oshy_30052015_Dirt_ShirAvec son précèdent opus, Freak Show (chronique ici), les roumains de DIRTY SHIRT avaient frappé un grand coup malgré le statut d’OVNI de leur musique. Le mélange des genres ne leur fait pas peur et ils s’en donnaient alors à cœur joie. Deux ans plus tard, les voici de retour, très fiers de nous présenter leur nouveau rejeton, Dirtylicious. Saluons le travail réalisé par Costin Chioreanu (Twilight13Media) sur la pochette. Elle ne casse pas des briques mais évite au moins le côté franchement peu engageant du visuel de son prédécesseur. DIRTY SHIRT se plait à mettre en avant l’étiquette de Crossover Folkcore Metal pour qualifier sa musique et cette description correspond finalement assez bien à la marchandise livrée même si les jeux sémantiques ont dû allez bon train pour accoucher de cette expression. Ajoutez une touche culture balkanique le panorama sera complet.

Freak Show avait frappé pour sa collection de chansons barrées bien sûr mais toujours mélodiques et accrocheuses. Après un intro endiablée (« Ciocârlia » soit l’alouette en français, une chanson traditionnelle roumaine), les choses sérieuses débutent avec le riff et la rythmique puissants de « Moneyocracy ». Les roumains ne s’économisent pas et attaquent ce disque bille en tête. L’alternance des deux voix masculines continuent de surprendre mais fonctionnent encore une fois parfaitement. Bizarrement, il me semble que l’accent est beaucoup plus prononcé, épais que sur Freak Show. Cela n’est en rien rédhibitoire surtout qu’une partie des chansons proposées ici sont chantées en roumains puisqu’il s’agit d’une réadaptation métal et modernisée de chansons traditionnelles locales. Tout au long de Dirtylicious, plusieurs langues sont mises à contribution comme le français par exemple pour certaines parties de « balkanique ». Cela complète souvent bien la musique, elle-même déjà très ancrée dans la culture roumaine, et donne une dimension world music loin d’être désagréable. Les mélodies fortes et les refrains accrocheurs ne manquent pas ici pour notre plus grand plaisir. On en vient rapidement à regretter le courte durée de cet album qui peine à dépasser les trente-six minutes. Un ou deux titres de plus n’auraient pas fait de mal. En dehors des mélodies traditionnelles réarrangées, la musique s’avère souvent être l’œuvre de Mihai Tivadar (guitares et claviers). Le bougre est plutôt doué et possède un vrai talent pour mélanger les influences culturelles en un cocktail frais et original. Rien à redire du côté de la production avec un son à la fois clair et puissant.

La bonne surprise Freak Show n’était pas qu’un feu de paille et les roumains de DIRTY SHIRT enfoncent le clou et confirment le bien que nous pensions de leur travail. Si vous voulez vous ouvrir vos horizons et voyager dans les Balkans à travers la musique, cela vous coutera bien moins cher qu’un billet d’avion, même low cost. Mais nous devenons exigeants face à un si joli potentiel et nous regrettons donc d’autant plus la durée limitée de Dirtylicious et le nombre réduit de compositions

Oshyrya (7,5/10)

 

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Promusic Production / 2015

Tracklist (36:21 mn) 01. Ciocârlia 02. Moneyocracy 03. Mental Csárdás 04. Maramu’ 05. Balkanique 06. Dulce-i vinu’ 07. Cobzar 08. Hoţii 09. Dirtylicious 10. My Art 11. Căluşarii