430295Oh bordel. Putain de bordel de merde, aurais-je même envie de m’écrier. Candlelight Records m’annonçait dans son mail que je venais de recevoir l’album de l’année. Haha, les petits prétentieux. Beh ouais, quand on vient de perdre Anaal Nathrakh, on doit bien reporter ses espoirs sur un autre poulain, le mettre sous les projecteurs et le (sur)vendre aux plus crédules d’entre nous. Des « albums de l’année », j’en ai déjà reçu 6 en 2014, chaque label mettant en avant son petit protégé. C’est normal, ma petite dame, à notre époque, pour vendre de la galette, il faut du buzz.

Mais dans le cas présent, les gars de Candlelight Records tiennent peut-être le bon bout. Parce que ce troisième opus de Xerath, sobrement intitulé III, affiche suffisamment d’atouts et de qualité pour truster le titre d’album de l’année. Rien que ça. III est une des galettes les plus ambitieuses des deux dernières années, un peu à l’image de The Project Hate, mais pas vraiment dans le même registre. Imaginez plutôt la rencontre improbable d’un Devin au sommet de sa forme, sans toutes ces idées loufoques qui viennent parsemer les albums du sieur Townsend, ajoutez-y un je-ne-sais-quoi de Dimmu Borgir pour ces orchestrations larger than life et un vent de fraîcheur et de modernité et vous aurez une petite idée de ce que nous propose Xerath… et malgré son ambition illimitée, le groupe parvient à nous proposer un opus qui va droit au but. On aurait pu craindre que cette surenchère de détails, ces nombreux éléments ne virent à la bouillie difficilement assimilable (qui a dit Fleshgod Apocalypse ?), mais il n’en est rien, grâce notamment à une production bluffante, où chaque instrument, chaque ligne de chant, chaque instrumentation dispose de suffisamment de place pour s’exprimer, pour venir compléter les autres instruments et donner un résultat bluffant.

Xerath vient à nouveau de frapper très fort avec un album qui n’affiche aucune faiblesse. Dans un paysage de plus en plus formaté, Xerath ne rentre pas dans le rang et nous assène 14 des pistes les plus foutrement intéressantes de l’année. L’ombre de Devin plane sur cette galette, mais un Devin qui saurait mieux canaliser sa créativité. Les amateurs du chauve fou y trouveront donc plus que certainement leur compte !

Mister Patate (9/10)

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Candlelight Records / 2014
Tracklist (68:21) 1. I Hold Dominion 2. 2053 3. I Hunt For the Weak 4. Autonomous 5. Bleed this Body Clean 6. Death Defiant 7. Sentinels 8. Passenger 9. Ironclad 10. Demigod Doctrine 11. The Chaos Reign 12. Witness 13. Veil Pt. 1 14. Veil Pt. 2