oshy_01032015_Devi_TraiPrendre du plaisir… Cette expression un peu galvaudée ces temps-ci devrait pouvoir s’appliquer à tous les groupes que vos humbles serviteurs chroniquent à longueur de page. Et pourtant, dans le music business contemporain, cet aspect semble être largement tombé aux oubliettes. Je me fais peut-être un film tout seul dans ma tête mais en dehors de cette volonté de prendre du plaisir, je ne vois pas d’autre justification pour l’existence de DEVIL’S TRAIN. Cela fait un peu image d’Epinal mais sinon pourquoi quatre musiciens aussi expérimentés se lanceraient ainsi dans cette aventure ?

Car rappelons aux deux du fond qui dorment que DEVIL’S TRAIN est né en 2012 par le sortie d’un premier album éponyme (chronique ici). Le groupe compte dans ses rangs des musiciens très expérimentés avec R.D. Liapakis (MYSTIC PROPHECY, VALLEY’S EVE), Lakis Ragazas (MYSTIC PROPHECY), Jörg Michael (Ex. RUNNING WILD, et STRATOVARIUS), Jari Kainulainen (MASTERPLAN Ex. STRATOVARIUS, EVERGREY). Ces deux derniers, en particulier, ont connu le pire et le meilleur, les sommets des charts et pourtant ils jouent ici une musique simple, accessible et jouissive sans faire spécialement preuve d’ambition. Ils aiment tout simplement ce hard-rock américain des années 80 des BADLANDS, TESLA et autres CINDERELLA. Cet album sobrement appelé II reprend la continuité exacte du premier opus et remet du charbon dans la chaudière de la locomotive. A l’image de la pochette gentiment kitsch, n’espérez ici rien d’autres qu’un hard rock endiablé, enrichi d’influences bluesy, voir stoner, qui donne envie de taper du pied et de secouer la tête en rythme.

DEVIL’S TRAIN fonce sur les routes le pied à fond sur l’accélérateur et ne s’accorde que peu de moments de repos. « Mr Jones » ralenti le rythme infernal mais cette chanson gagne autant en gouaille et en épaisseur qu’elle perd en rapidité. La touche stoner devient alors plus évidente et il faut saluer le savoir-faire du quatuor. Vu le CV fourni de ces messieurs, personne ne doute du fait qu’ils sont très capables d’enchainer les chansons rentre-dedans, séduisantes à souhait. Lakis Ragazas prend son pied à la guitare et il en fait des tonnes à travers des rythmiques et des soli assez bluffant. Liapakis possède quand même un bel organe dont il se sert efficacement et la section rythmique du STRATOVARIUS de la grande époque n’a plus rien à prouver. Tout est bien fini, très propre avec un son d’enfer, à la fois limpide et très puissant. Il faut bien dire que DEVIL’S TRAIN a su bien s’entourer. Autant R.D. Liapakis s’est occupé lui-même de produire l’album aux Prophecy Studios Empten, en Allemagne, autant le mixage reste l’œuvre de Fredrik Nordström que l’on ne présente plus aux Fredman Studios en Suède.

Je serais moins sévère que ma camarade Polochon, oui DEVIL’S TRAIN rend une copie quasi parfaite sur la forme mais il reste également tout à fait recommandable sur le fond. Rien de nouveau sous le soleil bien sûr mais douze nouvelles chansons bien foutues et une sympathique reprise (LED ZEPPELIN). DEVIL’S TRAIN revient aux bases du hard-rock made in USA et devrait pouvoir faire vibrer la fibre rock de plus d’un parmi nous.

Oshyrya (07/10)

 

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earMUSIC / 2015

Tracklist (50:46 mn) 01. Down on You 02. Hollywood Girl 03. Gimme Love 04. Mr. Jones 05. Can You Feel 06. Rock Forever 07. Let's Shake It 08. Girl Like You 09. Born to Be Wild 10. You and Me 11. Thunderstorm 12. Suffocated 13. Immigrant Song (Bonus Track)