« Diantre ! Quel cauchemar sonore ! Arrête moi cette infâme ignominie ou tu retrouveras tes affaires sur le pas de la porte à l’instant ! Mais bordel vas-donc voir un psy ! »  Ca c’est la réaction de mon entourage proche et sain d’esprit à l’écoute des 5 premières minutes de ce nouvel album de Gnaw Their Tongues à un volume assez fort. Si on ne peut plus faire chier son monde sans en subir les conséquences aussi…


Si ce nom ne vous dit absolument rien sachez que ce projet de l’artiste / multi-instrumentistes néerlandais Morise est en activité depuis 2006 et qu’il a déjà à son actif 7 albums ainsi qu’une chiée de split albums, EP et autres singles. Notre Mister Brute Force m’a introduit à la musique de Gnaw Their Tongues dont il a fait les chroniques de Eschatological Scatology ici (2012) et Per Flagellum Sanguemque Tenebras Veneramus (2011) mais (et de cela je ne l’ai réalisé que très récemment) j’étais déjà un familier de l’univers musical de Morise puisque j’avais  fait du dernier album Plague Beasts (en streaming ici) de son autre projet Cloak Of Altering (Facebook ici) un de mes coups de cœur de 2014. On pourrait d’ailleurs aisément mettre en parallèle ses deux projets : Gnaw Their Tongues étant la face sale, Harsh industriel et Ambient voire rituelle de Cloak Of Altering qui se montre plus Elecrto Breakcore , virtuose, rapide, épileptique et lumineux (enfin là en l’occurrence c’est relatif hein !).


Personnellement j’ai énormément apprécié ce dernier album Abyss Of Longing Throats. En effet je me suis énormément replongé dans la discographie de Gnaw Their Tongues et je peux tranquillement vous affirmer que ce dernier opus sonne comme une bonne synthèse  du sombre et glauque projet de Sir Morise. On retrouve tours à tours :  l’Ambient Symphonique tordue et proche de la musique rituelle de Per Flagellum Sanguemque, Tenebras Veneramus dans le terrorisant « Through Flesh »  par exemple et son néoclassicisme malade, les attaques Black Metal très frontales de Eschatological Scatology sur le raw mais plein de reverbe « Abyss Of Longing Throats » avec ces lignes Atmosphériques acérées et ses vocaux de déments,  le Dowtempo Harsh Industriel remplie de dissonances déjà présent sur les premiers essais comme Spit at Me and Wreak Havoc on My Flesh (2006) sur « The Holy Body » ( mais d’autres morceaux du skeud sont du même ordre) et son ambiance apocalyptique une sorte de transe cyberpunk sous acide.


J’ai vraiment tripé comme un dingue sur « Lick The Poison From The Cave Walls » que j’ai dû me mettre en replay une dizaine de fois à la suite : «  Ne cherchez pas doc’ c’est sa caboche qui disjoncte ! ».


J’ai aussi beaucoup apprécié la production qui s’est affûtée et joue avec science sur la reverbe et la profondeur tout en gardant un côté brute et sale. C’est une sacrée prouesse et j’imagine le casse tête que cela a dû être pour Morise ! Je pense malheureusement que seules les personnes touchant ou bidouillant du son risquent de mesurer la prouesse ici effectuée. C’est un véritable travail d’orfèvre !


Tout ça pour dire que les habitués de Gnaw Their Tongues devraient  adorer ce Abyss Of Longing Throats tout comme ceux qui apprécient les musiques des français de Spektr ou des islandais de Wormlust voire sur certains passages des suisses de Darkspace ! Les autres passeront très vite leur chemin et n’y verront que de la bouillie immonde. Un bel exercice de terrorisme sonore et un album qui vient jouer des coudes dans mon classement pour les meilleurs skeuds de l’année aux côtés du Abyssal et du Leviathan ! Ca va encore être chaud du cul cette année !


FalculA 9,5/10 


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Crucial Blast Records / 2015
Tracklist (43:02) : 01. Lick The Poison From The Cave Walls 02. Through Flesh 03. Abyss Of Longing Throats 04. From The Black Mouth Of Spite 05. The Holy Body 06. And They Will Be Cast Out Into Utter Darkness 07. Up Into The Heavens Down Into The Circles Of Hell.