Son : bon
Lights : pas mal
Affluence : beaucoup de monde
Ambiance : boueuse
Moment fort : Malevolent Creation

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Au vu de la qualité des éditions précédentes, j’avoue que le Méan faisait figure de prétendant au meilleur fest d’un jour de l’année, à plus forte raison étant donné que cette année marquait le dixième anniversaire du festival. Hélas, une programmation un peu moins évidente combinée à des conditions climatiques dignes d’un mois d’avril et quelques problèmes d’orga a débouché sur une journée en demi-teinte. 

Possession avait la lourde tâche d’ouvrir le fest, juste après une première averse assez brève mais diluvienne. Le public se presse donc sous la tente pour assister au premier set du jour. C’est bourrin, pas toujours super carré (la faute au genre, c’est pas du death technique calé au poil de fion) et le groupe ne se ménage pas. Pas forcément ma tasse de thé, mais une entrée en matière plutôt intéressante. Petit passage au parking après Possession pour cause d’oubli d’un truc dans la voiture et deuxième averse, de grêles cette fois. Le parking tourne vite à la gadoue, les voitures sont garées n’importe comment (sérieux, l’orga, après le parking anarchique de l’année passée, vous pouviez pas prévoir ne fût-ce que deux volontaires pour gérer le parking ?), ce qui promet des moments de joie au moment de partir. Finalement, le temps de laisser passer l’averse, on rate Obliteration et on se place pour Dead Congregation qui joue extrêmement tôt pour des raisons de transport. Ici aussi, ça tourne rapidement au rouleau compresseur, le groupe aligne les morceaux avec conviction, ce qui semble plaire au public nombreux sous une tente de plus en plus difficilement accessible par son accès principal : on patauge dans la boue.

Et là, l’orga aurait dû intervenir. Honnêtement, c’était si compliqué d’être un poil prévoyant ? Les averses étaient annoncées, l’orga se félicitait d’avoir vendu plus de préventes et devait donc se douter que l’affluence serait plus élevée que l’année passée et que la combinaison de ces deux facteurs déboucherait sur de la boue. Il aurait suffi de prévoir de la paille ou des copeaux de bois à étaler aux zones stratégiques pour éviter que ces points (les toilettes, l’entrée de la tente et l’accès au fest) ne tourne au marécage. Au final, des palettes en bois seront placées au niveau de l’entrée du fest, mais la boue collée aux chaussures les rendait tout aussi casse-gueule. Pour un fest qui fête ses 10 ans, ça faisait assez amateur. Mais revenons à la musique.

Avatarium aura été la suprise du festival à mes yeux. Infiniment plus doux et mélodique que le reste de l’affiche, le groupe livrera une prestation tout en nuances et maîtrisée de bout en bout. J’ai beau ne pas être si fan du genre, je dois reconnaître que j’aurais envie de classer ce groupe dans mon top 3 du jour… et de faire l’impasse sur Aeternus qui ne m’aura pas vraiment convaincu. Après la pause « calme » du jour, Aeternus me laisse rapidement de marbre, à plus forte raison parce que j’attends Inquisition de pied ferme après la déception lors de leur passage à l’Extremefest 2012.

Et au final, Inquisition livrera un set plutôt efficace, avec un son bien meilleur qu’à l’Extremefest. Alors oui, le jeu de scène est minimaliste (normal, ils sont deux), mais la force de frappe du duo est évidente et son Black Metal sort des sentiers battus. Un des bons moments du jour, suivi par la claque Death du jour avec Malevolent Creation qui sortira un show tout en puissance et en tabassage. Le groupe est survolté (étant le seul groupe de Death pur et dur du jour, ils avaient a priori envie d’en mettre plein la gueule du public), les morceaux s’enchaînent à une vitesse dingue et le groupe clôture sur un « Malevolent Creation » qui fleure bon les dents déchaussées et le sang sur les rangers. Une bonne claque sur le museau.


Mais les retards s’accumulent, et Nifelheim monte sur scène avec plus d’une demi-heure de retard. Il fait froid, il fait humide, les clowns du Black/speed/thrash redoublent d’efforts pour aligner les grimaces et les morceaux, mais je décroche rapidement et fait même l’impasse sur le headliner et le « special ritual » de l’année… pour retrouver ma bagnole couverte de boue. La sortie du parking est dantesque, et j’en profite pour remercier le gars qui m’a poussé jusqu’à la sortie. Si tu me lis, toi, le chevelu qui a poussé successivement une Opel Astra et une Seat Ibiza vers 22h, je te remercie, parce que putain, sans l’entraide entre Metalleux, je me demande comment on serait sortis de là. Avec l’aide d’un tracteur, peut-être ?

Pour ses 10 ans, le Metal Méan nous a proposé un w-e balnéo avec bain de boue. Oui, je suis dur, mais une orga aussi bien établie aurait pu (dû) nous proposer quelque chose de plus carré. Je reste donc sur ma faim et j’espère que l’orga en tirera des leçons pour nous proposer une onzième édition qui fleure un peu moins l’amateurisme sur certains points.