oshy_12042015_DrakkLes italiens de DRAKKAR soufflent le chaud et le froid depuis leurs débuts en 1995. Après des débuts tonitruants sur la scène power / speed mélodique européenne avec deux très beaux albums, Quest for Glory (1998) et surtout Gemini (2000) assez injustement méconnus des fans. Il est vrai qu’à l’époque la scène italienne traîne une assez mauvaise image malgré l’existence d’une belle brochette de groupes talentueux. DRAKKAR perd de sa superbe avec un Razoblade God (2002) plus complexe et moins facile d’accès. Un chapitre s’achève alors et il faudra attendre une décennie pour réentendre parler du groupe avec un quatrième opus, When Lightning Strikes publié en 2012 (chronique ici). Voici la suite de leurs aventures avec ce Run with the Wolf.

Notre camarade Clayman avait apprécié le retour en 2012 des italiens sur le devant de la scène. Votre serviteur partageait dans les grandes lignes cet avis même si la magie des deux albums cités ci-dessus semblait avoir franchement disparue. DRAKKAR était rentré dans le rang et ne parvenait plus à pondre des brûlots aussi efficaces que « Soldiers of Death » et « Eridan Falls ». Sans vouloir être désagréable avec lui, Dave Dell’Orto a toutes les peines du monde à faire oublier son prédécesseur, Luca Cappellari. Musicalement parlant, les transalpins reprennent les débats là où ils s’étaient arrêtés avec When Lightning Strikes. Le power/speed mélodique déployé sous nos yeux s’avère bien foutu, très classique mais il manque un peu d’éclat à mon goût. Quelques mélodies tirent leur épingle du jeu mais les refrains sont bien moins attrayants que par le passé. Oui, je sais, vivre dans le passé c’est mal mais la comparaison parait pourtant bien légitime. Les compositions s’enchainent avec naturel sans faute de goût notable ni coup d’éclat malheureusement. DRAKKAR fait le boulot, ses membres ont bien assez de bouteille et d’expérience pour maintenir des standards tout à fait acceptables. La production de l’album est correcte mais si elle présente toujours une certaine faiblesse par rapport aux ténors du genre.

Les italiens ont fait appel à leur carnet d’adresse pour inviter différents grands noms de la scène métal transalpins sur ce disque. Vous croiserez donc Mattia Stancioiu (ex-LABYRINTH), Olaf Thorsen (VISION DIVINE, LABYRINTH) ou encore Terence Holler (ELDRITCH) au détour de de cet album. Chacun propose une sympathique contribution. Plus intéressant, en bonus, DRAKKAR ajoute à Run with the Wolf un deuxième cd bonus renfermant cinq de ses classiques du passé réenregistrés par le line-up moderne. Et c’est peut-être là que le bât blesse tant certaines de ces compositions s’avèrent supérieure à l’album lui-même. Encore une fois la grande différence vient surtout du chant et Dell’Orto ne sort pas forcément vainqueur de la comparaison. Mais saluons cette très bonne initiative.

Comme le dit le label, si vous aimez RUNNING WILD, HELLOWEEN et BLIND GUARDIAN, vous pourriez trouver un intérêt à ce disque qui sans faire des étincelles reste tout à fait correct. DRAKKAR ne joue clairement pas dans la même catégorie que ses influences mais ils ne déméritent pas non plus. Run with the Wolf s’avère être un bon album mais vous pourrez d’autant plus l’apprécier si vous n’avez pas connu l’âge d’or du groupe en 1998/2000. Sinon, comme moi, vous risquez de nourrir quelques regrets.

Oshyrya (6,5/10)

 

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My Kingdom Music / 2015

Tracklist (46:45 mn & 29:04 mn)

CD I

01. Rise Of The Dark Lords (intro) 02. Under The Banners Of War 03. Run With The Wolf 04. Watcher Of The Wall 05. Ride The Storm 06. Burning 07. Southern Cross 08. Gods Of Thunder 09. Invincible 10. Call Of The Dragonblood

CD II: bonus

01. Coming From The Past 02. Dragonheart 03. Eridan Falls 04. Pure Of Heart 05. Galadriel' Song