Débarquant déjà avec un quatrième opus sous les bras, Nachtblut nous vient tout droit de la Germanie chère à notre Patate national. Mais ici, pas d’oberbayern, pas de Frida Oum Papa en culotte de peau, pas de foire à la currywurst : Nachtblut n’est pas là pour rigoler mais pour nous asséner avec force son black metal.

Enfin, c’est ce qu’on pourrait croire si on se limitait aux premières compos. En effet, dès le début, le combo attaque fort et balance une compo très sombre, très black metal pur souche mais pas non plus trve ivool. Le groupe propose un black metal ouvert, avec des ambiances très épiques (telle l’intro de Wien 1683 avec son côté peplum) et même des sonorités de musique classique comme l’intro de Und immer wenn die Nacht anbricht. Vu les ambiances et mélodies développées, les premiers brulôts s’enchainent sans lasser. Pourtant, très vite, plus on avance dans l’album, plus un constat s’impose : les parties plus mid-tempos (qui sont les plus nombreuses dans la deuxième partie) sont tirées en longueur et manque de pêche. Si elles étaient contrebalancées par des parties rythmées plus pêchues, plus black pure souche comme au début. Mais non, les mid-tempos tirent sur un metal beaucoup moins black, beaucoup plus « mainstream » (même si le chant reste majoritairement black). Et les parties blastées du début disparaissent presque complètement pour laisser la part belle à un rythme plutôt lent qui manque de concision et de force de frappe. Pas que le tout soit mal fait mais cet opus commence à toute vitesse comme un bon album de black et finit par retomber. C’est un peu la branlette de trop : on commence avec une belle érection et finit avec une demi-molle.

Beaucoup de groupes à l’heure actuelle cherche à se différencier de la masse en incorporant des éléments d’autres genres, ou en essayant de mixer deux styles plutôt opposé en un seul opus. Malheureusement, peu de groupes arrivent à le faire tout en restant cohérents et intéressants sur la longueur. Nachtblut, avec son album à deux vitesses, à deux parties sans cohésion, ne fait pas partie de ceux-là.

(03/10) Supercastor

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Napalm Records / 2014

Tracklist : 1.Gotteskrieger 2. Wien 1683 3. Wie Gott sein 4. Kalt wie ein Grab 5. Und immer wenn die Nacht anbricht 6. Schwarz 7. Dort wo die Krähen 8. Märchen 9. Töte mich 10. Chimonas