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Pour comprendre Steel Panther, il faut avant tout saisir la notion (très américaine) d’« entertainment ». Car c’est bien de cette catégorie que relève Steel Panther et pas franchement de la muse Euterpe. Avec ses vidéos aussi abondantes que grotesques, sa télévision où Satchel et les siens présentent les parutions musicales récentes ou des conseils en matière de sexualité, il semble que le groupe cherche avant tout à distraire par tous les moyens. Et c’était déjà d’ailleurs l’objectif du glam rock dont se revendique fièrement le groupe.

Mais derrière tout cela il y a de la musique, et notamment un nouveau disque, ce All You Can Eat. Et à écouter la qualité de la production et de l’interprétation du disque, on se rend compte que la musique n’est pas si accessoire pour les quatre gars de Steel Panther. L’album commence d’ailleurs de manière tonitruante, après une introduction à la guitare acoustique étrangement toute en finesse, avec un puissant « Pussywhipped », puis un plus mélodique « Party Like Tomorrow Is The End Of The World ». Avec le futur classique des concerts, « Gloryhole », le rythme de croisière s’installe et l’on pense que ce All You Can Eat sera un très bon cru, notamment lorsque le plus nettement mélodique « The Burden Being Beautiful » enfonce le clou dans un genre plus hard FM cette fois.

Toutefois après ce titre, on glisse dans quelque chose de plus quelconque : « BVS », « If I Was King » etc. ne marquent pas les mémoires. Pas de refrains bien mémorables ou de riffs à retenir en cette fin de disque qui finit donc en eau de boudin. On tombe souvent dans un big rock à l’américaine, à la manière d’un Van Halen du pauvre, malgré ponctuellement quelques idées intéressantes, comme lors des parties solo de « She’s On Rag ».

Pour la suite, on conseillerait donc aux musiciens de Steel Panther de moins se concentrer sur leurs fringues, leurs vidéos et leurs maquillages et plus sur leurs compositions. Et puis d’engager un parolier, car leurs gauloiseries, sans doute irrésistibles pour des rednecks couperosés, commencent franchement à me fatiguer. Car, il y a matière à faire encore mieux.

Baptiste (6,5/10)

 

Contre

Passé l’effet de surprise d’un Feel The Steel aussi efficace que rafraîchissant, le soufflé Steel Panther s’était quelque peu ratatiné avec un Balls Out moins inspiré et efficace. On attendait donc au tournant nos amis obsédés par tout ce qui tourne autour de l’entrejambe. Alors, All You Can Eat, nouvelle déception ou retour en force de la Panthère ?

Soyons honnêtes : comme Balls Out, All You Can Eat ne parvient pas à atteindre le niveau de Feel The Steel. Musicalement, même si certains morceaux tiennent méchamment la route, on reste un cran en-deçà des plus gros hits du groupe. On épinglera un « Tomorrow Is The End Of The World » pas trop mal branlé, un « Gloryhole » assez inspiré et un « Bukkake Tears » au refrain particulièrement poétique.

Et le reste ? On reprend les mêmes gimmicks, avec plus ou moins d’inspiration et une grosse dose d’humour niveau « fond du slip », on secoue le tout et on balance la purée, mais tout ça sonne presque comme des faces B, des morceaux un peu trop justes pour mériter leur place sur Feel The Steel.

Plus le temps passe, plus Steel Panther me fait l’effet d’un groupe « one-shot » qui court désormais après sa gloire. Faire mieux que Feel The Steel semble désormais une mission impossible. Pour faire mieux, il ne suffit pas de pondre des textes encore plus extrêmes. Il faut aussi que la musique suive, et on est loin du compte dans le cas présent.

Mister Patate (3/10)

La TV de Steel Panther

Replica – Pias / 2014

1. Pussywhipped 2. Party Like Tomorrow Is the End of the World 3. Gloryhole 4. Bukkake Tears 5. Gangbang at the Old Folks Home 6. Ten Strikes You’re Out 7. The Burden Of Being Wonderful 8. F@#king My Heart in the Ass 9. BVS 10. You’re Beautiful When You Don’t Talk 10. If I Was the King 11. She’s on the Rag