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01. Pour ceux qui ne vous connaitraient pas malgré une déjà belle carrière, pourriez-vous présenter TRUCKFIGHTERS à nos lecteurs ?

En réalité nous existons déjà depuis un bon bout de temps. Tout cela date de l’année 2001. Au début l’idée était de prendre du plaisir, de s’amuser en jouant un musique orientée desert rock ou stoner rock avec un nom de groupe tiré d’un livre pour enfants. Dès le début cela s’est fait en un éclair, nous avions le feu sacré dans nos veines et nous nous sommes lancés. Et puis nous nous sommes vite aperçus que cette activité était à la fois très amusante et aussi bonne pour nous. Donc nous avons mis plus de professionnalisme là-dedans et nous nous sommes lancés à corps perdus dans ce projet.

Les années ont alors vite passé avec un premier album en 2005, plus orienté stoner rock, puis un autre disque Mania en 2009, il y a près de cinq ans de cela et maintenant en 2014 Universe. Nous avons beaucoup évolué au niveau de nos influences et de notre son au cours de toutes ces années. Comme je le disais, notre premier disque était très orienté stoner rock et ce nouvel album Universe me semble plus varié, plus orienté rock alternatif, prog, et tout ce que tu voudras y voir.

 

02. Que pouvez-vous nous dire des sessions d'enregistrement de Universe ?

En fait ce disque a été mis en boite au cours de nombreuses sessions d’enregistrement. Cela a été un long et difficile processus. En fait cela a dû prendre entre eux et trois années pour enregistrer Universe. Le travail n’a pas été continu, nous avons travaillé section après section avec parfois des semaines entre chaque sessions. Maintenant avec le recul et l’album entre nos mains, ce processus semble avoir été positif pour nous. La batterie est un bon exemple. Rien que pour cette partie-là, nous avons dû faire six ou sept sessions d’enregistrement différentes. Cela signifie que chaque titre possède, au niveau du son, un feeling particulier car, toutes les prises ne sont pas issues d’une même session.

Même chose pour la basse, la guitare et le chant, chaque élément a été enregistré de son côté avec des timings très différents. Cela apporte une puissance et un son organique à ce disque. Contrairement à d’autres où tu appuies sur la touche play et tu écoutes le même son pendant quarante-cinq minutes, l’auditeur trouvera ici une grande variété dans les chansons mais aussi l’approche sonore choisie. Chaque son a sa touche particulière.

 

03. Pourquoi avoir découpé ainsi les sessions d’enregistrement ? Question d’argent ? Choix artistique ?

Effectivement nous donnions en permanence des concerts en plus d’enregistrer l’album. Donc l’agenda a beaucoup joué. Nous ne sommes pas restés à la maison pendant un an pour enregistrer ce disque. L’année dernière par exemple, nous avons donné 90 concerts tout en terminant de mettre en boite ce disque quand nous étions à la maison. Ce choix s’explique aussi par le poste de batteur qui a évolué au niveau du personnel et cela interrompt forcément aussi le processus. Depuis nos débuts nous gérons notre propre label et donc il faut aussi faire toute l’administratif lié à notre business. C’est particulièrement ennuyeux mais nécessaire.

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04. En découpant ainsi l’enregistrement vous gagnez le côté organique du son mais vous risquez de perdre en homogénéité au niveau du son non ?

Tu as raison et c’est pourquoi ce fut un enfer pour mixer l’album, pour retrouver cet équilibre malgré l’origine varié des prises sonores. En terme de temps passé, chaque chanson pour son mixage a nécessité le temps habituellement consacré pour un album complet. Donc cela a pris un temps vraiment dingue. Mais cela valait la peine car le résultat est très bon, un album avec un son organique. Nous n’utiliserons pas la même approche pour le prochain disque. Des centaines d’heures pour arriver à ce résultat, c’est absolument dingue.

Comme nous sommes propriétaires de notre label et de notre studio, nous pourrions être paresseux et donc prendre un temps fou pour composer et enregistrer. Mais ce n’est pas le cas. Nous sommes perfectionnistes et donc nous voulons régler chaque détail. Il faut donc accepter de prendre du temps pour cela. C’est notre problème. Nous arrêtons de travailler sur une chanson, quand nous pensons qu’elle a atteint son plein potentiel, quand le résultat nous plait. Par exemple, je propose de solo de guitare de peut-être trente secondes sur la chanson « The Chairman ». Mais il m’a fallu cinq heures pour l’enregistrer. Et le lendemain pour plus tard, j’ai fait mon choix entre les différentes prises que j’avais réalisées.

Nous écrivons beaucoup de choses en studio, l’improvisation n’a pas vraiment sa place. Tout est là pour une raison et doit faire sens. Quand nous commençons une nouvelle chanson, nous en proposons une version simplifiée avec une mise en place basique. Tous les détails vont venir et être ajoutés en studio lors de la phase sérieuse de l’enregistrement. Et nous faisons cela pour tous les instruments et le chant également. Et si l’un de nous joue quelque chose à la guitare, les autres l’entendent pour la première fois car la chanson nait sous nos yeux et n’est pas encore finie. Si les autres n’aiment pas, je recommence avec un autre essai. Nous n’hésitons jamais à refaire telle ou telle partie si cela nous semble perfectible. Nous essayons beaucoup et donc nous jetons aussi beaucoup. Une fois terminée il faut assumer tes chansons pour le reste de ta vie.

 

05. Donc vous stockez dans vos tiroirs des trésors pour vos fans, des versions alternatives ou différentes de chacun de vos morceaux ?

Oui et en fait pour une chanson en particulier qui pendant longtemps a été longue et sur un rythme plutôt lent, très différentes de sa version finale. Et soudainement, nous avons fait table rase en prenant la chose avec une autre orientation tout en conservant le thème musical de base. Il est difficile de reconnaître la chanson entre ses versions. Nous ne conservons pas grand-chose de nos sessions à part les chansons finales. Et il serait plus drôle de travailler sur un nouveau disque que sur un album uniquement composé de versions alternatives de vieilleries.

 

06. A quelques jours de la sortie du nouvel album, pouvez-vous l’écouter avec plaisir ou n’entendez-vous que les défauts ?

Oui nous l’écoutons encore très régulièrement. Nous n’avons pas beaucoup de temps, nous aimerions pouvoir l’écouter plus souvent mais nous en sommes très heureux et fiers. Les chansons sont bonnes et nous n’en sommes pas encore saturés. Quand tu as lancé le processus de pressage des cds, tu peux tout laisser derrière toi, le stress, la pression, tous les bagages que tu peux accumulés pendant les semaines ou les mois d’enregistrement. Tu peux alors écouter tes chansons juste pour le plaisir.

 

07. Quelles évolutions de votre point de vue entre Mania & Universe ?

C’est encore meilleur et nous pensons bien sûr en ce moment que Universe est notre meilleur disque, le meilleur qui n’est jamais été enregistré. C’est plus mélodique, plus progressif, plus heavy, plus extrême d’une certaine façon. L’évolution a été naturelle depuis nos débuts plus orientés classic rock et stoner. C’est les TRUCKFIGHTERS, et nous continuons à avancer.

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08. Que pouvez-vous nous dire de la pochette, quelle signification doit-on comprendre ?

Nous ne pouvons donner aucune explication sur les aspects symboliques de cette pochette car nous n’en avons aucune idée. C’est l’artiste en charge de sa réalisation qui nous a proposé ce visuel. Nous lui avons simplement dit, le titre de l’album est Universe et fait nous une pochette à partir de ça ! Ce titre reflète bien le temps et les efforts consentis pour faire exister ce disque. Cela nous a consumé et c’est notre univers. Nous avons quand même précisé que nous souhaitions voir des éléments mystiques. Et il faut le prendre comme une métaphore de notre petit univers des TRUCKFIGHTERS. C’est son interprétation.

Il n’y a rien de caché ici, et si nos fans trouvent des détails et des explications cohérentes qu’ils nous les envoient ! Il faudra faire un concours pour trouver la meilleure théorie. Il y a de nombreux symboles historiques mélangés. Comme nos vidéos, le visuel est surprenant et varié pour un groupe comme nous.

 

09. Est-ce important pour vous de proposer aux fans des éditions limitées de vos albums, une édition vinyle par exemple pour celui-là ?

Oui tout à fait. Nous possédons le label qui nous éditent donc nous faisons ce qui nous plait sans vraiment regarder les ventes. Nous ne regardons pas trop les budgets, quelqu’un vient avec l’idée de sortir un disque sous tel format, nous trouvons cela génial et nous le faisons. Nous suivons l’enthousiasme de nos proches et des fans pour sortir des éditions limitées et collector. Nous pensons émotion et ensuite seulement budget. Nous bénéficions d’une liberté artistique totale et nous en profitons. Nous aimons les vinyles. Nous ne sommes pas nostalgiques de tout cela, nous travaillons en analogiques mais avec les moyens informatiques modernes, avec Cubase par exemple. Certains disent que le son est meilleur au format vinyle par rapport au Cd, je n’en suis pas sûr.

 

10. Que pouvez-vous nous dire de cette récente tournée aux USA, comment cela s’est-il passé ?

C’était génial d’être dans le désert, le désert américain, c’est cool ! Nous sommes allés là où tout à commencer pour tant de groupe de desert rock et stoner ont commencé. Et tous ces mecs de KYUSS et d’autres groupes nous connaissaient et semblaient apprécier notre musique. Nos concerts étaient pleins à chaque fois et ce fut un sacré plaisir. Nous avons réussi à nous faire un nom auprès de ces légendes du desert rock et du stoner ! Nous ne savions pas à quoi nous attendre et nous avons réuni plus de 400 personnes à Los Angeles alors que nous étions pour le première fois en Californie. C’est dingue.

Mais simplement le fait de conduire de Californie vers l’Arizona, à travers le désert, sept heures de voyage uniquement à travers le désert en écoutant à fond dans la voiture tous les disques de TRUCKFIGHTERS, ce fut une sacrée expérience. Une expérience religieuse ! En deux semaines nous avons donné une quinzaine de concert avec un jour off et un jour avec deux concerts programmés.

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11. Quelle était votre démarche pour le projet Truckfighters – Fuzzomentary ?

Nous n’avons rien demandé ni rien programmé mais les réalisateurs nous avaient interviewés. Il nous ont vu en concert lors d’un festival en Allemagne et après le show ils nous on dit que c’était la meilleure chose qu’ils avaient jamais vu et souhaitait tourner un film sur nous. Et nous avons dit ok sans nous attendre à ce que cela devienne un vrai film. Un an plus tard, nous avions enregistré Mania et ils sont venus nous suivre quelques jours. Ils ont tournés des concerts et ils ont parlé de nous avons d’autres artistes. Nous n’avons vu que le résultat final, et c’était génial. Finalement nous n’avons fait que le financement du pressage physique du DVD.

 

12. Vous avez tourné un vidéoclip pour la chanson “Prophet”. Comment cela s’est-il pasé et appréciez-vous ce genre d’exercice ?

Ce tournage a été vraiment bizarre car nous avons tourné devant des écrans verts et donc difficile de se faire une idée du résultat final. Une caméra nous tournait autour et il fallait faire comme si. Cela a pris plusieurs heures pour mettre le tout en boite. Nous aimons le résultat c’est sympa. Le directeur de la vidéo avait une grande liberté pour faire ce qu’il voulait. Sur le plan musical nous voulons être en contrôle mais sur les aspects visuels nous faisons confiance et laissons les autres interpréter notre travail.

 

13. La position de batteur semble être délicate au sein du groupe, vous avez beaucoup change de musicien. Que se passe-t-il ?

C’est le hasard, notre batteur est assis sur un siège éjectable. Donc si on ne fait pas attention on peut presser le mauvais bouton. Pour être plus sérieux, l’un de nos anciens batteurs est parti déjà trois fois du groupe et chaque fois il nous quittait après avoir fumé trop d’herbe. Cela l’intéressait plus que la musique. Un autre nous a quitté car ses poignets étaient endommagés et il ne pouvait plus physiquement jouer. Un autre ne supportait pas de faire partir d’un groupe, un autre en avait marre de jouer de la batterie… Donc nous avons déjà usé cinq batteur et nous verrons bien pourquoi Poncho nous quittera. Mais nous souhaitons un line-up stable et conserver longtemps notre batteur dans le groupe.

 

14. Que pensez-vous de la scène rock suédoise ?

De bonnes choses et de très mauvaises choses en même temps. Il existe beaucoup de très bons groupes en Suède mais les endroits pour jouer sont assez limités finalement. Entre les bars et les grandes salles, il n’existe pas grand-chose. Les grands groupes actuellement en Suède sont plutôt mauvais. SABATON est le plus mauvais groupe en ce moment en Suède et ils sont également parmi les plus populaires. JE les déteste. Même chose pour HAMMERFALL, énorme, tout le monde semble acheter et c’est pourtant très mauvais.

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15. Vu de France, nous avons parfois l’impression qu’il suffit d’arrêter n’importe quel suédois dans la rue à Stockholm ou Malmö pour trouver un type qui joue de la guitare comme Malmsteen … Est-ce vrai ?

Il existe c’est vrai des explications pour cela. D’abord les hivers sont longs et donc il faut bien s’occuper. L’organisation scolaire fait beaucoup pour cela car tu peux essayer facilement un instrument à l’école dès le plus jeune âge, avoir accès à des instruments facilement. Donc tu peux essayer jusqu’à trouver l’instrument qui te plait et ensuite facilement pratiquer. Cela aide à donner à chacun une solide culture musicale et aux plus courageux un bon bagage technique. Le gouvernement aide à tr avers ces écoles musicales ouvertes à tous. Le prix est bas car le gouvernement finance largement. Donc le système facilite la recherche des talents. Cela aide aussi à trouver des salles de réception à un prix très bas tout en ayant tout l’équipement nécessaire.

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

Site internet

 

En concert

28 Février – Divan du Monde Paris, France

07 Mars – AB Bruxelles, Belgique