Il nous aura fallu attendre trois ans depuis la sortie du fracassant Ep XXVI : The Deeper – The Better dont je vous recommande impérativement l’écoute (en streaming ici) et la lecture de notre chronique de l’époque réalisée par notre regretté chroniqueur ymishima ! Il décrit avec justesse l’ampleur prise par la musique de nos franciliens et son orientation assumée délaissant le Black Death traditionnel pour un crossover de Black / Death Metal / Postcore / Sludge modern et urbain. Pour ma part je vous avais annoncé en news ici et la venue de ce troisième tant attendu opus. Je vous avais également brievement parlé de Necroblaspheme et de tout le bien que j’en pensais lors de ma chronique du dernier et excellent album de Recueil Morbide (chronique ici). Oui je fais partie de ces personnes qui guettaient l’arrivée de Belleville avec énormément d’impatience ! 

Dès ma découverte du très bel artwork signé Dehn Sora (site ici et facebook là) je n’ai pas été déçu ! Il est soigné et sobre et on peut tout de suite déceler des pistes sur les thèmes et la musique qui va suivre. Necroblaspheme taquine une fibre identitaire à prendre au sens littéral et non au sens politique du terme. Ce n’est peut-être qu’une divagation de ma part mais cette pochette m’a évoqué l’esprit de celle de l’avant dernier album de Primordial le sublime et très épique Redemption at the Puritan's Hand. Bon Necroblaspheme ne donne pas dans le Pagan Black Metal hein !? Mais une certaine progressivité qu’il distille sur une bonne partie des compositions de Belleville invite à la contemplation et insuffle une emphase très épique à chacun de ses titres. En ce sens Belleville montre des ambitions plus Black Metal tout en restant fidèle à ce crossover Black, Death, Postcore et Sludge dont il s’est fait le chantre depuis Destination: Nulle Part (2008) leur second album. Cependant il se rapproche un peu de ce que Glaciation a fait avec son récent Sur Les Falaises De Marbre (lire l’excellent chronique de Mr Brute Force ici). 

J’ai aussi beaucoup pensé à la musique de Enslaved lors de l’écoute de Belleville notamment sur deux morceaux en particulier « Waiting to Exhale » dont le riffing m’a rappelé par moments certains plans de RIITIIR et c’est encore plus probant sur « Such a Lot » avec ses chœurs harmoniques. De là à dire que la musique de Necroblaspheme est du Black Metal progressif il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas ! En effet la musique ne s’est pas complètement assagi non plus et garde toujours ce référentiel Sludge Postcore et Black Death qui décidément lui va très bien ! Elle reste très virile et intense et donc dans la parfaite continuité de XXVI : The Deeper – The Better
 
C’est d’ailleurs à ce sujet une très bonne option qu’a pris le groupe en ce qui concerne la production de Belleville puisque il a décidé de retourner au Sainte Marthe Studio (site ici) sous la houlette de Francis Caste. En effet cette production brute mais chaleureuse convient vraiment à l’orientation du groupe et j’ai particulièrement apprécié le mixe final de la batterie et de la basse qui apporte énormément de rondeur et d’ampleur au son de Necroblaspheme.

Un album vraiment parfait et carré en tout point qui conviendra autant à un publique Postcore ou Sludge qu’à un publique plus sensible aux propos Black Death Metal. Certains bien entendu ne manqueront pas de critiquer la démarche d’ouverture de Necroblaspheme et lui reprocheront une carence en terme d’agressivité pure et de chaos mais je ne serai pas de ceux-là ! Tout simplement parce que j’ai adoré le fond et la forme de Belleville ! Il ne reste plus qu’à voir ce que cela donnera en live et si (comme je le souhaiterai) le groupe gardera un peu de son ancien répertoire dans ses futurs sets car je le répète les compositions de Belleville sont pour moi parfaitement complémentaires à celles de Destination: Nulle Part et XXVI : The Deeper – The Better. Affaire à suivre donc… 

FalculA (8,5/10) 


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Bandcamp Officiel où leurs deux derniers albums ont en streaming. 


Indépendant – Dooweet Records / 2015   
Tracklist (40:32) : 01. Rempart 02. Le Discours du Bitume 03. How did we get There 04. Two Trees (DeadWood) 05. Hyperspace 06. Waiting to Exhale 07. Freed 08. The Grande Boars Haunting 09. Gouffre 10. Such a Lot.