oshy_04012015_Benight_SouNos compatriotes de BENIGHTED SOUL ont bien des choses à offrir aux fans de métal symphonique comme ils ont déjà pu le prouver à travers le deux premières sorties appréciés de cette rédaction: Anesidora (chronique ici) en 2008 puis surtout Start From Scratch (chronique )  paru en 2011. Mais les autres auront au moins la satisfaction d’avoir appris un mot et ainsi enrichi leur vocabulaire grâce à de deuxième album, Kenotic. Le terme français « kénotique » est un adjectif emprunté au vocabulaire théologique pour parler d’un phénomène relatif à la kénose c’est à dire au mouvement d’abaissement par lequel Jésus-Christ quitta ses attributs divins pour rejoindre l’humanité (merci Wikipédia). Bref, l’écoute de cet album touche au divin et mérite doc une écoute attentive de chacun d’entre vous.

En effet, après trois années de silence, les français n’ont pas fait les choses à moitié et nous reviennent inspirés et ambitieux. Saluons déjà la très belle pochette à la fois belle, subtile et complexe. Un grand bravo au groupe bien sûr mais surtout à Pierre-Alain D. de 3mmi Design (site ici). Mais la forme ne serait rien s’il n’y avait pas de fond et c’est dans le meilleur état d’esprit possible que l’auditeur s’émergera dans cette musique. BENIGHTED SOUL n’a jamais succomber à la tentation de tomber dans une démonstration technique stérile a toujours su intelligemment favoriser le feeling et la mélodie. Pour autant, Kenotic ne manque pas de complexité, les lignes mélodiques se mêlent et se démêlent avec grâce subtilement enrichis de nappes de claviers, d’orchestrations et de choeurs. La dimension visuelle du groupe n’a jamais été aussi prégnante, tout auditeur normalement constitué verra surgir devant lui des paysages et des scènes invoquées par des chansons de caractère comme « Halcyon Days » ou « Too Far Gone ». Ce petit goût d’Orient sombre et mystérieux ajoute encore aux charmes de ce disque qui nous invite à voyager à travers les mythes et les religions qui imprègnent notre culture moderne.

Comme sur Start from Scratch, comment ne pas être impressionné par le savoir-faire et la subtilité de la musique proposée ? Le groupe a encore su progresser pour offrir des chansons complexes mais toujours attrayantes. Le chant de Géraldine Gadaut prend une nouvelle ampleur et elle évoque de plus en plus Charlotte Wessels (DELAIN) voir Anneke van Giersbergen (ex-THE GATHERING), surtout quand elle double sa propre voix. Les touches de chant extrême masculin apportent une épaisseur supplémentaire de bon aloi. A l’écoute de Kenotic j’ai pensé tout à tout à l’Into the Electric Castle d’AYREON et au V: The New Mythology Suite de SYMPHONY X, deux albums absolument monstrueux. Sans atteindre la maestria du néerlandais et des américains, BENIGHTED SOUL s’en rapproche et ce n’est pas un petit exploit. Saluons également le travail de production très professionnel et tout à fait au standards européens.

Finalement, Kenotic montre un groupe au meilleur de sa forme et la performance est un quasi sans faute. A l'image de Start from Scratch, il me semble que l’album souffre de quelques longueurs et aurait été encore plus compact et efficace en retirant deux titres (les deux derniers et surtout « Bound » aux envolées disons maladroites). Mais pour le reste c’est du tout bon et il faut maintenant espérer que BENIGHTED SOUL puisse, grâce à Kenotic, se faire un nom au niveau européen et toucher un beaucoup plus large public. En comparaison des albums de DELAIN, WITHIN TEMPTATION, DIABULUS IN MUSICA, AMBERIAN DAWN… sortis cette année, nos compatriotes n’ont plus de complexe à faire.

Oshyrya (08/10)

 

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Savage Prod – Season of Mist / 2014

Tracklist (68:04 mn) 01. Halcyon Days 02. Too Far Gone 03. Si Se Non Noverit 04. Only Make-Believe 05. Martingale 06. Pent-up 07. Enlightenment 08. The Shallow and The Deep 09. Let You Win 10. Threshold Exceeded 11. Bound 12. One Last Harvest