Voilà un album qui n’avait pas « sa place » chez Metalchroniques, de par son style. Puis, nous avons eu le cas Pryapisme, l’album de remix de Morbid Angel et, au final, aborder ses albums a fait de nous une bande de connards qui ne comprennent rien à ce monde merveilleux de la musique électronique. Maintenant que je me suis penché sur son dernier EP, Maigre, je ne pouvais pas ignorer Hallelujah, dernier album d’Igorrr en date, sorti en 2012, le jour de la « fin du monde ». Parce que cet album est une réussite totale.

L’accouplement hors nature du breakcore et de la musique baroque (ou « baroque-core » comme disent certains) est un concept osé, mais ce qu’Igorrr a réalisé sur cet album est tout bonnement parfait. Prenez le premier morceau, « Tout Petit Moineau », sa ligne de piano, son chant lyrique, sa montée en puissance jusqu’à l’arrivée de la rythmique électro, des riffs de guitare qui rappellent presque le Black Metal, et ce chant, tantôt lyrique, tantôt hystérique… tout tombe en place parfaitement. C’est osé, c’est fou, mais c’est terriblement cohérent. Et cette cohérence est une constante dans cet album. Même les idées les plus dingues s’inscrivent dans l’album, comme l’intervention improbable d’une poule dans « Vegetable Soup ».

Avec Hallelujah, Igorrr abat des murs, et avec ces gravats, il construit des passerelles entre différents univers, il connecte des mondes tellement différents, il établit un empire fait d’alliances improbables. Chaque écoute distille son lot de surprises, de détails inattendus. S’il ne devait rester qu’un seul représentant de cette scène Nawak qui brasse les genres avec allégresse, ce serait bien Igorrr.


Mister Porn (9,5/10)

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Ad Noiseam Records / 2012
Tracklist (38:38) 1.Tout Petit Moineau 2.Damaged Wig 3.Absolute Psalm 4.Cicadidae 5.Vegetable  Soup 6.Lullaby For A Fat Jellyfish 7.Grosse Barbe 8.Corpus Tristis 9.Scarlatti 2.0 10.Toothpaste 11.Infinite Loop