J’y ai cru l’espace d’un instant, quand l’année 2014 s’est clôturée sans un nouvel album d’All That Remains. PUTAIN ENFIN ILS ONT MIS LA CLÉ SOUS LE PAILLASSON, m’étais-je écrié sur les douze coups de minuit, une coupe de champagne éventé à la main. Hélas, la réalité m’a bien vite rattrapé. All That Remains a simplement un an de retard sur son calendrier de sortie habituel (un album tous les deux ans les années paires). Le monde est une pute.

Vous vous en souvenez peut-être, j’avais envisagé de simplement copier-coller ma chronique précédente parce qu’All That Remains sombre dans l’auto-parodie de plus en plus marquée au fil des sorties. Mais non, je n’ai pas cédé à cette tentation de me la jouer feignant, parce que The Order Of Things est plus médiocre qu’une simple resucée de l’album précédent.

D’abord, il y a ce premier single radio-friendly as fuck, « This Probably Won’t End Well ». Tu crois pas si bien dire, Moundir, ça va mal se finir, il va leur arriver des bricoles, ça schlingue l’opportunisme à 100 mètres, le genre de single calibré à crever qui inondera les ondes US comme une canalisation d’égout qui explose sous l’effet de la pression de trois tonnes de merde. Y’avait moyen de faire plus putassier comme refrain (sans faire appel à Guillaume Bideau) ? ATR ne volait déjà pas très haut sur les efforts précédents, on frôle les pâquerettes ici. Non, on bouffe même le pissenlit par la racine.

Ensuite, et c’est peut-être ça le plus gênant, il y a cette impression plus que dérangeante qu’All That Remains a purement et simplement décidé de s’installer à la place d’As I Lay Dying tout en édulcorant le propos, en sortant un ou deux morceaux « gros bras » et en les alternant avec d’autres plages plus orientées « Metalcore pour ados », avec le chant clair qui va (pas) bien dans les refrains, sans oublier la balade « j’ai mal à la vie, aidez-moi ». TIENS CONNARD, VLÀ UNE CORDE, TROUVE-TOI UN PUTAIN DE TILLEUL, IL PARAIT QUE CA APAISE LE MAL-ÊTRE ! Et si ce n’était pas suffisant pour vraiment vous dégoûter du groupe, ces cons nous pondent « Tru-Kvlt-Metal » (non, c’est pas une blague, c’est vraiment le nom du morceau) avec le son dégueu accouplé au duo chant méchant – chant autotuné. Un groupe de Metalcore qui se moque du Metal. Chez moi, on a un proverbe pour décrire ça : « on ne met pas sa main dans son slip quand on a chié dans son froc ». En fait, non, ça veut strictement rien dire, mais je trouve que ça se pose bien ici.

Bon, les gars, promis, la semaine passée, j’organise un Kickstarter pour qu’on se débarrasse de tous ces groupes de merde.

Mister Porn (srsly/10)

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Razor & Tie Records / 2015
Tracklist (48:48) 1. This Probably Won't End Well 2. No Knock 3. Divide 4. The Greatest Generation 5. For You 6. A Reason for Me to Fight 7. Victory Lap 8. Pernicious 9. Bite My Tongue 10. Fiat Empire 11. Tru-Kvlt-Metal 12. Criticism and Self Realization