Archive for novembre, 2015

oshy_26112015_Monst_MagnePas sûr que cette tendance soit vraiment un progrès. Après des réenregistrements de vieilles chansons ou de vieux albums par certains groupes, voici que MONSTER MAGNET réinterprète pour la seconde fois un de ses albums récents. Après Milking The Stars: A Re-Imagining Of Last Patrol (chronique ici), une version alternative de son dernier opus, Last Patrol, voici que l’album précédent, Mastermind (chronique ici), reçoit le même traitement. Le résultat s’appelle Cobras And Fire (The Mastermind Redux).

Dave Wyndorf et ses comparses semblent prendre à malin plaisir à bouleverser leurs chansons, réassemblant un puzzle souvent très différent de l’original. Sur la papier pourquoi pas mais à force cela va devenir du recyclage permanent de l’existant. Nos amis ne feraient-ils pas mieux de mettre leur créativité au service de nouvelles chansons ? Ce jeu là peut être joué à l’infini, les alternatives possibles sont innombrables. Le résultat est très étrange et souvent sacrément barré, les américains ont plongé à fond dans un trip psychédélique, fusion, punk aidé d’un son plus sale. Le propos a été épaissi avec des pistes supplémentaires à foison. De l’orgue, du piano et d’autres instruments sont venus apporter leur contribution à ce maelström sonore assez étrange et déroutant. Les fans fidèles ne seront pas plus surpris que cela mais le contraste avec l’album original reste saisissant. MONSTER MAGNET a complété sa relecture du disque d’une reprise à leur sauce du « Ball Of Confusion » de THE TEMPTATIONS. L’album se termine comme il a commencé, bizarrement, à travers un dernier titré réalisé par Joe Barresi en découpant, modifiant et réassemblant des extraits de plusieurs chansons du groupe. Surprenant.

A quelques semaines de la COP21 de Paris, les américains de MONSTER MAGNET donnent l’exemple et font preuve d’un sacré travail de recyclage. Loin d’être mauvais à l’écoute ce disque aura pourtant de quoi énerver sur le principe. A ce jeu là, tous les groupes vont pouvoir sortir des nouveaux disques tous les six mois. Pourvu que cette idée ne se propage pas trop.

Oshyrya (06/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (63:56 mn) 01. She Digs That Hole 02. Watch Me Fade 03. Mastermind '69 04. Hallucination Bomb 05. Gods And Punks 06. The Titan 07. When The Planes Fall From The Sky 08. Ball Of Confusion 09. Time Machine 10. I Live Behind The Paradise Machine Evil Joe Barresi's Magnet Mash Vol.1

oshy_26112015_Grav_DiggerSans doute histoire de faire patienter les fans avant l’arrivée d’un nouvel album, les allemands et leur label Napalm Records proposent cet automne une exhumation des chansons devenues pour certaines d’entre elles des classiques du début de la carrière du fossoyeur dans les années 80. Voici un moyen aisé et pas cher de fêter les trente et uns de carrière des teutons. Et puis cela fera plaisir aux fans les plus fidèles et parviendra peut-être à intéresser quelques têtes blondes. La qualité de ces chansons n’est pas en cause mais aidée d’une production et d’un son moderne, ces titres pourraient toucher un nouveau public. Ajoutons enfin, qu’à peine une année après la sortie de Return Of The Reaper (chronique ici), nos amis se fendent de deux nouvelles chansons, « My Private Hell Morning » et « Young And Dangerous » (sans commentaire de notre part car nous n’avons pas pu les écouter).

GRAVE DIGGER faisait partie d’un club assez fermé dans les années 80, c’était l’un des fleurons de la scène métal allemande aux côtés des RUNNING WILD et HELLOWEEN. C’st à ce moment là que ce développe ce son si caractéristique, désormais presque cliché, du power métal à l’allemande. Chris Boltendahl et ses camarades de l’époque ont contribué à forger cette identité. Exhumation ne s’intéresse qu’aux premiers opus, de Heavy Metal Breakdown en 1984 à Stronger than Ever en 1987 (avec l’EP Shoot Her Down). Ce petit coup de polish, ce dépoussiérage a été sérieusement accompli. Cela ne change bien sûr fondamentalement la qualité intrinsèque des compositions mais apporte un lustre plus moderne. Ces chansons ont marquées une époque mais reste un peu trop mastoc et sans grande subtilité technique. Les mélodies se veulent fortes, guerrières et fédératrices mais dans la plupart des cas, l’effet tombe un peu à plat. Mais bon à l’époque cela devait le faire.

Difficile de ne pas adhérer à cette démarche du groupe qui vise à donner un jour nouveau à des chansons pour certaines un peu oubliées. Le travail s’avère sérieux et les fans n’auront pas l’impression de se faire arnaquer. Espérons en cerise sur le gateau que les deux nouvelels chansons soient réussies.

Oshyrya (07/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (47:32 mn) 01. Headbanging Man 02. Fire In Your Eyes 03. Witch Hunter 04. Shoot Her Down 05. Stand Up And Rock 06. Heavy Metal Breakdown 07. Enola Gay – Drop The Bomb 08. Get Away 09. We Wanna Rock You 10. Playing Fools 11. Here I Stand 12. Tyrant 13. Paradise

Thy Catafalque – Sgùrr

J’ai souvent tendance (encore dernièrement lors de ma chronique du dernier album de Perihelion) à citer Thy Catafalque un groupe hongrois que je suis attentivement maintenant depuis une bonne dizaine d’années et que je rapproche instinctivement de deux autres formations issue du Metal extrême, Folk et Avantgardistes, ayant émergé comme lui vers la fin des 90s : Solefald (voir ma chronique de kosmopolis Nrod & kosmopolis Sud) et Vintersorg. Dés les balbutiements de son projet le maitre à penser de Thy Catafalque le dénommé Tamás Kátai (programmation, chants, basse, guitares, claviers, samples), épaulé à cette époque par János Juhász et ce jusque en 2011 (guitare), a eu une vision très audacieuse et vagabonde de son Dark Metal qui empruntait autant au Black Metal Atmosphérique / Ambient d’un Summoning, au Metal Extrême, au Folk Metal, au Metal Industriel, à l’Electro ou au Rock progressif. Malgré une nette progression dans la production des opus engendrés par le duo, quiconque survolera les albums que sont Sublunary Tragedies (1999), Microcosmos (2001), Tűnő idő tárlat (2004), Róka hasa rádió (2008) ou Rengeteg (2011) (trois derniers albums en écoute ici et ) se rendra automatiquement compte de leur extrême singularité, de leur diversité mais aussi paradoxalement de leur filiation frappante !

En effet et le petit dernier Sgùrr sorti au mois d’octobre via Season Of Mist ne déroge pas à la règle ! Ses travaux d’écritures, d’enregistrements et de production se sont déroulés sur une longue période de 2012 à 2014. On ne sait pas grand-chose sur le processus d’enregistrement et de production mais on peut imaginer que Tamas Kátai s’est chargé de tout et on comprend aisément la difficulté de ce long et dur labeur. Cela a vraiment dû être compliqué à gérer surtout quand on constate l’excellence du résultat ! Cependant il a délégué un peu avec la participation des instrumentistes Dimitris Papageorgiou aux violons et Balázs Hermann à la contrebasse ainsi qu’au niveau du chant avec les présences de Zoltán Kónya (Balázs et Zoltán sont d’anciens acolytes de Tamás au sein du groupe de Thrash Death Metal Avant-gardiste et Atmosphérique hongrois Gire chaudement recommandé par votre serviteur, en streaming ici), de  la soprano Ágnes Sipos et pour les narrations de Viktória Varga.


Comme je le dis plus haut, Sgùrr qui est un terme provenant du gaélique écossais signifiant littéralement « au sommet d'une montagne », est dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Il faut cependant souligner qu’il contient bien moins de parties chantées que sur le dernier album en date Rengeteg. Ce qui donne à cet album un aspect encore plus stellaire, contemplatif, éthéré et froid. D’autant que l’on peut aussi déceler l’emprise Rock Progressif et Psychédélique beaucoup plus présente que par le passé et cela renforce indubitablement cette impression de mise en orbite engendrée par ce mode de composition. Un bel exemple sur l’imposante transe Metal et Progressive de 15 minutes et des brouettes « Oldódó formák a halál titokzatos birodalmában » aux sonorités souvent très psychédéliques à la Hawkwind et où viennent se mêler touches Metal Extrême ou touches Folklorique. Sur « Élő lény » par exemple on n’est vraiment pas loin de l’emphase folk et progressive qu’un Amorphis pouvait avoir sur son album Elegy avec le côté rock’n’roll en moins.  

A d’autres moments le propos de Thy Catafalque se montre toujours très folklorique et acoustique à l’instar du second titre de l’album, le Pagan « Zugo, Pt1 » mais toujours dans un esprit très ouvert. Ce morceau tout comme les autres nombreux passages typés Folk distillent une énergie plus organique à Sgùrr lui faisant atteindre un équilibre quasi parfait !  L’instrumental  « A hajnal kék kapuja »  m’a quant à lui fait penser aux expérimentations que l’on peut retrouver sur le dernier EP Norrønasongen. Kosmopolis Nord de Solefald mais c’est aussi vrai à d’autres moments de Sgùrr. Thy Catafalque garde aussi un pied fermement ancré dans les territoires Metal Extrême, j’en veux pour preuve le très Black Metal « Jura » ainsi que « Sgùrr eilde mòr » avec son phrasé aux guitares très frontal rappelant les compositions de Rengeteg et là encore, éparpillées quelques réminiscences Black Metal.

Une nouvelle fois Thy Catafalque m’a conquis de A à Z. L’écoute de Sgùrr est une véritable contemplation où s’entremêle les climats, les époques, les genres et les atmosphères. Son amplitude est extrême ! A donner le vertige et à couper le souffle ! La nature est généreuse tout comme la musique Tamás Kátai ! Je m’incline !

FalculA (10/10)


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Season Of Mist / 2015
Tracklist (51:37) : 1. Zúgó 2. Alföldi kozmosz 3. Oldódó formák a halál titokzatos birodalmában 4.    A hajnal kék kapuja 5. Élő lény 6. Jura 7. Sgùrr eilde mòr 8. Keringő 9. Zúgó.