oshy_26092015_Roya_HunQue l’apogée artistique et commerciale des danois de ROYAL HUNT semble lointaine… En cinq albums, les cinq premiers de 1992 à 2001, le groupe s’était positionné comme l’un des leaders de la scène métal progressif européenne. Et puis pendant la décennie suivante le trou noir, les multiples errements de son leader et claviériste André Andersen et une inspiration nettement en berne avaient fini de décourager les plus courageux. Show Me How to Live (2011) et A Life to Die For (2013) ont faire renaître l’espoir, trouvant grâce aux oreilles de mon camarade Baptiste (chronique ici et ). Le retour de DC Cooper derrière le micro n’est pas étrangère à de retour en grâce. Autour de lui et d’Andersen, le line-up avait aussi été très largement remanié avec une nouvelle équipe pleine d’énergie et d’enthousiasme.

Les deux précédents opus cités ci-dessus ne manquaient pas de qualités mais ils avaient tout de même laissé votre serviteur sur sa faim. ROYAL HUNT tourne nettement en rond depuis trop longtemps même si une étincelle peut apparaître ici et là. Malgré tout, ils continuent leur petit bout de chemin avec un troisième album sous le bras, Devil´s Dozen. Ce n’est pas après vingt-cinq années de carrière que le groupe va changer son fusil d’épaule. Les chansons composées à cet occasion contiennent toutes les caractéristiques qui constituent la marque de fabrique des danois : un métal très accessible, mélodique faisant la part belle aux claviers qui mènent nettement le jeu bien soutenus en cela par des guitares en rythmique surtout et parfois en solo et une section rythmique à la fois précise et subtile. DC Cooper fait le reste du travail et impressionne encore une fois par sa large palette vocale et la conviction qu’il met dans sa performance. Il parvient à exprimer beaucoup d’émotions sans tomber dans la caricature. Andersen continue de privilégier les longues chansons, elles frôlent presque toutes ici les six à sept minutes. Il se plait à enrichir sa tapisserie d’orchestrations multiples et de choeurs pour apporter encore plus d’épaisseur à cet album. Reconnaissons que Devil´s Dozen se laisse écouter très facilement écouter et ne laisse apparaître aucune faute de goût majeure. Les habitués du style ROYAL HUNT s’y sentiront immédiatement à l’aise dans un environnement très familier. Cependant, il manque nettement à l’appel des chansons phares, à même de marquer au fer rouge les fans. Nous attentons toujours les « Message to God », « Lies » ou « Fear » du XXIème siècle.

Avec Devil’s Dozen, ROYAL HUNT confirme les bonnes dispositions affichées depuis 2011. Andersen s’est sérieusement remis au travail et parvient à nouveau à composer efficacement dans un style assez facilement reconnaissable. Personne de changera d’avis avec ce troisième album, les fans apprécieront, les autres passeront leur chemin et certains comme votre serviteur continueront de regretter le passé bien plus flamboyant du groupe.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Frontiers Records / 2015

Tracklist (51:12 mn) 01. So Right So Wrong 02. May You Never (Walk Alone) 03. Heart On A Platter 04. A Tear In The Rain 05. Until The Day 06. Riches To Rags 07. Way Too Late 08. How Do You Know (bonus track)