oshy_28122014_PALes américains de PAN semblent prendre un malin plaisir à brouiller les pistes et à se moquer joyeusement de nous. Ne vous fiez pas à cette pochette ou au logo qui évoquent un groupe de true black métal norvégien, nous avons bien affaire ici à trois musiciens originaires du Michigan. Bon ok quelques points communs quand même comme des physiques de déménageurs et qui une colère évidente à l’écoute de ce disque. Amis poètes vous risquez d’être surpris tant Driftwoods se veut une plongée violente dans un univers lourd et poisseux, une nappe d’hydrocarbure prête à s’enflammer.

Musicalement parlant, le groupe parle de Heavy Métal mais cette étiquette parait bien réductrice. Assaisonnez cette base d’une généreuse portion doom, bien lente et glauque à souhait, de riffs en mode tronçonneuse, de rythmiques pachydermiques et d’un chant hurlé viril du plus bel effet. La ballade riante et joyeuse dans les bois aura bien vite fait de tourner au pire, façon Blair Witch Project. Pour ne rien arranger, n’espérez pas de zone de calme ou de quoi reprendre votre souffle, Driftwoods ne comporte que cinq chansons oscillant entre huit et douze minutes. C’est fou ce qu’un simple trio armé d’une batterie, d’une basse et d’une guitare peut faire comme bruit ! Il faut attendre le dernier titre, « Slow Waters & Grey Skies » pour découvrir un groupe plus accessible dans une veine quasiment stoner avec un chant clair. PAN impressionne par sa capacité à invoquer une atmosphère sombre et violente mais les américains peinent à maintenir l’intérêt sur toute la durée de l’album. Au bout de vingt minutes d’un tabassage en règle, bien des auditeurs demanderont grâce et passeront à autre chose. L’effet rouleau-compresseur de ce disque risque d’en désabuser plus d’un avant qu’une certaine lassitude ne prenne le pas.

Le Michigan est aussi appelé « The Wolverine State ». Et effectivement, la musique du groupe s’apparente à une attaque en règle d’un glouton (carnassier d'Amérique du Nord, également appelé carcajou) qui viserait d’entrée la jugulaire pour saigner à mort son adversaire. Aussi bien sur le fond que sur la forme, PAN crée la confusion et remettre à la bonne place toutes les pièces du puzzle demandera bien du courage.

Oshyrya (06/10)

 

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Autoproduction / 2014

Tracklist (53:38 mn) 01. Cold Winds & Dark Waves 02. Civilization & The Old Way 03. Serpents And Bones 04. The Ancient Isle & Disillusionment 05. Slow Waters & Grey Skies