oshy_30032015_BearfiOn ne peut vraiment pas dire que les suédois de BEARDFISH sont des artistes paresseux. A l’occasion de la sortie de ce huitième opus, +4626-Comfortzone, tout un chacun se rendra compte qu’ils ont publié pas moins de 8 albums en 12 ans de temps. Pas mal non ? Et surtout malgré des standards toujours assez élevées, on ne sait jamais trop à qui s’attendre avec eux. Le titre de ce disque lui-même ne laissera interrogatif plus d’un. Il s’agit en fait d’une référence aux numéros publicitaires que l’ont voit fleurir partout outre-Atlantique avec le « +46 » numéro international de la Suède et le « 26 » le numéro correspondent à leur ville d’origine Gävle.

BEARDFISH a toujours su se faire remarquer par une réinterprétation souvent subtile et intelligente de ce rock progressif typique des années 70. Mais rester à cela serait franchement restrictif vu le foisonnement musicale mis en œuvre par les Suédois. Déjà Mammoth (chronique ici) en 2011 avait amorcé un premier virage avec des titres plus lourd et agressif, pas si éloigné des rivages métal. Cette évolution se voit confirmé ici et vous trouverez ici et là des touches plus agressives destinées à renforcer encore les sentiments et les atmosphères. Mais que les fans se rassurent, l’orgue hammond et les longues digressions instrumentales et progressives n’ont pas pour autant été oubliées et constituent le gros du morceau de ce +4626-Comfortzone. BEARDFISH a le chic pour finement ciseler de jolies mélodies qui entraineront l’auditeur vers un vaste panorama de sentiments. L’inventivité est assez bluffante et la pelote musicale se déroule petit à petit sous nos yeux pour notre plus grand plaisir. L’auditeur est pris par la main par le leader, chanteur, claviériste et principal compositeur Rikard Sjöblom. Ce n’est pas le plus grand chanteur mais il parvient à insuffler une âme et surtout beaucoup d’émotions à travers son interprétation.

Comme d’habitude avec cette scène progressive contemporaine, un album mettra bien du temps et bien des écoutes à être digéré. Chaque écoute laisse entrevoir de nouvelles subtilités et comme un STEVEN WILSON ou un RIVERSIDE, l’auditeur devra apprendre la patience pour obtenir la quintessence de ces chansons. Le propos n’est pas toujours absolument génial mais il la qualité est là malgré quelques longueurs. BEARFISH conserve une identité forte tout en prenant quelques (légères) distances avec ses influences principales. Cette progression n’est pas pour nous déplaire, montrant un groupe en constante progression, cherchant encore et encore à affiner un son propre et une identité. Etrangement peut-être la chanson ls plus marquante s’avère être, de mon point de vue, « The One Inside Part Two – My Companion Through Life » d’une beauté simple et envoutante. Qui a dit que les groupes de rock progressif devaient être compliqués et abscons ?

Oshyrya (7,5/10)

 

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InsideOut Music / 2015

Tracklist (65:08 mn) 01. The One Inside Part One – Noise in the Background 02. Hold On 03. Comfort Zone 04. Can You See Me Now? 05. King 06. The One Inside Part Two – My Companion Through Life 07. Daughter/Whore 08. Ode To The Rock’n’Roller 09. If We Must Be Apart (A Love Story Continued) 10. The One Inside Part Three – Relief