour définir ce que sera notre prochain disque. Nous avons rapidement défini nos envies et ce que nous voulions pour la suite mais commence alors le vrai travail, le plus difficile pour donner du corps, une réalité à ces idées. Quelle limite devons-nous nous fixer pour les parties électro… Donc finalement nous avons développé cinquante chansons, en avons fait la pré-production avant de ne conserver que les dix meilleurs.

Tout ce qui n’est pas utilisé est jeté, nous ne conservons rien d’une session sur l’autre. Nous voulons progresser pas recycler le passé. Donc le plus dur pour Megalomania a été de définir notre objectif et le moyen d’y arriver. Ce fut facile alors de finir le disque une fois ces éléments définis.

 

07. Avec quatre albums en sept ans, n’avez-vous pas peur d’aller trop vite ?

C’est naturel pour nous, nous ne nous faisons pas de date butoir ou d’obligations de ce genre. Nous sommes heureux, la créativité vient, nous composons des chansons et quand nous sommes satisfaits et prêts nous allons voir le label. Et alors ils planifient la sortie, la promo et les tournées. Nous prenons le temps nécessaires et si besoin nous pouvons repousser la calendrier jusqu’à être pleinement satisfaits du résultat. Si tu regardes, près de deux ans se sont passés entre Money, Sex and Power et Megalomania.

 

08. Comment se passe l’alchimie créatrice dans le groupe ?

Cela a changé tout au long des années depuis nos débuts. Désormais, c’est Hannes notre chanteur qui mène la danse et qui vient avec quasiment toute la musique et notre batteur Andi se charge quant à lui des paroles. Hannes a su développé un super talent de compositeur et il excelle dans ce domaine. Pour Money, Sex and Power ce fut un effort collectif mais donc plus lent. Pour Megalomania, nous nous sommes rendus compte que nous étions en train de brider la créativité de Hannes et qu’il travaillerait mieux de son côté. Et il s’est donc chargé de la majorité des mélodies avec quelques contributions ici et là des autres membres sur la musique.

Il arrive avec les titres finalisés à partir des idées qu’il nous a présentées et que nous avons aimées. Alors nous discutons et nous faisons quelques modifications pour satisfaire tout le monde. Même chose pour les paroles. Andi s’en charge mais nous avons avant beaucoup discuté entre nous et il donne corps alors à nos idées. En tant que chanteur et en lien avec la musique qu’il a composé, Hannes se charge souvent des refrains qui fixent alors le thème général. Andi prend alors la main et poursuit le travail. Ils travaillent à deux sur les détails.

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09. Avez-vous changé de méthode lors de l’enregistrement de ce disque par rapport à vos expériences passées ?

Oui absolument. Avant Megalomania, nous enregistrions morceau par morceau. Tu prépares la batterie puis la première guitare puis la seconde guitare etc… Par accident, nous avons agis différemment cette fois-ci. Nous étions les deux guitaristes en même temps en studio et pour s’amuser je multipliais les riffs et lui de même de son côté. Pour le fun nous avons alors jammé tous les deux ensembles et cela sonnait très différemment alors que nous faisions la même chose que précédemment. Donc toutes les guitares rythmiques ont été gravées ainsi, à deux.

Je partage mon instrument avec Ande depuis si longtemps maintenant qu’une certaine magie s’est installée entre nous. Nous discutons pour définir qui joue quoi et cela se fait très naturellement sans conflit ni animosité. Nous échangeons parfois au cours de la tournée, mais chacun trouve son équilibre.

 

10. La pochette est très simple, quelle importance a-t-elle pour vous ?

Cela devient de moins en moins important avec la dématérialisation des supports et l’échange fichiers mais pour nous ce point cette crucial. Cela défini aussi notre identité et nous y faisons très attention. Nous avons choisi quelque chose de simple mais de fort esthétiquement. Nous avons voulu évoluer musicalement mais aussi sur la forme, que la pochette reflète notre progression. Nous avons changé de logo, nous n’étions pas très satisfaits du précédent et c’était le bon moment. Si ce n’était pas maintenant, nous ne l’aurions plus fait.

Nous voulions pour le visuel sortir des clichés du métal tout en collant au titre Megalomania. Simple mais efficace je trouve. Et pour boucler la boucle, nous avons changé aussi notre look, moins typé manga et plus classe. L’idée était d’apparaître aussi plus adulte. Nous avons désormais une identité propre, plus éloigné de nos influences des débuts. Nous avons désormais un package cohérent.

 

Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

1. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

« You Shook Me All Night Long » d’AC/DC

 

2. Premier album acheté ?

AC/DC Live

 

3. Dernier album acheté ?

DRAGONFORCE, Maximum Overload, un disque génial !

 

04. L’album qui a allumé ton étincelle artistique ?

Avoir vu Angus Young en concert sur une VHS. Tout a commencé avec AC/DC.

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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