thine-the-dead-city-blueprintSeptembre 2002, voilà la date de la dernière sortie discographique des britanniques de THINE avant la parution en 2014 de ce troisième album qui faisait figure depuis quelques années d’arlésienne pour les fans des débuts. Bien de l’eau a passé sous les ponts pendant cette décennie et la simple curiosité quant à l’évolution musicale du groupe entretenait une petite excitation au moment d’appuyer sur la touche play du lecteur.

Rappelons quand même avant de se délecter de ce cru 2014 que le projet est né en 1993 dans le West Yorkshire sous la patronyme de BLOOD OF THINE. Après trois ans de travail créatif destiné à définir l’identité musicale du groupe, les britanniques entre en studio en 1996 pour enregistrer des démos puis un véritable premier album, A Town Like This, paru en 1998 déjà chez Peaceville Records. Comme d’habitude la presse outre-Manche s’avère être dithyrambique mais on connaît l’enthousiasme souvent excessif et la mauvaise foi des média locaux pour leurs compatriotes. Après bien des concerts, THINE se remet au travail et accouche en 2002 d’un second opus, In Therapy. Ils défendent ces nouvelles chansons sur scène aux côtés d’ANATHEMA avant de commencer une longue période de sommeil, une hibernation de plus de dix ans. L’étincelle renaît début 2011 et débouche sur ce troisième album.

En une décennie, THINE n’a pas change son fusil d’épaule et poursuit son évolution déjà entraperçue entre les deux premiers opus. Nous sommes désormais bien loin de la veine prog hérité des grands anciens comme GENESIS et KING CRIMSON, le rock/métal prog des britanniques se veut résolument plus moderne, pas très éloigné finalement de la démarche d’un OPETH de ces dernières années, d’un ANATHEMA voire d’un KATATONIA. On parle ici d’une musique riche, complexe et assez technique qui met l’accent sur des ambiances sombres, chargées de sentiment et d’une profonde mélancolie. Le ton n’est pas franchement joyeux. THINE accélère parfois le tempo et donne l’illusion d’une plus grande légèreté sur un « The Precipice » par exemple mais cela n’est qu’illusion. Le propos reste franchement pessimiste. Les compositions tournent autour des cinq à six minutes et prennent le temps de dérouler paisiblement les écheveaux mélodiques pour notre plus grand plaisir. L’ombre d’un ANATHEMA plane souvent sur The Dead City Blueprint mais vous avouerez qu’il y a pire comme comparaison quand on voit la maestria de ces derniers.

La magie fonctionne à nouveau et si vous êtes sensibles au style et à la démarche des groupes cités ci-dessus, vous feriez bien de vous intéresser à cet album. Les mélodies enivrantes et accrocheuses sont légions, toujours finement desservies par un chant très expressif et un groupe en belle forme. Cette décennie de silence n’aura pas émoussé le talent et les promesses entrevues avec In Therapy. Si le destin joue cette fois en sa faveur, THINE pourra faire de belles choses très rapidement sur scène aux côtés de DEVIN TOWNSEND et encore une fois ANATHEMA. De beaux concerts en perspective.
Oshyrya (7,5/10)

www.thine-online.co.uk

www.facebook.com/ThineUK

Peaceville Records / 2014

Tracklist (55:59 mn) 01. Brave Young Assassin 02. Flame To The Oak 03. Out Of Your Mind And Into A Void 04. The Precipice 05. The Dead City Blueprint 06. A Great Unknown 07. The Rift 08. The Beacon 09. Scars From Limbo 10. Adrift Through The Arcane Isles Of Recovery